Corriger les inégalités et les écarts de développement, par un plan d’aménagement et de vitalisation du territoire national. Voilà le crédo du candidat Pascal Koupaki. Avec une idée-force : dès 2017, ce sera « une commune, un milliard »…
La décentralisation avait longtemps suscité maints espoirs et espérances dans nos villes et villages. Et c’est parce qu’ils étaient convaincus, que c’était là le sésame pouvant ouvrir les portes du développement que les partenaires techniques et financiers ont fortement soutenu cette réforme majeure. Malheureusement, les fruits n’ont point tenu la promesse des fleurs. Chez nous, au Bénin, malgré quelques acquis, la décentralisation bat de l’aile. Notre unique réussite dans le domaine, semble bien être la « décentralisation » de la mauvaise gouvernance. Elle sévit aujourd’hui pour notre malheur, du sommet à la base. Maires, conseillers et élus locaux, sont allés à bonne école. La rocambolesque affaire du Fonds d’appui au développement des communes (Fadec) est là pour en témoigner... Tout comme cette incapacité à désigner depuis bientôt deux décennies, les chefs-lieux de nos six nouveaux départements…
La logique de territoire-acteur
A son avènement, le régime du Changement avait fait de la décentralisation, son cheval de bataille. La détermination était là. Palpable. Et l’on se souvient encore, de certains actes courageux, de l’ancien ministre en charge de la Décentralisation, Issa Démolé Moko. Ce dernier avait pris ses responsabilités, en donnant du contenu au redécoupage administratif, censé accompagner le processus de la décentralisation. Mais il a été emporté, par la vague de protestations contre son projet. Depuis, ce dossier devenu politiquement délicat a été passé par pertes et profits. Et pourtant, le redécoupage administratif accompagné de la désignation de chefs-lieux, n’est qu’un détail dans cet immense défi. La décentralisation, qui participe de la vitalisation du territoire communal, répond à des objectifs beaucoup plus pointus. C ‘est donc fort de l’observation de nos échecs et succès en la matière, que Pascal Irénée Koupaki, propose un projet véritablement ambitieux de « vitalisation et d’aménagement du territoire communal ». L’objectif premier est clair : « passer de la logique de territoire-réceptacle d’infrastructures à la logique de territoire-acteur, porteur de dynamiques de création de richesses, d’emploi et de transformation des conditions de vie des populations ».Le candidat de la Nouvelle Conscience, ambitionne de rendre performants les outils du développement à la base, ceci, dans les secteurs aussi vitaux que l’éducation, la santé, l’assainissement, l’eau, l’agriculture, les transports, la sécurité, la protection civile et la fiscalité locale.
380 milliards de F Cfa par an !
Pascal Irénée Koupaki envisage d’ici à 2025, d’amener toutes les communautés à la base, à une autonomie économique durable et au bien-être social dans un environnement assaini et sécurisé. D’où son idée-phare du transfert de ressources du budget général de l’Etat aux communes. Celles-ci passeront de 3,8 % en 2013 (soit 36,4 milliards de F Cfa) à 25% d’ici à 2020 (soit plus de 380 milliards de F Cfa par an) gérés directement par les communes ! Mieux encore, l’ancien ministre des Finances prévoit une enveloppe financière annuelle dite « Milliard Economique Local », « soit 1 commune, 1 milliard par an » à partir de 2017.Le but visé est l’autonomisation économique des communes à la base, et le traitement territorial du chômage et du sous-emploi, porté par un « Cadre de Responsabilité Mutuelle Economique Locale »(Cremel). Tout ceci se traduira par un portefeuille de 300 projets communaux d’activités économiques, pour les 5290 villages et quartiers de villes, sur la base de 2 à 3 projets structurants au moins par commune, impliquant tous les villages, les femmes et les jeunes ! Mais nos communes peuvent-elles rester longtemps en marge de la révolution technologique, sans hypothéquer gravement leurs chances de développement ?
1 commune, 1 milliard par an
Koupaki pense qu’il faut les arrimer aux progrès technologiques. D’où la nécessité de la mise en chantier d’un paquet de réalisations informatiques, pour la modernisation des mairies, et l’épanouissement des jeunes par l’accès à l’information et à l’apprentissage continu. Et ce volet sera porté par un Cadre de responsabilité mutuelle d’actions sociales et culturelles (Cremasc).Dans son portefeuille, sera logé l’interconnexion numérique de toutes les mairies, la création de centres d’accès internet…etc.
Mais au-delà du volet informatique, des contrats de programmes ou de projets à vocation intercommunale sont envisagés. Cependant, au-delà de l’effort substantiel d’ investissement en infrastructures, d’assainissement ou de lutte contre les calamités naturelles, deux idées-forces de Koupaki méritent d’être soulignées : c’est d’abord la création d’un Ministère d’un niveau élevé dans la préséance, pour les grandes questions d’animation du territoire de développement local ; c’est ensuite la mise à disposition de chaque commune, de huit conseillers coopératifs et d’économie solidaire, pour appuyer la mairie et la circonscription scolaire, dans le développement de l’esprit associatif et de l’engagement citoyen. Cette vision témoigne si besoin en était encore, de la détermination de Pascal Koupaki, à « remettre l’Eglise au centre du village ». La religion de Koupaki est faite : le développement doit partir de la base pour aboutir au sommet. Mais il doit être accompagné de moyens, ceci avec méthode et discipline…
G.A (Coll.)