L’hebdomadaire international Jeune Afrique s’est intéressé cette semaine à la candidature du 1er ministre de Yayi Boni. Lionel Zinsou a fait la manchette du Jeune Afrique n°2871 du 17 au 23 janvier 2016 dans un article intitulé «Bénin: les trois vies de Lionel Zinsou ». Dans cet article, le journaliste Vincent Duhem qui a suivi le 1er ministre candidat, de Cotonou à Natitingou, lors des obsèques du président Mathieu Kérékou, a livré quelques secrets inconnus du grand public du genre, c’est Patrice Talon qui, le 1er, a demandé au banquier d’affaires de se porter candidat à la présidentielle de 2016, lui promettant tout son soutien. Cela se passait à l’hôtel Meurice de Paris quelques jours avant la publication du résultat des élections législatives. On lit également dans cet article que c’est après que les Forces cauris pour un Bénin émergent ont perdu la présidence de l’Assemblée nationale que Yayi Boni a décidé de se tourner vers Lionel Zinsou qui fut son conseiller économique spécial (à titre gratuit) jusqu’en 2011. Ayant donc appris que Lionel Zinsou est sur le point de quitter Pai Patners et face à l’échec de son candidat à la présidence de l’Assemblée, le stratège Yayi Boni a vu en son ancien conseiller le profil idéal face aux candidatures annoncées des hommes d’affaires. Et le journaliste de se demander si Yayi Boni savait que Patrice Talon avait déjà proposé à Lionel Zinsou d’être candidat.
Voilà qui devrait atténuer les ardeurs des partisans de Patrice Talon qui s’acharnent à vouloir nier au 1er ministre le droit d’être candidat comme tout Béninois. C’est leur champion qui a déjà suscité chez l’homme l’envie de diriger le Bénin à partir de 2016. Mais cela ne devrait étonner personne quand on sait que beaucoup d’ambitions présidentielles ont été ruinées avec l’envie soudaine du magnat du coton de descendre dans l’arène politique. Le général Robert Gbian, pour ne citer que lui, n’a pas caché sa déception de voir celui qui l’avait assuré de tout son soutien, manifester aussi son désir de briguer la magistrature suprême. Il n’a pas hésité en son temps à assimiler ce revirement à une sorte de trahison. Où est alors le crime si Yayi Boni ne fait qu’exploiter une piste que Patrice Talon est le premier à envisager.? Le candidat Lionel Zinsou a aussi dû se persuader qu’il fallait mieux pour lui de se faire porter par la première force politique du pays depuis 10 ans.
B.H