Pour remettre le système éducatif béninois sur les rails, le candidat Patrice Talon propose pour les divers ordres d’enseignement, une thérapie qui prend en compte les hommes, les infrastructures et les investissements.
Le système éducatif béninois est dans un état de déliquescence avancé. En témoignent les années scolaires et universitaires irrégulières et les grèves perlées qui ne sont que les conséquences de la politisation et de la déstructuration du tissu éducatif béninois. Face à cette regrettable situation, le candidat Patrice Talon a défini une politique de l’éducation nationale (de l’école de base à l’université) qui garantit une synergie entre les divers niveaux de l’enseignement.
Cette politique vise à redéfinir les cartes scolaire et universitaire pour intégrer sa vision en matière d’enseignement, de formation et de recherche. Dans ce sillage, l’école béninoise devient bilingue et prend en compte l’outil informatique dès les cours d’initiation. Ce qui ne fera que renforcer la compétence et la compétitivité des diplômés béninois. Avec quels moyens matériels et financiers va-t-on atteindre ce but ? La réponse à cette question justifie le deuxième axe de ce programme. A ce propos, le candidat Patrice Talon accorde une priorité à l’investissement dans les filières cibles, en l’occurrence les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques dont lui-même est un passionné. Il est évident que cette option répond aux besoins de développement et est en adéquation avec le marché de l’emploi.
Mais cet objectif restera lettre morte s’il n’y avait pas un organisme pour en assurer le suivi. C’est pourquoi le programme prévoit la réhabilitation et la réforme du Conseil national de l’éducation (CNE), tout en lui attribuant la mission de définir et de suivre une la politique de l’éducation nationale (de l’école maternelle à l’Université) afin d’en garantir la cohérence. Et puisque la qualité de la formation reste l’aboutissement de cette politique, deux autres structures seront créées, en appoint au CNE. Il s’agit de la direction de la formation et du contrôle de qualité consacrée aux enseignements maternel, primaire, secondaire, technique et professionnel. Ensuite, l’Agence pour la qualité et l’évaluation dans l’enseignement supérieur. Sa mission consistera à mettre en place des procédures internes et des systèmes d’évaluation qui permettront aux établissements de l’enseignement supérieur d’atteindre l’excellence.
Statuts particuliers des enseignants
Pour créer les conditions idoines afin d’atteindre cette excellence académique, Patrice Talon prévoit créer la zone franche du savoir et de l’innovation. Le projet consiste à créer une zone franche intégralement défiscalisée, en partenariat avec les entreprises, les industrielles et structures d’enseignement supérieur et de recherche. Il s’agira de développer des filières d’enseignement, de recherche scientifique et d’innovation de pointe, mais dans le cadre d’un partenariat public-privé dans lequel l’Etat se fera le devoir de mettre en place les infrastructures adaptées (électricité, connexion haut débit, accessibilité…) et définira une charte de fonctionnement.
Mais l’un des points phares de ce programme vise à faire adopter les statuts particuliers des enseignants de la maternelle, du primaire, du secondaire et de la formation technique et professionnelle. Les syndicats des enseignants réclamaient ces statuts particuliers depuis de nombreuses années car la non satisfaction de cette exigence est l’une des causes majeures des grèves perlées qui handicapent le système éducatif béninois et entraîne la baisse du niveau des élèves. Pacifier le monde éducatif et relever le niveau des enseignants et des apprenants. Tels sont les deux objectifs que le candidat Patrice Talon s’est fixés au plan éducatif. Les Béninois ne demandent que cela.
Anselme HOUENOUKPO