Un quart de siècle après avoir vaincu la fatalité au moyen de la Conférence Nationale des Forces Vives, le Bénin est à nouveau à la croisée des chemins, comme hésitant entre deux destinations : «Wahala» ou «Alafia». Notre pays fait face à « l’urgence et à l’extrême nécessité d’une profonde transformation des mentalités » (Lettre Pastorale, Conférence Épiscopale, Janvier 2016) qui a pour préalable la transformation de notre gouvernance publique. Toute transformation collective exige en effet un leadership exemplaire capable de l’incarner et d’entraîner le plus grand nombre dans son sillage.
« Nous avons besoin d’un pacte citoyen pour publiquement engager tous ceux qui aspirent à nous gouverner. La prochaine élection présidentielle est l’occasion à saisir pour travailler ensemble à construire le plus petit dénominateur commun nécessaire pour catalyser cette dynamique de transformation vers une gouvernance publique capable d’accélérer notre marche » vers la destination Alafia » avais-je écrit en lançant un appel à une initiative citoyenne dans une tribune intitulée « Gouvernance publique et lutte contre la corruption au Bénin : les vrais chemins de l’espérance » et publiée le 6 janvier dernier.
Sept Organisations de la Société Civile, dévouées et engagées, ont répondu à mon appel et se sont jointes au groupe de réflexion GPS-Dev Bénin (Governance & Policies for Sustainable Development) que j’anime ; je voudrais ici témoigner toute ma reconnaissance à :
L’Association Béninoise de Droit constitutionnel (ABDC Bénin) ;
L’Association Béninoise de Droit constitutionnel (ABDC Bénin) ;
Women In Law and Development in Africa (WILDAF Bénin);
Social Watch Bénin ;
West Africa Network for Peacebuilding (WANEP Bénin) ;
L’Alliance pour Refonder la Gouvernance en Afrique (ARGA Bénin) ;
La Coalition Nationale pour la Paix (CNP Bénin) ;
L’Association de Lutte Contre le Racisme l’Ethnocentrisme et le Régionalisme (ALCRER)
En cette période électorale et à la veille de la campagne pour l’élection présidentielle qui laisse présager un choc impitoyable des ambitions présidentielles et où la corruption électorale (la racine de toutes les corruptions en démocratie) est déjà manifeste et s’annonce sans précédent au péril de notre jeune démocratie, nous avons entrepris d’écouter avec attention les préoccupations exprimées avec insistance par la majorité de la population béninoise. Nous les avons recoupées avec les réformes et initiatives qui se dégagent des diagnostics posés et des projets de société proposés par les candidats.
Nos analyses ont inspiré l’élaboration du pacte que nous avons dénommé « Pacte Alafia pour la transformation de notre gouvernance publique », et par lequel nous souhaitons interpeler toutes les chapelles politiques en général et tout particulièrement inviter tous les candidats à l’élection présidentielle de 2016 à exprimer par la signature de ce pacte leur adhésion ferme à son contenu et leur engagement à être exemplaire dans le cadre de la conduite des réformes qu’il stipule.
Le pacte Alafia propose 7 engagements pour la transformation de notre gouvernance publique. Leur mise en œuvre est mesurable. Ils pourraient donc devenir les indicateurs d’un tableau de bord pour le suivi et l’évaluation du travail du nouvel exécutif et de son chef.
Le pacte offre aussi l’occasion aux citoyens de peser par la force du bien à travers leur engagement motivé dans un contrôle citoyen actif et effectif de l’action publique.
Les béninois sont épris de paix. Mais c’est la justice qui engendre la paix et la sécurité pour tous. Nous nous voulons artisans de paix et par conséquent appelons de nos vœux une gouvernance publique fondée sur l’état de droit, la justice ainsi que les principes et valeurs qui fondent son effectivité et son efficacité.
Les initiateurs du Pacte Alafia lancent ‘’un appel à tous ceux qui sont indignés par la situation de grave crise éthique et morale, politique et institutionnelle qui secoue notre pays afin qu’ils se donnent la main et s’engagent pour faire vivre le Pacte Alafia pour la transformation de notre gouvernance publique. L’inaction serait complice, le silence coupable car «quand le vieux tarde à mourir et le neuf tarde à naître … surgissent les phénomènes morbides les plus variés».
Voici le Pacte ALAFIA, une alliance citoyenne pour la transformation de notre gouvernance publique. Engageons-nous !
Luc Gnacadja