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Non désignation dans les postes de vote pour la présidentielle de 2016: Risque de cafouillage dans le processus électoral
Publié le samedi 23 janvier 2016  |  La Nation
La
© Autre presse par DR
La commission électorale nationale autonome (Céna)




La séance plénière devant aboutir à la désignation des représentants du Parlement dans les postes de vote pour la présidentielle du 28 février prochain, a été reportée pour la cinquième fois. Les députés ne sont toujours pas prêts. Ce n’est pas aussi sûr non plus qu‘ils le seront à la prochaine plénière prévue pour lundi 25 janvier. A l’allure où vont les choses, il va falloir que la Commission électorale nationale autonome (Céna) mette la pression sur les députés ou prenne ses responsabilités afin d’épargner le processus électoral des cafouillages de dernière minute.

La désignation des représentants de l’Assemblée nationale dans les postes de vote en vue de la présidentielle du 28 février prochain sembles'enliser au Parlement. Tout se passe comme si les députés regrettent de s’être attribués la tâche de pourvoir deux des cinq sièges au niveau de chaque poste de vote sur l’ensemble du territoire national, à raison d’un représentant par tendance majorité et minorité parlementaires. Les députés semblent être visiblement dépassés par les choses. Ils ne savent plus apparemment par quel bout s’y prendre pour accoucher de la liste nominative des 28 000 agents électoraux environs qu’ils doivent choisir. Déjà cinq séances plénières programmées pour connaître du dossier mais qui se sont soldées par un fiasco. Ils ne parviennent toujours pas à finaliser la liste. C’est encore le statu quo au cours de la séance plénière du jeudi 21 janvier tout comme celles des quatre dernières. La liste n’existe toujours pas pour permettre à la plénière de l’adopter et de l’envoyer ensuite à la Commission électorale nationale autonome (Céna) qui doit la compléter avec trois autres agents électoraux. Les députés se sont donné un énième rendez-vous lundi prochain pour poursuivre l’examen de ce dossier. Mais dans les coulisses du Parlement, il se marmonne que cette séance plénière n’augure rien de bon. Elle risque d’être encore un fiasco tout comme les cinq autres. La vraie difficulté autour de cette liste, à en croire des indiscrétions, est que les députés n’ont plus leur tête à cela. Ils s'en désintéressent parce que cette tâche s’est révélée pour eux mission difficile. La preuve, nombreux sont les députés qui souhaitent déjà la correction de cette disposition du Code électoral. Car pour eux, la tâche de désignation des agents des postes de vote devrait revenir à la Céna et non à l’Assemblée nationale. C’était donc une erreur que les députés avaient commise en s’attribuant cette mission. Les mêmes tergiversations avaient été observées au Parlement lors de la désignation de ces mêmes agents électoraux qui ont géré à la base les scrutins législatifs et communaux de 2015. C’est presque par césarienne que les députés de la sixième législature avaient fini par accoucher de la liste. Il y a eu plusieurs reports et plusieurs nuits blanches. Le même scénario a repris.

Cacophonie des ambitions

Avec la seule différence que les choses se passent encore de façon plus difficile. Car à l’interne des tendances politiques ce n’est plus l’harmonie. La majorité parlementaire a changé de camp depuis la naissance de l’alliance trigonale FCBE-PRD-RB le mardi 12 janvier dernier, ultime jour du dépôt des dossiers de candidature pour la présidentielle de 2016. L’alliance FCBE-PRD-RB détient désormais la majorité parlementaire avec une partie de l’AND. Et la tendance minoritaire est composée des autres forces politiques telles que l’Union fait la Nation, FDU, ABT, Alliance Soleil et la seconde aile de l’AND. Chacune de ces deux tendances devra donner un représentant par poste de vote. Ce qui n’est une chose aisée car la sérénité n’est plus de mise au sein de ces groupes politiques.
Dans la tendance majoritaire comme minoritaire, il y a plusieurs camps. Au niveau de la majorité par exemple, il y a un député (Nassirou Bako-Arifari) qui est candidat à la présidentielle de 2016, certains qui soutiennent Lionel Zinsou et d’autres Sébastien Ajavon. Idem également au niveau de la minorité parlementaire qui a deux députés candidats dans son rang: Robert Gbian et Eric Houndété. Certains jettent leur dévolu soit sur le candidat Patrice Talon, soit sur Sébastien Ajavon. Cette cacophonie des ambitions dans le rang des députés explique en partie leur peine à sortir la liste de leurs représentants dans les postes de vote. Ils éprouvent beaucoup de difficultés à s’accorder sur la confection de cette liste. Selon nos sources, chaque député ou groupe de députés cherche à avoir ses représentants dans ces postes de vote pour s’assurer du bon déroulement du scrutin au profit de son candidat. Ce qui complique les choses. Or, la Céna a besoin de disposer de la liste des représentants du Parlement. Laquelle liste sera ensuite complétée par les trois représentants de la Céna pour que les cinq agents électoraux par poste de vote soient au grand complet. La Céna pourvoit à ses trois sièges par appel à candidatures. Et mieux, l’article 76 aliéna 10 fait obligation à la Céna de publier la liste des 70 mille membres dans les près de 14 mille postes de vote, au plus tard 15 jours avant la date du scrutin.
Ainsi au plus tard le 13 février, cette liste doit être bouclée, finalisée et publiée au niveau de la Céna. Jusqu’à la date d’aujourd’hui, l’Assemblée nationale ne semble pas du tout prête pour libérer sa part de responsabilité. Ce qui risque de perturber aussi la Céna qui n’aura pas suffisamment de temps pour finaliser la liste. Le risque d’un cafouillage autour de la confection de cette liste est à craindre si les responsabilités ne sont pas vite prises. C’est pourquoi le président de la Céna Emmanuel Tiando et les siens doivent mettre la pression sur les députés pour que cette liste sorte enfin des quatre murs de l’hémicycle. Seule cette pression pourra permettre à ces derniers de presser les pas pour tout au moins adopter une liste partielle quitte à être parachevée par la Céna.
La présidentielle est une élection sérieuse et on ne saurait tolérer une telle défaillance susceptible de porter un coup dur au processus. Il faut que chaque institution joue sa partition dans les règles de l’art.


Par Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau
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