Le Général Fernand Amoussou, candidat à l’élection présidentielle de février prochain, était hier l’invité de l’émission dominicale Zone Franche de Canal 3 Bénin. Entre autres sujets abordés au cours de l’émission, il y a la situation de la jeunesse confrontée au chômage, les questions de l’unité nationale, de la sécurité intérieure, la gouvernance politique et économique... Dans son développement, le Général Fernand Amoussou a mis l’accent sur un certain nombre de secteurs à réformer pour offrir à la jeunesse, plus de chance de s’épanouir. Ainsi, a-t-il évoqué la nécessité de la réforme du système éducatif. « …Nous développons des capacités au Bénin, nous pouvons arriver à faire délocaliser des entreprises du Nigeria vers le Bénin. De la même manière, nos jeunes Béninois peuvent aller aussi travailler au Nigeria. Mais comment pouvons-nous le faire si les 85% qui sortent de nos universités ne peuvent pas communiquer avec les Nigérians parce qu’ils ne parlent pas anglais. Voilà donc une piste que nous pouvons explorer ; c’est-à-dire la réforme de notre système éducatif (…) Mais je vais plus loin. Nous ne parlons que de nos frères et sœurs qui sont dans l’enseignement supérieur. Il y a aussi la très grande masse sortie du système éducatif et qui sont sans emploi (…) Je propose que l’enseignement soit gratuit jusqu’à l’âge de 16 ans. Nous avons de l’argent dans notre pays pour cela. C’est une question de priorité. En récupérant l’argent qui est détourné et en améliorant la gestion du bassin cotonnier, nous trouverons assez d’argent pour s’occuper de nos enfants. Il y a encore une grande masse qui passe par la voie de l’apprentissage. Et donc, l’apprentissage doit désormais faire partie du système éducatif… », a affirmé le candidat Fernand Amoussou.
Ensuite, il a parlé de la nécessité de renforcer l’accès des jeunes aux crédits bancaires pour développer l’auto-emploi. « …Je propose la création d’une banque des jeunes, une banque qui est chargée de prêter de l’argent aux jeunes et de les accompagner avec un taux de remboursement léger. Aujourd’hui, lorsque les jeunes vers dans les banques pour prêter, on leur demande des garanties et ils tournent en rond. Cette banque doit accepter prendre des risques importants, l’Etat se portant garant. Cette banque va soutenir avec vigueur l’entrepreneuriat des jeunes. Pour résorber le chômage des jeunes, nous devons soutenir à fond les petites et moyennes entreprises. Ce sont les Pme qui sont capables de créer des emplois, et d’ailleurs, de booster la croissance économique. En soutenant les petites et moyennes entreprises, nous créons les conditions de la croissance économique et de la création d’emplois. Je propose qu’on ouvre un dialogue avec les entreprises pour examiner la possibilité de leur accorder des exonérations, fiscales pour celles qui accepteront d’embaucher des jeunes. Enfin, l’Etat doit créer les conditions pour que les entreprises s’installent dans les zones rurales ; ce qui va limiter l’exode rural. Je pense aussi que ce qui manque dans notre pays, c’est le courage et la continuité dans l’action. », a-t-il précisé.
Poursuivant dans le même sens, il n’exclut pas l’orientation d’une partie de la jeunesse béninoise vers l’agriculture. Mais il nuance. « …Avant d’orienter la jeunesse vers l’agriculture, il faut d’abord savoir quelle agriculture. Ma vision est très claire. Je veux d’une agriculture qui nourrit les Béninois. Je veux que mes compatriotes mangent à leur faim. Donc, j’entends promouvoir et soutenir l’agriculture qui permet aux Béninois de manger à leur faim. Les graines de coton ne vont pas dans le moulin. Je mettrai le coton au second rang parce que je veux que mes compatriotes mangent à leur faim. Je donnerai la priorité aux cultures vivrières et aux autres cultures qui permettront à mes compatriotes de manger à leur faim. Je suis préoccupé par cela. Le Programme alimentaire mondial est en train de chercher des céréales à acheter. Donc, en produisant pour manger, nous pouvons aussi produire pour les autres et gagner beaucoup plus d’argent, et même plus que le coton, lequel coton n’enrichit qu’une poignée de Béninois au détriment du plus grand nombre. Ils sont dans leur cercle vicieux. Ils cultivent le coton, vendent le coton pour payer les arriérés d’intrants et les dettes qu’ils ont contractées auprès des personnes qui vendent le maïs, le sorgho… », a déploré le Général Fernand Amoussou.
Halte à la corruption !
Mais, le chantier qui préoccupe le plus le Général Amoussou est celui de la gouvernance politique et économique. C’est d’ailleurs à juste titre qu’il a souligné que le problème qui se pose aujourd’hui à ses compatriotes n’est pas celui d’adhérer à un parti politique mais plutôt celui de comment rationaliser notre système partisan. « Lequel des 200 partis politiques peut-on choisir ? Là est la question. Pour régler cette question de rationalisation de notre système partisan, il faut quelqu’un qui soit au-dessus de la mêlée, quelqu’un qui ait de la hauteur, un patriote qui a une vision claire pour notre pays », a-t-il ajouté.
En ce qui concerne la lutte contre la corruption, le Général Amoussou veut surtout qu’il y ait un sursaut patriotique pour restaurer les valeurs. « Toutes ces valeurs se sont érodées au profit de l’argent. L’argent qui achète tout et qui décide de tout. Nous devons remettre l’argent à sa place. L’argent doit servir à la production et à améliorer la vie des Béninois. Le vrai problème qui se pose a trait à la gouvernance. C’est pour cela que je veux placer le prochain mandat sous le signe de l’intégrité et de l’exemplarité des dirigeants. L’on est chef par l’exemple, en s’appliquant à soi-même ce que l’on exige des autres. Raison pour laquelle, j’ai l’habitude de dire que le poisson pourrit par la tête. Le jour où nous aurons une tête qui ne veut pas pourrir et qui ne veut pas que le corps pourrisse, alors nous aurons une meilleure gouvernance. C’est en cela que je propose une réforme du statut pénal du chef de l’Etat et des ministres », a-t-il révélé. Plus loin, le Général a démontré que s’il est élu, la discipline règnera en maître. Car, a-t-il laissé entendre, lorsqu’un dirigeant qui doit être un exemple commettra un crime économique, il sera puni sans état d’âme. « Dans mon gouvernement, tout soupçon de détournement sur un ministre, sera synonyme de démission. S’il est reconnu innocent, je suis prêt à le rétablir », a-t-il poursuivi. Et pour mettre fin à l’impunité, le Général candidat souhaite que les moyens soient donnés à une justice indépendante qui prend des décisions transparentes. Pour finir, le Général qui entend continuer à servir le Bénin et ses compatriotes, leur a demandé de sortir massivement pour prendre leurs cartes d’électeurs.
La rédaction