Par un communiqué, flanqué à la fin, de ses initiales, le président Nicéphore Dieudonné Soglo a réitéré sa démarcation du choix du parti la Renaissance du Bénin (Rb), pour la présidentielle de 2016. Pourtant, c’est le même Nicéphore Soglo président d’honneur de la Rb, qui a dit au lendemain de la désignation du candidat des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), Lionel Zinsou, qu’il n’était pas parachuté de la France comme le disent certains et qu’il avait le profil du job. Qu’est ce qui peut expliquer alors chez l’octogénaire un tel revirement au point de jeter en pâture son fils qui a fait l’option Zinsou ?
De sources proches du père du candidat Lionel Zinsou, il se susurre qu’après la déclaration du Chant d’Oiseau, il y a eu une rencontre entre le docteur Réné Zinsou, père du premier ministre candidat et le président Nicéphore Dieudonné Soglo. A cette rencontre, René Zinsou aurait développé des arguments qui ont fini par convaincre Nicéphore Soglo de l’opportunité que représente le choix de Lionel Zinsou pour le parti la Renaissance du Bénin. Il aurait donc donné son accord et c’est fort de cela que les discussions ont continué avec Léhady Soglo, président de la Rb, et ses lieutenants. Les autres, n’imaginant pas Nicéphore Soglo être là où se distribuent des postes ministériels ou en train de négocier une contrepartie financière, ont jugé poursuivre les débats avec les dirigeants actuels du parti. Mais c’est ce qui, semble-t-il, n’aurait pas plu à l’ancien président de la République. Aurait-il voulu être associé au moindre détail de cet accord entre les Fcbe et la Rb jusqu’aux questions financières et de gestion partagée du pouvoir? Le communiqué qu’il a publié après que le candidat Zinsou a rendu publique la coalition Fcbe-Prd-Rb en dit long sur une certaine insatisfaction.
Diluer le vin...
Avec le parcours qu’est le sien et le respect qu’il suscite, à juste titre d’ailleurs, au sein de la population, le nom Nicéphore Soglo est devenu un label qu’on ne devrait plus mêler à des débats qui frisent l’exclusion, de même que les débats de rétribution financière ou de partage de postes ministériels. Il devrait se cramponner dans le rôle du sage, auprès de qui on vient demander conseil, comme l’a tout le temps fait l’ancien président Mathieu Kérékou. Mais au lieu de cela, hanté par les stigmates d’une France Afrique à qui il continue de reprocher son échec de 1996, Nicéphore Soglo se laisse aller à des débats qui ne l’honorent point. Il va jusqu’à critiquer sur la place publique le choix opéré par son fils à qui il a pourtant confié le parti la Rb. C’est une chose de ne pas être d’accord avec l’orientation que donnent aujourd’hui au parti les dirigeants actuels. Mais le linge sale devrait se laver en famille. Le fétiche quand il sort trop souvent n’inspire plus crainte de même que le lion devient un chat quand il apparaît souvent sur la place publique. Aujourd’hui, c’est Léhady qui dirige la Rb et c’est sa responsabilité qui est engagée dans ce choix. On peut ne pas être d’accord mais on peut comprendre à travers ce choix qu’il a, comme tout président, œuvré d’abord pour la survie du parti et la cohésion du groupe avant tout intérêt personnel et égoïste. Cet acharnement contre le candidat Lionel Zinsou n’est que la manifestation du ressentiment que Nicéphore Soglo continue de nourrir envers la France, 20 ans après l’échec de 1996. Le combat anti-Zinsou ne devrait pas être le sien. Cela n’est pas digne de son rang, ni de son âge.
H.B