Le Madep est à l’épreuve du choix de son candidat pour la présidentielle de 2016. Comme au sein de la plupart des grandes formations politiques, le parti le plus influent dans le département du Plateau n’est pas, à l’heure de s’accorder autour de leur porte-étendard pour le scrutin du 28 février prochain, à l’abri des dissensions. Mais pour que le Madep n’en arrive pas aux piteux spectacles qu’offrent, ces dernières semaines, les partis politiques à l’issue du choix d’un candidat, cela dépendra de l’entente entre son leader charismatique, Séfou Fagbohoun et son président, Antoine Idji Kolawolé.
Mais, pour ces deux personnalités qui n’ont pas eu les mêmes trajectoires et n’ont pas vécu les mêmes déboires sur le plan sociopolitique, le risque que les avis soient divergent est grand. A la vérité, les appréhensions que pourrait avoir l’homme d’affaires Séfou Fagbohoun, qui deux ans avant la fin du règne du Général Mathieu Kérékou est tombé en disgrâce avec le régime, peuvent ne pas forcément être celles de Idji Kolawolé qui était à l’époque, président de l’Assemblée nationale. En effet, les Béninois se rappellent les relations embrouillées en raison d’une certaine égérie qui a été dommageable pour les rapports entre le leader du Madep et le Général Kérékou.
Fagbohoun, le patron
Aussi, pendant dix ans de Boni Yayi, Séfou Fagbohoun a continué la traversée du désert avec la prison en début du mandat de l’actuel locataire du palais de la Marina puis son écartement du cercle du pouvoir. Il va sans dire, qu’avec tous ces déboires, l’homme d’affaires a été sérieusement fragilisé. A cela, il faut ajouter le sacrifice politique qu’il a dû faire en déplaçant Idji Kolawolé dans sa circonscription électorale afin de lui donner toutes les chances de siéger au palais des gouverneurs. Alors, avec toutes ces péripéties, pour la présidentielle de 2016, le président Séfou Fagbohoun ne peut pas se permettre de faire un choix aventureux. Il doit beaucoup réfléchir et être surtout rationnel pour éviter d’autres tribulations.
En revanche, dans le choix du porte-étendard qu’il souhaite que le Madep soutienne pour le scrutin du 28 février prochain, le président Idji Kolawolé peut encore rester dans l’idéalisme, s’autoriser des positions hasardeuses ou verser dans un sentimentalisme improductif. En somme, la présidentielle de 2016 est un crucial test pour la solidité du couple Séfou Fagbohoun - Antoine Idji Kolawolé. Mais après tout, le choix du Madep ne peut être que celui de Fagbohoun, son leader historique.
Angelo DOSSOUMOU