Six pôles régionaux de développement, cinq filières locomotives, une Agence de Développement Agricole. Telles sont entre autres les mesures de Patrice Talon pour faire de l’agriculture, le moteur de notre développement économique.
Au regard de son parcours professionnel, le candidat Patrice Talon était spécialement attendu sur le volet agricole de son projet de société, notamment sur le coton. C‘est vrai que chez nous, le nom Talon rime presque avec coton ! En effet, l’homme sait de quoi il parle. L’opérateur économique ayant désormais choisi de mettre son expertise au service de la nation, ses propositions pour ce secteur ne peuvent que porter la griffe du « maître ». Les Ivoiriens diraient « connaisseur connaît » !
Du développement régional
Le diagnostic du candidat Patrice Talon, au plan agricole, est sans ambages : malgré les efforts et stratégies mis en place par les régimes successifs depuis l’indépendance, « le secteur agricole est resté embryonnaire et ne contribue pas suffisamment au développement économique ». Entre autres maux dont souffre ce secteur, on peut noter la faiblesse des rendements et des revenus, le caractère rudimentaire des techniques agricoles, l’absence d’une politique cohérente et soutenue, le manque de financements appropriés, l’insuffisance de formation des producteurs et la faiblesse des moyens des services d’encadrement. Face à ce tableau noir ou plutôt ce champ aride, Patrice Talon estime qu’il faille d’abord, et ceci pour une politique qui se veut de rupture, « déclarer l’agriculture comme secteur prioritaire d’investissement ». Et cette profession de foi doit être immédiatement suivie par la mise en œuvre d’un plan d’investissement massif faisant du secteur agricole, le principal levier de développement économique et de création de richesse et d’emplois. Mieux, la conduite d’un tel programme doit être confiée à une Agence de Développement Agricole, constituée d’experts nationaux et internationaux. C’est cette structure qui, suivant une stratégie de ‘’territorialisation’’ basée sur les caractéristiques écologiques et climatiques des différentes régions du Bénin veillera à la création de six pôles de développement agricole. Chacun de ces pôles fera l’objet d’un programme de développement qui fixera plus précisément les vocations des terres, la localisation des infrastructures et des équipements structurants, les secteurs de l’économie à renforcer ou à développer et les patrimoines à préserver.
Des pôles et des filières
Patrice Talon propose cinq filières agricoles phares à répartir dans six pôles de développement : le coton, le maïs, le riz, l’ananas et l’anacarde. C’est ainsi que le pôle de développement Nord-Ouest, abritera un système d’intégration agro-sylvo-pastorale comportant le coton et l’anacardier comme cultures locomotives. Le pôle de développement Centre, bien qu’il soit à dominante anacardier, agrume et igname, sera aussi celui de l’expansion de la culture cotonnière, et de développement du petit élevage. Le pôle de développement Sud-ouest est par excellence, une zone de production du riz et du maraîchage. On y note également la valorisation des ressources halieutiques. Le bassin cotonnier du Bénin se situe dans le pôle de développement Nord-est ; en sus de cette culture locomotive, il faut y encourager le riz et le maraîchage dans la vallée du Niger. Le pôle de développement Sud-est regroupe la basse vallée de l’Ouémé. Il est à vocation agricole et halieutique et comprend également, une zone favorable à la culture du palmier à huile et du manioc. Enfin, le pôle de développement Sud-est est centré sur la production de l’ananas... Mais il est aussi favorable au palmier à huile, dans la vaste dépression de la Lama. Des expériences en matière de conservation de légumes, y permettront aussi la valorisation des produits maraîchers. Voici pourquoi, il faudra accompagner chaque filière agricole, d’une structure de recherche spécifique. Celle-ci mettra en place des programmes d’amélioration rapide du rendement. Ce qui permettra par exemple pour le cas du coton, la réduction des surfaces dédiées. En ce qui concerne l’ananas, il s’agira non seulement de doper la production, mais aussi de faire de ce fruit « made in Bénin », un label de qualité reconnu mondialement ! Cette ambition est la même pour la filière « anacarde ».Avec des planteurs mieux encadrés, et des intrants spécifiques fournis à coûts subventionnés, il s’agira de faire du Bénin, l’un des tout premiers producteurs mondiaux de noix de cajou, d’ici à l’horizon 2025.La concrétisation de cette ambition, passe par une politique soutenue de mécanisation de notre agriculture. Elle démarrera par la mise à disposition de nos exploitants agricoles, des machines et outillages modernes à coûts subventionnés, dans un cadre de partenariat public-privé ; la création par département, des établissements financiers et des compagnies d’assurances ; la facilitation de l’accès aux crédits ;la mise en place d’une politique de protection sociale (assurance maladie et retraite) avec cotisations individuelles des contractants, complétées par une subvention de l’Etat … Mais aussi et surtout, la défiscalisation des exploitations agricoles (agriculture, élevage et pêche), l’exonération de la Tva sur les produits d’alimentation animale. Avec Patrice Talon, « compétiteur né », ce rêve est à notre portée.
Cell/Com.Talon