L’Ambassadeur des Etats-Unis près le Bénin, Lucy Tamlyn, et la chanteuse internationale Angélique Kidjo ont assisté au premier sommet «Let Girls Lead» (Laissez les filles diriger en français) à Lokossa le 4 Janvier 2016. Ces assises, organisées par le comité «Egalité des Genres et Autonomisation des Femmes» du Corps de la Paix (plus connu sous le nom de GenEq), du 3 au 6 Janvier 2016, ont eu pour but d’encourager l’esprit de réussite et de continuer à encourager les jeunes filles à exceller à l’école comme en dehors.
A travers le monde, près de 62 millions de filles n’ont pas la chance d’aller à l’école. Au Bénin, seulement 27% des filles parviennent au cours élémentaire et l’on estime à seulement 2% le taux de filles obtenant leur diplômes d’études secondaires (Banque Mondiale). « Les femmes sont des entrepreneurs, des agricultrices, des éducatrices, des scientifiques, des artistes, des soldats, des mères, des chefs d’Etat. Sans elles, les économies s’effondreraient, les systèmes politiques se détérioreraient, les familles et les communautés se décomposeraient » a rappelé l’Ambassadeur Tamlyn. « Pourtant, dans trop d’endroits, les femmes sont traitées comme des citoyens de seconde classe. Et leurs droits humains sont régulièrement bafoués. » a-t-elle déploré.
Depuis l’arrivée du Corps de la Paix au Bénin, les droits des femmes et des filles, ainsi que la question du développement ont constitué une priorité. Les volontaires ont travaillé dur pour encourager et autonomiser les filles et femmes Béninoises au regard des inégalités sur les plan éducatif, économique, politique, et socioculturel. Avec l’aide de son partenaire, Human Solidarity Bénin, le comité GenEq s’emploie à motiver, éduquer, et inspirer des filles et femmes Béninoises afin qu’elles maximisent tout leur potentiel et puissent de cette manière, développer les capacités de leur propre communauté et de leur pays.
Les programmes GenEq, tels que «Filles Boursières», «Emmenez vos filles au Travail», et le «Programme de Stage pour Etudiants», ont pour but d’encourager les jeunes filles à accomplir un excellent parcours académique. En outre, toutes les participantes se doivent de mener à bien un projet obligatoire de service communautaire avec l’assistance de leur volontaire.
Depuis 2013, la fondation Batonga, une organisation non lucrative fondée par Angélique Kidjo, militante de longue date de l’autonomisation des filles, travaille avec le Corps de la Paix pour parrainer le Programme des Filles Boursières. En plus de recevoir une bourse scolaire sur une année, les participantes au Programme des Filles Boursières travaillent en étroite collaboration avec leur(s) volontaire(s) local (aux) dans une relation de mentor à mentorée.
Dans le cadre du sommet «Let Girls Lead» qui a duré quatre jours, 28 des participantes les plus brillantes aux programmes des Filles Boursières et des Stages pour Etudiants ont pris part à des sessions portant sur l’hygiène, le paludisme, l’éducation sexuelle, les droits des femmes et des enfants, ainsi que l’art oratoire. Les filles ont présenté leur village et les difficultés rencontrées ainsi que leurs projets de service communautaire. A la fin de la session sur l’art oratoire, les participantes ont préparé des présentations de 30 minutes sur l’une des sessions précitées qu’elles ont alors restituées à des femmes non éduquées au sein de leur communauté locale. Les participantes sont ensuite retournées au Sommet avec le sentiment d’être désormais mieux outillées pour partager ce qu’elles ont appris avec leurs communautés respectives.
Reconnaissant que les Béninois comprennent mieux leur propre culture, leurs forces, ainsi que les obstacles et les ressources disponibles, les volontaires ont négocié la coopération et la collaboration dans la mesure du possible, des chefs communautaires. Par conséquent, en plus de jeunes exceptionnels, de nombreux chefs communautaires ont assisté au sommet.
Angélique Kidjo, qui a consacré l’après-midi du 4 Janvier au sommet, a insisté sur l’importance de l’éducation et a encouragé les filles à continuer de travailler dur pour atteindre leurs objectifs. Une participante particulièrement courageuse, Samirath, a demandé à chanter «Malaïka», une chanson de la chanteuse Sud-Africaine Myriam Makeba, reprise par la diva Béninoise. Après avoir écouté Samirath chanter dans la matinée, Madame Kidjo a surpris tout le monde en l’invitant à venir sur scène chanter avec elle ; un moment saisissant que Samirath n’oubliera jamais.
Suite au sommet «Let Girls Lead», les participantes sont retournées dans leurs villages avec la connaissance et les compétences requises pour réussir, et devenir des adultes en bonne santé ainsi que des citoyennes respectées par la société.
