Précédemment secrétaire général du Parti du Renouveau Démocratique (PRD) et membre influent de la coalition de l’opposition, Moukaram Badarou se sent aujourd’hui plus proche de la grande majorité présidentielle et donc de son chef, le Président Thomas Boni Yayi avec qui il travaille d’arrache pied pour un lendemain meilleur pour la communauté béninoise. Invité par notre rédaction, l’homme politique qu’est Badarou revient sommairement sur les motifs de son départ du PRD. Aussi s’est-il prononcé sur son rapprochement avec le Chef de l’Etat, ses rapports avec la mouvance présidentielle. Il ne s’est pas empêché d’apprécier divers sujets pointus de l’actualité nationale pour in fine, faire des propositions constructives en tant qu’économiste-financier pour l’assainissement des finances publics, la diversification des sources de revenu de l’Etat et la relance de l’économie nationale.
Bonjour Monsieur Moukaram Badarou. Déjà, merci de bien vouloir nous accorder cette interview. Professionnel des médias par le passé, vous portez aujourd’hui la casquette d’homme politique. D’ailleurs, vous fûtes secrétaire général du Parti du Renouveau Démocratique aux côtés de Maitre Adrien Houngbédji. Un parti avec lequel vous avez rompu les amarres.Quel regard succinct portez-vous toute suite sur l’actualité politique béninoise en général et sur le différend opposant votre ancien leader Houngbédji au Maire Océni Moukaram ?
Moukaram Badarou : Je vous remercie de l’occasion que vous me donner de me prononcer sur quelques points saillants de l’actualité politique nationale et peut-être sous régionale. Je voudrais simplement dire que la vie politique chez nous aujourd’hui, n’est pas encore ce que nous voulons ou du moins comme vous le constatez vous-même, elle n’est pas animée comme cela se devrait.
La politique a ses normes, la politique a ses compartiments qui devaient être normalement animés de sorte qu’on puisse savoir ceux qui s’opposent au gouvernement en place et qui préparent l’opinion publique à une alternance politique à travers des propositions concrètes qui tranchent avec ce qui est fait.
Au niveau du gouvernement, on doit exercer le pouvoir de manière à sortir les populations de la précarité. Au milieu des deux pôles, il doit y avoir une société civile active qui joue également son rôle, celui d’animer la vie sociopolitique à la seule différence qu’elle ne prétend pas à un mandat. Les trois pôles permettent normalement une animation vivifiante de la vie politique nationale. Je crois qu’on peut constater unanimement aujourd’hui que ce n’est pas exactement le cas. Il faut souhaiter qu’au niveau des acteurs politiques que nous sommes, la copie soit revue afin que la politique retrouve sa définition première à savoir : la gestion des affaires de la cité parce que si la cité n’est pas gérée, elle ne peut pas se développer.
Elle ne peut pas préparer son environnement à un mieux être de sa population. Comme vous le savez, quand on cesse de pédaler, on s’arrête. Ce n’est pas que les acteurs politiques ont cessé de pédaler, mais pédalent de moins en moins. Il est utile que les choses soient revues dans l’intérêt supérieur de nos populations. Dans ce cadre précis, en ce qui me concerne, j’ai toujours pris ma part par rapport à ce que je peux faire ; je continue de le faire à la seule différence que j’appartiens désormais à la majorité présidentielle. Vous comprenez que ceux qui sont en action parlent moins ; c’est peut-être en cela que d’aucuns peuvent estimer qu’on est moins vu. Nous ne portons donc plus la charge et à être ce que vous connaissez de nous ces dernières années.
Par rapport à la question relative au différend opposant Maître Adrien Houngbédji au maire Océni Moukaram, c’est inhérent à tout groupe, à toutes les structures. Il est seulement à souhaiter que le linge sale se lave en famille ; je voudrais souhaiter que ça se passe vraiment à l’interne puisque c’est actuellement sur la place publique. Je veux bien croire que la confiance entre les deux hommes demeure et que cette base de confiance permettra de transcender les crises dans l’intérêt supérieur de la ville capitale, Porto-Novo, et par ricochet des Béninois et des Béninoises. Parce que Porto-Novo devait être la vitrine mais aujourd’hui, ce n’est pas le cas et je dois vous dire toute ma préoccupation par rapport à tout ce qui se passe à Porto-Novo. C’est des Congolais qui ont l’habitude de dire : « si j’ai un problème avec toi, ne te rappelle pas de ce problème, mais rappelle toi de ce qu’on faisait ensemble et ça pourrait permettre qu’on fasse d’autres choses ensemble ».
Depuis votre départ du PRD, aviez-vous eu l’occasion d’échanger avec Me Adrien Houngbédji ? Si oui, quelle a été la substance de votre échange ?
Echange oui et peut-être non ! Je dois avouer. Car, les convictions qui sont les miennes sont telles qu’il faut dire ce qu’il y a. A l’occasion malheureuse de la disparition de mon grand frère le 16 décembre 2012, j’ai eu un appel sympathique du Président Adrien Houngbédji lors du troisième jour de prière à mon frère Raouf Badarou. Il m’a présenté ses condoléances et ses compassions. Je voudrais saisir cette occasion pour le remercier.
Vous avez souvent reproché à Maître Adrien Houngbédji de ne pas vous positionner pour les joutes électorales. N’êtes-vous pas confronté à cette même réalité une fois engagé aux côtés de Boni Yayi ?
Je ne suis pas dans les mêmes situations avec le président Boni Yayi. Aussi, je crois avoir dit à divers niveaux que ma démission fait suite aux convictions qui sont les miennes. Je crois à la morale et à la vie politique, j’ai une vision de la politique qui semble ne pas être la même que celle promue au sommet du PRD et je me devais alors de prendre mes responsabilités. Quand vous ne pouvez plus, il faut démissionner.
Le Pape Benoît XVI vient de donner un bon exemple. Quand nous démissionnons parfois, c’est pour envoyer un message, c’est pour indiquer la voie, c’est montrer à l’autre qu’au-delà de ce que vous avez en main, il y a mieux ailleurs. Comme le dit l’adage, quand une porte se ferme, c’est l’autre qui s’ouvre. C’est seulement ces convictions là qui m’ont amené à démissionner, et non le fait d’un échange ou d’une promesse quelconque avec le président Boni Yayi. Beaucoup n’ont pas cru, je crois que le temps a permis à beaucoup de s’en rendre compte et avec le temps encore, beaucoup s’en rendront compte que dans la vie politique au Bénin, il y en a qui défend un certain nombre de valeurs et de principes et qu’on n’est pas là seulement pour notre ventre et nos postes.
La réalité n’est pas du tout la même avec le président Boni Yayi. A ses côtés, je me suis engagé du fait que je me retrouve pleinement, contrairement à ce que les gens pouvaient penser, dans la politique de refondation qu’il prône, dans la question de moralité qu’il évoque, dans les questions de transparence, du sens patriotique, des valeurs républicaines. Tout ça, moi j’ai consigné ça dans un ouvrage que j’ai appelé : « On a renoué avec les repères, 50 ans après ». Je crois fondamentalement que dans notre pays, on n’a pas une autre solution que de renouer avec les repères, les valeurs. Il est dit chez moi que quand vous ne faites pas comme on doit faire, vous n’aurez pas les résultats qu’on doit avoir. Vous savez, je puise souvent dans mes ressources endogènes.
Donc, Je voudrais inviter le peuple béninois à renouer avec les valeurs d’excellence, d’égalité de chance, de patriotisme, de conscience citoyenne. Bref, faire passer le Bénin et l’intérêt général avant tout autre intérêt.
Quelle est votre appréciation sur la rencontre Houngbédji-Koupaki ?
Je n’ai pas une appréciation particulière à faire sur cette rencontre sauf que ça rentre dans le cadre de l’animation de la vie politique. Des leaders doivent se rencontrer pour échanger, partager leurs points de vue sur l’actualité nationale.
Depuis peu, on évoque le rapprochement Houngbédji-Yayi et même l’entrée probable du PRD au gouvernement. Est-ce que vous ne regrettez pas votre départ ?
Il y a compatibilité, vous savez, beaucoup de poisson dans la sauce ne gâte pas la sauce ! Que le PRD aille à la mouvance présidentielle, pourvu qu’il y ait des raisons. Le Chef de l’Etat peut commettre des impairs, des fautes parce que seuls ceux qui ne font rien ne se trompent jamais. Fondamentalement, on peut remarquer du côté du président Boni Yayi la volonté de bien faire, la volonté de sortir le Bénin de l’ornière, la volonté d’hisser le Bénin>
Ceci lui a été reconnu au niveau international à travers la présidence de l’U.A qu’il a présidée comme bon nombre de présidents l’ont fait depuis la naissance de l’organisation. Auprès du Président Yayi, il y a de la matière pour le développement. Il construit dès la base. L’arrivée du PRD ne donne pas de trouille encore moins, une inquiétude politique.
On annonce un véritable remaniement ministériel pour les tout prochains jours. Est-vous dans la course ?
J’ai bien indiqué entant que citoyen et acteur politique épousant les idéaux du Chef de l’Etat que je suis à sa disposition à toute fin utile. Maintenant, c’est le Chef de l’Etat, c’est lui seul, selon les lignes de notre Constitution qui sait avec qui il peut former son gouvernement. Depuis mon jeune âge, je n’ai qu’un idéal, servir. Me mettre à la disposition de mon entourage, que ce soit ici ou à l’étranger pour aider avec ma modeste contribution à œuvrer dans le sens du développement. C’est toujours le cas jusqu’à présent.
Qu’est-ce qui reste du Mouvement Conscience Citoyenne dont vous êtes le président ?
Le Mouvement Conscience Citoyenne comme vous le dites effectivement est installé en 2005 et a travaillé dans le pays. Une fois que je suis devenu secrétaire général du PRD, les activités du parti sont allées en veilleuse. Quand une chose est en veilleuse, ça ne veut pas dire qu’elle s’est éteinte. Donc pour l’allumer, c’est juste par un acte. Il n’est pas exclu que cet acte soit posé d’ici à là ; je ne peux pas vous cacher que ce mouvement est en passe de devenir un parti politique. Ceci étant, différents cadres du mouvement sont consultés pour savoir ce qu’il faut faire exactement. Les tractations sont en cours et peut-être une convention dira avec précision les conclusions qu’auraient donné ces assises. Les idées qui sont les nôtres seront présentes aux élections communales prochaines. La décentralisation et la déconcentration me paraissent les seuls moyens de développer un pays. Car depuis la Marina, il n’est pas évident pour le Président de savoir ce qui se passe à Covè par exemple. Mais le Maire de la Commune, le Chef de l’arrondissement et même le délégué peuvent savoir facilement ce qui se passe sur leur périmètre. Et par conséquent, ça parait être un peu pragmatique et donc, il est utile d’inviter à ce que nous donnons plus de contenu à la décentralisation. Sur cette question aussi, j’essaie d’apporter ma contribution pour que la décentralisation soit une réalité vivante dans notre pays.
Revenons à l’actualité, quelle est votre appréciation des tergiversations politiques autour de la correction de la Lépi ?
Les élections doivent se tenir à bonne date comme le Chef de l’Etat l’a dit. Comme le dit Charles de Gaulle, « la politique, c’est aussi la gestion des réalités ». Ce qu’il y a, c’est que nous avons une LEPI à corriger, nous avons une structure à mettre en place et donc, la probabilité est forte que nous ne soyons pas prêts. Cela dit, que ça ne soit pas éloigné de ce que nous appelons la bonne date de sorte que nous ne soyons pas en déphasage avec ce qui se faisait de façon constitutionnelle dans le pays.
Je profite de votre micro pour émettre un souhait, nous sommes un pays pauvre, quand on n’a pas la politique de ses moyens, il faut faire la politique de ses moyens. Des grands pays plus riches que le Bénin l’ont compris et il y a des scrutins qui s’organisent le même jour. Pour organiser les élections ici, c’est beaucoup de milliards de francs et nous sommes obligés de recourir aux partenaires au développement. Une élection est un symbole de souveraineté, recourir aux gens pour demander de l’argent, je crois que l’intelligence doit recommander que nous arrivions à ce que les élections législative, municipale et locale soient ensembles dans la même enveloppe et dans la même période.
Ce qui est vrai, c’est qu’il faudra une sorte d’arrimage à faire, il y a une gamme de près de 2 ans, puisque les élections législatives sont pour 2015, les communales et municipales pour 2013. Il faudrait que les députés puissent réfléchir et trouver une solution idoine afin que nous arrivions à organiser les échéances municipale, législative et locale ensemble et que l’élection présidentielle soit à part. Cela nous permettrait de faire d’une pierre, trois coups. Cela permettrait également une certaine harmonie parce qu’un pays qui est en élection, c’est le moment où des investisseurs font beaucoup attention, ça n’arrange pas l’économie. Pour finir, je dirai que s’il y a une date, il ne faut pas qu’elle s’éloigne de trop loin de celle constitutionnelle.
A la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin, on assiste sans gêne au report répété de la date des élections. A quoi est dû le blocage ? Est-ce la guerre des intérêts ? Que faire ?
Je dois avouer tout mon cauchemar par rapport à ce qui se passe à la CCIB. J’ai été de ceux qui ont travaillé pour les textes fondamentaux de 2003 ; j’ai été membre de la commission électorale de la première mandature du président Ataou Soufiano ; la Chambre de commerce est la maison commune des opérateurs économiques et notre pays est un pays d’affaires. Nous faisons dos à un grand voisin, le Nigéria. Il n’est pas normal qu’on assiste à cette situation de crise à la CCIB.
Je voudrais inviter tous ceux qui sont en charge de ce dossier à prendre toute leurs responsabilités. On était à la veille des élections quand l’ancien ministre Madina Séphou a mis fin au processus électoral pour installer une transition menée pas Zocli qui a été une catastrophe. Faites un tour à la CCIB, parlez avec les élus consulaires et les fonctionnaires, vous vous rendez compte de ce que je dis. Et ça ne donne pas une bonne image. Ceci ne renforce en rien les efforts de Boni Yayi à relancer la vie économique de notre pays. Cette année a été déclarée une année de relance de l’économie. Il est de bon ton alors que les choses soient revues à la CCIB. Je voudrais croire que notre chère sœur Marie-Elise Gbèdo qui a pris les rênes du ministère du commerce prendra ses responsabilités. Je suis simplement désolé de constater que ce qui se fait là, n’a rien de catholique.
Des fraudes massives seraient organisées dans les concours de recrutement des agents permanents de l’Etat. Depuis lors, la promptitude qu’on connait au Chef de l’Etat n’est pas au rendez-vous si on se réfère aux limogeages des Ministres Martins Adidjatou, Madina Séphou et autres. Qu’est ce qui en est selon vous la cause ? Ce n’est pas les mêmes situations. Seul le Chef de l’Etat apprécie le degré de l’implication d’un ministre dans un dossier scabreux. Il faut prendre les choses avec pincette.
Moi j’attends ; il y a une commission qui a été mis en place. Le Chef de l’Etat a prouvé à plusieurs reprises sa capacité à se séparer d’un collaborateur indélicat. Ce n’est pas n’importe qui se sépare de son secrétaire général à la Présidence de la République. Car vous avez une idée de ce qu’un Sg voit au quotidien. Donc si un Chef de l’Etat réussit à se séparer de son Sg, de son ministre de l’intérieur, de son ministre des finances, ce n’est celui de la fonction publique qui lui fera peur.
Je rappelle que vous êtes Economiste-financier de formation. Quelle lecture faites-vous de la gestion économique et financière du pays par le pouvoir en place ?
Le gouvernement fait ce qu’il y a à faire et je n’en veux pour preuve les satisfécits du FMI et de la Banque Mondiale. Je peux avoir quelques saignées, quelques grincements sur le fait que le taux de croissance ne roule pas comme on l’aurait souhaité ou alors le fait qu’on soit avant dernier dans la sous-région.
Un grand patriote sait d’abord observer et constater ce qu’il y a, faire et prendre des dispositions pour corriger. Et c’est ce que vous pouvez constater au niveau du gouvernement. Vous aviez vu tout ce qui s’est passé par rapport au dossier coton ; comment le gouvernement s’y est mis sérieusement parce que le coton permet de booster notre croissance et par rapport aux autres filières, les efforts sont faits aussi.
La table ronde qui a été un succès selon le président Adjavon et la table ronde des bailleurs de fonds qui va s’organiser à Paris ; tout ceci mis ensemble permettront de faire avancer notre pays. Je ne doute aucunement de la détermination du Chef de l’Etat de faire de notre économie, une économie prospère.
S’il vous est demandé de proposer une thérapie de choc pour assainir les finances publiques, quel sera votre axe ?
Un, c’est déjà un peu ce qui se fait, c’est la rigueur financière à savoir, aucune dépense ne doit être faite si on n’est pas sûr de son rendement, de sa valeur ajoutée et les recettes doivent être sécurisées et n’être qu’affectées à des choses possibles, capables de se reproduire. Et deux, encourager le secteur privé qui est créateur de la richesse.
Trois, il faut injecter de l’argent dans l’économie. Il n’y a pas d’économie prospère, s’il n’y a pas d’argent qui tourne. Je ne partage pas l’avis de ceux qui dise que c’est de l’argent sale qui circule ; il n’y a pas d’argent sale, l’argent c’est l’argent. L’essentiel effectivement, chacun doit travailler selon les règles de l’art. Il faut qu’au niveau du gouvernement, il y ait des réflexions qui amènent à injecter de l’argent dans l’économie. Une fois que l’argent est injecté dans l’économie, cela permet à chaque filière, à chaque source d’approvisionnement, à chaque source d’affaires, à chaque source de commerce de travailler et la reproduction de cela permet à une économie de tourner. Le peuple béninois est un peuple travailleur, seulement qu’on l’accompagne. S’il y a cet accompagnement, nous pourrions avoir de grands succès. L’économie béninoise est, à priori, basée sur la fiscalité et le port.
Quelles suggestions pourriez-vous faire aux gouvernants aux fins de diversifier et accroître les recettes publiques ?
C’est déjà à élargir l’assiette fiscale. Notre économie est fortement informelle. Il faut de réflexion au niveau du gouvernement et du ministère de l’économie et des finances sur comment formaliser l’informel, comment tirer profit de l’informel. Et ceci par une transition qui encourage l’informel à aller vers le formel. Il y a un ancien ministre des finances marocain qui a dit : « il faut encourager l’informel à devenir formel ».
C’est de faire des propositions idoines qui captent et attirent les gens à se rendre compte qu’ils ont mieux à faire dans le formel que dans l’informel. Et une fois qu’ils sont formalisés, ça permet à l’Etat de tirer mieux profit de leurs activités. L’autre chose, il y a ce qu’on appelle la ligne vérité au niveau de la fiscalité à savoir, il y a des pas à ne pas franchir. Trop d’impôts tuent l’impôt. Que cela soit vu et compris de sorte que les opérateurs économiques ne se sentent pas étouffer. Cela permettrait à ce que l’Etat trouve son compte et les opérateurs économiques continuent d’avoir une trésorerie alléchante qui permet de travailler aussi.
Lors de son dernier voyage en France, le Chef de l’Etat a exprimé son désintéressement quant aux dossiers « tentative d’empoisonnement » et « offense au Chef de l’Etat », invitant les mises en cause à regagner le pays et aider à sa construction. Quelle est votre appréciation au sujet de cette surprenante position affichée par le Président Yayi ?
Ces affaires ne sont pas des affaires banales ; il s’agit de la vie d’un Chef d’Etat. Il a parlé en bon père de famille. Il a gracié notre frère Lionel Agbo. En ce qui concerne Talon, il a souhaité qu’il y ait un échange parce qu’il est un opérateur économique d’une certaine dimension et donc, c’est quelqu’un qui gère plusieurs emplois ; ce qui est au profit de l’économie béninoise. Donc, le Chef de l’Etat veut qu’ils regagnent le pays parce qu’il estime qu’au pays, on a la possibilité de se parler, d’échanger, de trouver des terrains d’entente. Lionel Agbo ou Patrice Talon, on ne dira pas que c’est des citoyens l’anda. Mais, tout doit se passer dans les normes parce que la justice s’est saisit du dossier.
Avez-vous un secret, un conseil à partager ?
Depuis mon jeune âge, j’aime me battre, je continue de me battre, je me battrai pour apporter ma modeste contribution à faire en sorte que notre pays puisse être un pays qui continue d’émerveiller. On l’appelait entre temps, le quartier Latin de l’Afrique. Il a joué un grand rôle par rapport à l’indépendance.
A l’antipode de ce se passe en Algérie, on a eu une indépendance en commun accord avec la France. Le Dahomey à l’époque avait joué un grand rôle et je voudrais tirer un coup de chapeau à tous nos ainés qui ont joué un grand rôle. Je veux citer les présidents Akpity, Maga, Zinsou, le professeur Albert Tévoèdjrè parce que grâce à eux aujourd’hui, on est indépendant. Donc, il faut travailler et toujours travailler parce que le travail peut permettre à ce que nous arrivions à mieux positionner notre pays dans notre propre intérêt mais beaucoup plus dans l’intérêt des générations à venir.
Veuillez conclure cet entretien ?
Je voudrais vous remercier de ce pas que vous avez fais à mon endroit pour échanger sur quelques points de l’actualité nationale. Je voudrais vous féliciter du travail que vous faites parce que ce n’est pas facile, la presse écrite. C’est le président François Mitterrand qui disait si vous avez envie de perdre un peu d’argent, créer un journal. Donc, je veux vous féliciter et saluer le nom Aube Nouvelle que porte votre journal et vous savez, c’est le nom de notre hymne national et donc, ça représente beaucoup de choses à mes yeux et aux yeux des Béninois parce que l’Aube Nouvelle est l’hymne des Béninois. Si nous arrivions à respecter le contenu, je crois que notre pays serait debout que ce qu’il est aujourd’hui. Je souhaite un bon vent à votre journal parce qu’ailleurs, il y a des journaux qui ont fait cent ans. Vous avez un challenge par rapport aux journaux en ligne, je voudrais bien croire que vous arriverais à relever l’ensemble de ces défis pour pérenniser votre journal Aube Nouvelle.
Vie de personnalité
Dans la vie privée, Monsieur Moukaram Badarou est quel type de personnage ?