Un projet dit « Lumière pour tous » est concocté par le gouvernement pour pallier l’insuffisance de la couverture énergétique dans les foyers. Pendant ce temps, l’on déplore un délestage continu. Quel paradoxe ?
Environ quarante (40) milliards FCFA seront consacrés à la réalisation dudit projet. Un fonds que, apparemment, le Budget national devra supporter. Mais ce qui paraît curieux dans cette affaire, c’est le gestionnaire de ce gigantesque projet et le moment choisi pour l’exécuter.
D’abord pour ce qui concerne la localisation du projet, il faut remarquer qu’il est logé dans un ministère outre que celui indiqué ; il s’agit de la primature qui agira en lieu et place du ministère en charge de l’énergie et des énergies renouvelables. Il faut signaler que depuis la conception jusqu’à son exécution, aucun cadre du ministère de l’énergie ne peut se targuer d’y avoir participé en tant que tel. Il n’a non plus fait l’objet d’aucun appel d’offres en vue de la sélection ou la désignation d’un adjudicataire. Le projet « Lumière pour tous » est une initiative de la primature, et qui sera contrôlé par des gens de main.
Quant au moment, il faut dire qu’il intervient à une période très sensible où le gestionnaire se trouve être le candidat de la mouvance. Il comprend deux phases dont une pilote, qui court de ce moment de précampagne électorale.
Le paradoxe, c’est qu’il est conçu, non pas pour résoudre durablement le problème d’insuffisance d’énergie électrique dans le pays. « Lumière pour tous » consistera essentiellement à distribuer des kits, des gadgets, des camelotes essentiellement pour flatter le flair électoral des concitoyens. Il s’agira de fouetter leur décision pour le porteur du projet.
En définitive, voilà ce qui est dit de ce candidat qui serait venu pour améliorer notre train de vie par le poids de son savoir, de ses « connaissances », de sa proximité avec les grands milieux d’affaires. Plutôt que de nous aider à régler durablement la question de l’énergie, surtout que des partenaires tels le MCA, la GiZ et la SNV sont disposés à nous accompagner, on préfère privilégier des solutions conjoncturelles non pour soulager nos peines en la matière mais pour alourdir les dettes et fragiliser la réactivité de notre budget , et, au finish, aider un candidat qui devrait démissionner (même si ce n’est pas prévu par aucun texte de loi mais le bon sens devrait pouvoir guider), pour permettre de mesurer sa capacité d’intervention en dehors des moyens de l’Etat dont certains sont abîmés déjà.
Félix MAHOUGNON