Genève - Le Sous-comité de l'ONU pour la prévention de la torture (SPT) a appelé lundi le Bénin à "prendre immédiatement" des mesures pour lutter contre la surpopulation carcérale et alléger les souffrances des détenus, après avoir effectué des visites surprises dans le pays.
La délégation des experts de l'ONU a effectué des visites inopinées à Abomey, Cotonou et dans la région de Porto-Novo. Elle s'est rendue dans un poste de gendarmerie et trois commissariats, trois prisons civiles et un centre pour les mineurs.
"La plupart des centres de détention que nous avons visités étaient surpeuplés et manquaient de personnel pénitentiaire adéquat ainsi que d'autres ressources. En outre, les conditions de détention dans la prison d'Abomey étaient inhumaines et choquantes", a affirmé Victor Madrigal Borloz, qui dirigeait la délégation de cinq personnes qui s'est rendue dans le pays.
"Lors de nos discussions avec le gouvernement du Bénin, nous avons clairement indiqué que pour éviter des souffrances extrêmes, il est à la fois essentiel et urgent d'améliorer l'accès des détenus à l'eau et à la
nourriture, de régler le problème des mauvaises conditions d'hygiène et de réduire la surpopulation carcérale", a-t-il ajouté.
Suite à sa visite, le SPT va soumettre au gouvernement du Bénin un rapport confidentiel, contenant toutes ses observations et recommandations sur la prévention de la torture et des mauvais traitements des personnes privées de liberté. Comme dans le cas de tous les autres Etats, le SPT encourage le Bénin
à rendre ce rapport public.
"Le Bénin a fait certains progrès depuis notre précédente visite en 2008, mais beaucoup reste encore à faire", a relevé M. Madrigal Borloz.
Les membres du SPT ont noté que le nouveau code de procédure pénale, qui exige que tout individu présumé coupable doit être présenté à une autorité judiciaire dans les 48 heures suivant son arrestation, a conduit à quelques améliorations dans le traitement des détenus.
Le SPT souligne par ailleurs que le Bénin étant devenu partie à l'OPCAT en septembre 2006, il aurait dû, en vertu de ses obligations conventionnelles, mettre en place un organe indépendant de surveillance, appelé mécanisme national de prévention dans un délai d'un an.
"Nous encourageons fortement le Bénin à mettre en place un mécanisme national de prévention car il s'agit d'un outil important d'amélioration des conditions de détention et de prévention de la torture et des mauvais traitements des détenus", a insisté M. Madrigal Borloz.
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