Quel candidat pour une victoire certaine à la prochaine élection présidentielle ? Une question toute simple, mais qui a creusé la tombe de certains partis ou alliances de partis politiques. Les grosses cylindrées, qui bon gré, mal gré, ont fini par s’accrocher à une branche, ne sont pas pour autant à l’abri du naufrage. De grands bouleversements gagnent les fiefs électoraux, et les partis politiques sont en quête de légitimité. Ça grogne et ça gronde. Les leaders politiques semblent tomber en disgrâce vis-à-vis de leurs militants. Depuis l’avènement du renouveau démocratique, aucune course à la présidentielle n’a autant éprouvé les formations politiques. Même les plus vieilles sont presque à genoux. Le Prd de Me Adrien Houngbédji, la Rb des Soglo, le Psd de Emmanuel Golou ou les Fcbe du président Boni Yayi, aucun de ces partis ou alliances de partis, ne peut jurer de la fidélité de ses militants ou sympathisants face au choix opéré pour la présidentielle. Plusieurs éléments de ‘’la base’’, rejettent le candidat choisi par ‘’le sommet’’ et décident de prendre leur destin en main.
Réaction partisane ou manipulation politique
D’aucuns parlent de la crise du système partisan, après 25 années de pratique démocratique. Autant des conseillers Rb ont ouvertement et publiquement rejeté la ligne indiquée par Léhady Soglo, autant des élus locaux et des sections décentralisées du Prd et du Psd ont pris autres chemins que ceux doigtés par Houngbédji et Golou. Ce phénomène politique qui, par le passé n’avait pas tant d’ampleur peut déjouer les calculs politiques et donner lieu à des surprises déconcertantes. Qu’est-ce qui peut bien justifier cette crise du système partisan ? Le premier argument souvent avancé par les dissidents, c’est le défaut de communication, de consultation des mandants sur un sujet aussi délicat que le choix du porte-flambeau d’un parti ou d’une alliance à une élection présidentielle, qui engage la vie de toute une Nation. Mais au fond, c’est la question de l’idéologie qui conduit à ces dérives au sein des formations politiques, qui se trouvent exposées à des manipulations. Les désistements observés ne sont donc pas toujours motivés par des convictions. Toutefois, c’est une évidence que dans la plupart des partis et alliances de partis, les leaders sont contestés. Et il faudra travailler à reconquérir la confiance des militants pour ne pas être surpris au soir du 28 février.
Arnaud DOUMANHOUN