Lionel Zinsou, ministre d’Etat, est candidat à l’élection présidentielle. Une fois son dossier de candidature déposé, ne devrait-il pas démissionner de son poste de premier ministre ?
Mais au lieu de démissionner, il continue, sans gêne, de se pavaner avec les attributs de l’Etat.
Bientôt une semaine que le premier ministre Lionel Zinsou, candidat imposé par le chef de l’Etat aux FCBE, a déposé son dossier de candidature comme les autres candidats. A partir de cet instant, il devrait songer à démissionner de son poste ministériel pour s’occuper de sa cellule de campagne. Il ne peut plus être en fonction comme c’est le cas maintenant où, il se déplace avec escorte. Utilisant ainsi les véhicules et autres moyens de l’Etat pour mieux se faire voir. En sorte, il bat déjà officieusement campagne. Hier dimanche, à l’occasion des « wéméxhé », célébrés à Bonou, il s’y est rendu avec les véhicules de l’Etat et une délégation officielle, motards en tête.
Les matériels de l’Etat ne doivent pas servir la cause d’un ministre de la République quand celui-ci est candidat déclaré, de surcroît à l’élection présidentielle. Cela fait du deux poids deux mesures, et il faut cesser avec ce comportement.
Il faut qu’il soit respectueux des textes et de l’orthodoxie en matière d’élection.
Pour une égalité de chances en cette période électorale, Lionel ZINSOU doit démissionner ou être éjecté du gouvernement.
Lentement mais très surement, les Béninois s’approchent de la date fatidique de la tenue du premier tour du scrutin électoral prévu pour le 28 février 2016. Sans gêne, le calendrier de la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA) se déroule et les candidats, en attendant la décision de la Cour constitutionnelle sur la liste définitive des candidats qui seront en lice, les présidentiables ayant déposés leur dossier à la CENA sont déjà sur le terrain. Pour une campagne électorale équitable, le premier ministre, aussi candidat, se doit de démissionner de son poste à la primature.
Le Premier ministre du dernier gouvernement du Chef de l’Etat Thomas Boni YAYI, Lionel ZINSOU, doit quitter la primature avant l’entame de la campagne électorale entrant dans le cadre de la présidentielle de février 2016. Comme exigent les textes et les normes de tout pays démocratique, le Franco-béninois, nommé à la primature en juin 2015 lors du dernier remaniement ministériel du chantre de la refondation, doit rendre son tablier non seulement pour son honneur et pour sa crédibilité, mais également afin de donner les mêmes chances à tous les candidats en lice. « Il sera très difficile au premier ministre du gouvernement de dissocier les activités de la République à celle de sa campagne électorale », a signalé Xavier N’SOLE, un observateur de la vie politique et acteur de la société civile.
Le peuple béninois, en dehors des élucubrations des sbires et des barbouzes du régime en place, assiste depuis l’annonce officiel de la candidature de Lionel ZISNOU à l’issue d’une décision du leader des Forces Cauris pour un Bénin Emergeant (FCBE) en novembre 2015, à un show médiatique et à des sorties carrément « personnelles ». Visites aux rois et têtes couronnées des palais royaux, participations aux meetings politiques de soutien et de déclarations en sa faveur, présence aux côtés des religieux pour des prières et autres, tout ceci avec le véhicule de fonction de la République, des gardes et des moyens de l’Etat béninois. On aurait pensé que les choses allaient changer puisque l’homme, après plus de soixante ans (60) passés dans la culture française avec la dignité et le respect des textes qu’on leur connait, devrait incarner une rupture des mauvaises pratiques, jadis, orchestrées par les dirigeants du pays depuis l’ère du renouveau démocratique. Mais hélas, Lionel ZINSOU semble être imbibé dans le liquide corruptible rangé dans « le couvent des accédés au pouvoir » au Bénin.
A quoi servent les sirènes et les gyrophares y compris le cortège qui accompagnent le premier ministre et surtout le déploiement des hommes en uniforme positionnés pour accueillir le premier ministre qui participe à un meeting politique de déclaration d’un parti partageant les mêmes visions que lui et qui soutient sa candidature pour la présidentielle prochaine ? Les quarante-huit (48) candidats en lice pour l’instant disposent-ils des mêmes privilèges avec les moyens de l’Etat comme le premier ministre pour cette campagne électorale ? Sans ambages, il est impossible de répondre par affirmatif à ces questions. Pour une course présidentielle équitable et impartiale, il urge que les candidats en lice aient les mêmes chances d’égalité.
L’enjeu de ce rendez-vous électoral est d’une importance capitale vu la paupérisation des familles et le populisme dont a fait objet le Chef de l’Etat, Thomas Boni YAYI, pendant tout son mandat présidentiel. Le Béninois, vivant dans une société où le panier de la ménagère est presque inexistant, envisage tourner la page afin d’amorcer un nouveau départ pour une meilleure condition de vie et de travail. Une réalité sociale que tentent de rejeter les propagandistes du système YAYI qui présentent un tableau radieux et un El Dorado « à la béninoise ».
Bon nombre de Béninois voient en Premier ministre, Lionel ZINSOU, un probable changement et un frein conséquent à toutes ses pratiques. Et pour cela, il urge que l’homme amorce un nouvel élan de changement, non par dans les discours démagogiques, mais dans les actions et faits quotidiens. Ce qui nécessite la démission de Lionel ZINSOU de la primature avant l’entame de la campagne présidentielle. S’il n’envisage pas démissionner, qu’il se retire alors de la course présidentielle. Au cas où il aurait écarté ces deux options, que le premier ministre, Lionel ZINSOU se rende compte qu’il étale de ce fait, les couacs de son régime si le peuple béninois le choisissait au soir du 28 février 2016.
Josaphat FINOGBE