L’actuel ministre de l’Environnement, de l’habitat et de l’urbanisme Blaise Ahanhanzo-Glèlè est placé en garde à vue depuis hier mardi 22 janvier 2013 par la Brigade économique et financière (Bef). Après avoir été entendu une deuxième fois dans le cadre des enquêtes préliminaires ouvertes sur le dossier de construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale, il s’est vu privé de sa liberté. Il est contraint d’abandonner momentanément ses fonctions ministérielles, le temps que la Bef réunisse avec ou sans succès des charges suffisantes pour prouver son implication dans le dossier.
Ancien maire d’Abomey et figure influente de la Renaissance du Bénin, le ministre de l’Environnement de l’habitat et de l’urbanisme vient de passer sa première nuit comme détenu dans les locaux de l’Office central de répression du trafic illicite des drogues et des précurseurs (Ocertid). Blaise Ahanhanzo-Glèlè y a été conduit dans la mi-journée d’hier par les policiers de la Bef. Successeur de François Noudégbessi dans ses fonctions actuelles, Blaise Ahanhanzo-Glèlè est sans doute sur les traces de son prédécesseur qui a été conduit dans la même structure où il a été placé en garde à vue le 03 janvier 2013 avant d’être libéré le 09 suivant. Ce nouveau développement qui intervient dans le scandale financier du siège de l’Assemblée nationale pose la question de la responsabilité du ministre Ahanhanzo-Glèlè. Au départ plaignant, il se retrouve aujourd’hui au banc des accusés. Alors qu’il avait été relâché suite à son interpellation le mardi 15 janvier dernier pour répondre des griefs soulevés contre sa personne, cette fois-ci, les choses semblent se compliquer pour lui. L’évolution des enquêtes préliminaires a-t-elle révélé des informations compromettantes pour l’intéressé ? Selon nos informations cela ne fait l’objet d’aucun doute qu’il est incriminé pour les mêmes faits qu’on reproche à son prédécesseur. D’après les enquêtes préliminaires diligentées pour comprendre la gestion qui est faite des fonds destinés à la construction du siège de l’Assemblée nationale, c’est l’établissement de la convention octroyant 2% du montant du projet au Mehu qui pose problème. L’ordonnance de 1976 qui encadrait cette pratique est caduque avec l’avènement du code de passation des marchés publics. Cette disposition abroge toutes les autres antérieures qui octroient des primes au maître d’ouvrage. Dans le même temps, le code a prévu qu’il soit reversé au maître d’ouvrage délégué, qu’est la Serhau Sa 4% du coût total de l’infrastructure. Les responsables de la Serhau n’ont rien à se reprocher à ce sujet. Par contre, le Mehu s’octroyait les 2% en violation de la loi. Et c’est ce qui fait l’objet de poursuite au ministère de l’environnement. Il s’agit de l’argent perçu indûment par des agents et les membres du cabinet du ministre. Ceux qui ont été reconnus comme bénéficiaires des 2% sont mis en demeure de rembourser. Spontanément et sans doute craignant que la justice ne leur demande des comptes, ils mettent déjà la main à la poche pour régulariser la situation au niveau de la Bef. Quand à la responsabilité du ministre Blaise Ahanhanzo-Glèlè, il serait cité par certains de ses collaborateurs comme étant un bénéficiaire des 2%. D’eux d’entre eux, à savoir l’Assistant du ministre et l’Attaché de cabinet écroués à la prison civile de Cotonou auraient fait des déclarations accablantes sur le ministre lors des enquêtes préliminaires. Même s’il s’est révélé que la pratique a été instaurée au temps du ministre François Noudégbessi, son successeur n’a pas pu prendre ses responsabilités pour l’interdire. La nouvelle équipe a continué à toucher illégalement ces avantages. La suite des enquêtes permettra de montrer si oui ou non, les charges sont suffisantes pour poursuivre le ministre Blaise Ahanhanzo-Glèlè. L’homme doit être aux regrets d’avoir initié une action pour faire la lumière sur ce dossier qui se révèle un couteau à double tranchant pour lui.