La campagne électorale entrant dans le cadre de la présidentielle du 28 février prochain commence dans moins d’un mois. Déjà sur le terrain, les différents acteurs sont en précampagne et dans leurs différents parcours, les jeunes constituent, selon leur dire, leur source d’inspiration et leur gros cheval de bataille.
Marc KOSSOU
La jeunesse sera une fois encore au cœur des manipulations politiques lors de la prochaine campagne présidentielle. Comme d’habitude, les politiciens useront sur le terrain de campagne, chacun avec sa méthode et stratégie, de la naïveté approuvée de la couche juvénile afin de bénéficier de ses suffrages. En attendant les campagnes proprement dites pour la présidentielle de 2016, les différentes tournées illégales des potentiels candidats en lice pour cette élection le démontrent sans équivoque.
Paroles mielleuses, promesses électorales, débiles engagements, superbes semblant et bien d’autres discours irréalisables sont déjà au rendez-vous et la jeunesse aussi se laisse bernée par ses propos de politiciens qui n’ont de sens que pour ceux qui s’y prêtent oreilles et attention. Que ces candidats soient de l’opposition ou de la mouvance, l’objectif est le même ; conquérir son plus grand électorat au sein de la couche juvénile. Pour l’instant et ceci pour toujours d’ailleurs, le discours sera le même et ne changera pas. Si la jeunesse représente véritablement leur premier souci et que le même discours a été tenu depuis l’avènement de la démocratie au Bénin, alors, comment comprendre que cette couche sociale est toujours à la traîne, sans emploi, emprunte au chômage ambiante et laissée pour ses propres comptes sans un regard bienveillant. Le jeu, à l’heure actuelle, n’en vaut plus la chandelle et la jeunesse se doit de changer ce disque raillé ou altéré au risque de toujours garder son statut de cible facilement manipulable.
Les bandes des discours du candidat Boni Yayi de 2006 et de 2011 sont toujours là et à chaque fois que l’on doit les repasser, on est envahi d’un gros effroi. Qu’est-ce qu’il n’avait pas dit ou qu’est-ce qu’il n’avait pas promis à la jeunesse ? A chaque regroupement au Palais de la Marina, le lieu par excellence de Boni Yayi de faire passer ses messages de campagnes, le président met constamment un accent particulièrement important sur l’avenir de la jeunesse et son employabilité. Mais au fond et dans la réalité, qu’a-t-il fait de concret ? Rien si ce n’est pas les projets de volontariat au profit des jeunes. Lesdits projets et actions qui constitueront pour le prochain président de la République de vrais os à la gorge.
Les candidats à la présidentielle du 28 février prochain ont aussi vite compris le jeu et se sont déjà lancés. C’est même à ce niveau que la manipulation est fragrante et nécessite un éveil et un sursaut juvénile. Promesse de création de 500.000 emplois par an par ici, développement de l’auto-emploi par là ; tels sont les discours que les jeunes ont déjà droit en cette veille de campagne électorale de la part des candidats en lice pour la Marina. Mais connaissant la République du Bénin, celle dans laquelle nous vivons avec des dirigeants aveuglement sourds-muets une fois au pouvoir, on se demande la suite qui sera réservée à ses promesses. Malheureusement le mal est plus profond et le ver se plaît bien dans le fruit. Compte tenue du chômage qui ronge la jeunesse et ses chances réduites à néant dans l’espérance d’un emploi digne, décent et rentable, elle se contente du présent. Oui, profiter des maigres ressources financières que mettront les candidats à leur disposition au cours de ces périodes électorales. La jeunesse se soucie de son pain quotidien que de son avenir professionnel. C’est du moins ce qu’il faut dire puisque le cycle est toujours resté infernal. On change les personnes ou les têtes et on reprend. A quand les vraies solutions aux problèmes de la jeunesse ?