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Art et Culture

3e édition des Rencontres mensuelles de la culture: La formation artistique et culturelle reconnue comme une nécessité
Publié le mardi 19 janvier 2016  |  La Nation




Samedi 16 janvier dernier, la troisième édition des rencontres mensuelles de la culture a mis sur scène les acteurs culturels Dine Alougbine et Méchac Adjaho autour du thème «Formation artistique et culturelle au Bénin : opportunités et états des lieux». C’était sous la modération de la journaliste Annick Balley.

La prolifération d’artistes spontanés dans le milieu culturel béninois fait parfois perdre de vue que l’art au Bénin a une histoire, une notoriété et exige un minimum de formation requise. Faire l’état des lieux et identifier les opportunités de la formation artistique et culturelle au Bénin est alors utile. C’est autour de ce sujet que sont réunis, samedi 16 janvier dernier, les acteurs culturels et les passionnés du monde culturel au titre de la troisième édition des rencontres mensuelles de la culture. Lors de ce creuset d’échanges modérés par la journaliste Annick Balley, le comédien Dine Alougbine bien connu sous le nom "Aladji", a plongé les participants dans l’histoire de la formation culturelle au Bénin, de l’époque coloniale à l’ère démocratique en passant par la période révolutionnaire qui fut essentielle dans l’essor des arts au Bénin. Il est à retenir que pendant longtemps, les artistes béninois ont été des produits de l’école informelle.


Avant l’indépendance, cette école informelle est née du contact avec le colon qui, se servant de la riche culture dahoméenne (danses, chants, contes …), en a fait un outil au service de l’endoctrinement. Les missionnaires furent les protagonistes de cette école à travers la création de chorales, l’immersion d’instruments de musique, les séances d’enseignements… Après l’indépendance, cette école informelle va prendre de l’ampleur et se professionnaliser peu à peu avec la naissance des orchestres, de la troupe de la gendarmerie nationale, des troupes artistiques dans les collèges. Les moments de répétition de ces groupes constituaient le temps de formation par excellence. En théâtre spécifiquement, la première troupe professionnelle a été créée par Stanislas Adotévi alors directeur de l’Institut de Recherches appliquées du Dahomey (IRAD) et avait pour nom "La troupe de l’IRAD". Avec la révolution dans les années 70, on assiste à l’éclatement de la culture au Bénin. La culture était partout, dans les rues, dans les écoles, dans les lieux de rencontres… parce que c’était la volonté de l’Etat. Mais c’est avec l’ère démocratique que naîtront plusieurs instituts de formation professionnelle en arts. Parmi ces écoles formelles qui existent aujourd’hui, on cite Média Afrique, l’Institut culturel Somba, Esnac Hwendo, l’Ecole internationale de Théâtre du Bénin.

Les défis de la musique au Bénin

De façon particulière, la musique a également fait l’objet des rencontres mensuelles de la culture avec la communication du Maestro Méchac Adjaho qui a mis en exergue les défis actuels de la musique professionnelle au Bénin. Il fait deux constats qui expliquent le bien-fondé d’une formation musicale au Bénin. « Il existe de grands noms dont Angelique Kidjo, John Arcadius, Lionel Louèkè …, qui portent haut l'étendard de la musique béninoise au plan international.

Mais malheureusement, nos chaînes sont saturées par des musiques qui n’honorent pas le patrimoine culturel», remarque-t-il. Il y a donc nécessité de former les artistes béninois et de leur donner le minimum requis pour des prestations honorables. Selon Méchac Adjaho, c’est aussi de cela que dépendent l’hommage et le respect dus à leur métier. «Il est important de revaloriser ce métier et de le recentrer dans les écoles», insiste-il. En la matière, il existe plusieurs écoles de formation parmi lesquelles "Benin music Institute" dont Méchac Adjaho est le promoteur, l’institut de musique de Houéyiho, la filière musique ouverte au département des Arts de l’Université d’Abomey-Calavi… Toutefois le Bénin, selon Méchac Adjaho, doit faire face à trois perspectives : donner aux passionnés de la musique la possibilité de se faire former, promouvoir la transdisciplinarité dans les métiers de l’art et encourager les initiatives par des offres de financement pour permettre aux Béninois modestes de se faire former. De la formation des artistes, naitra une génération de musiciens qualifiés dont la popularité portera encore plus haut le flambeau de la musique béninoise.

Mais la popularité d’un artiste au Bénin dépend, selon lui, des médias. Il revient aux médias de faire la promotion des valeurs béninoises en priorisant la diffusion de leurs compositions ou de leurs œuvres, avec des conditions moins onéreuses. Mais sur la question, les avis restent divergents. Car, selon certains participants, les artistes eux-mêmes, doivent aller au contact du public et s’imposer sur scène?


Anselme Pascal AGUEHOUNDE (Stag)
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