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Polémique sur la maladie à virus de Lassa au Bénin : Le ministre Dossou Togbé rassure la population
Publié le mercredi 3 fevrier 2016  |  La Presse du Jour
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© Autre presse par DR
Le ministre de la santé, Dr Pascal Dossou Togbé




A la faveur d’une sortie médiatique qu’il a organisé hier mardi 02 février 2016 le ministre de la santé, Dr Pascal Dossou Togbé a situé l’opinion nationale et internationale sur la situation de la fièvre hémorragique à virus Lassa enregistrée au Bénin depuis quelques jours. Cette conférence de presse animée au cabinet du ministère a reçu le soutien de l’Organisation mondiale de la santé représentée par son représentant résident du pays, Dr Pierre Mpele-Kilebou et le représentant résident de l’Unicef.


Les cas de l’épidémie de fièvre Lassa en République du Bénin depuis le 21 janvier en effet, la situation préoccupe les autorités du ministère de la santé de même que les partenaires techniques et financiers qui se mobilisent aux fins d’une riposte pour contenir l’épidémie. Lors de la conférence de presse de ce mardi, il a été question pour le ministre de la santé, Dr Pascal Dossou Togbé entouré de ses cadres, de faire le point de l’évolution de l’épidémie et rassurer la population. « Le Bénin traverse une situation sanitaire préoccupante », a indiqué le ministre de la santé. D’après le point fait à la presse en présence du représentant résidant de l’Organisation mondiale de la santé, des représentants de l’Unicef, depuis l’apparition du virus, cinq localités ont été touchées. Il s’agit de Tchaourou, Bembérékè, Nikki, Parakou et Ouèssè. « Les données disponibles portent sur vingt cas parmi lesquels le prélèvement biologique intéresse un malade : un confirmé, huit probables et onze suspects », a clarifié Dr Pascal Dossou Togbé qui s’oppose à toute fausse information divulguée au sein de la population, pour affoler les citoyens. Il fait savoir que parmi les cas enregistrés, il y a eu neuf décès dont le prélèvement révèle un cas confirmé et les huit autres sont des cas probables. Dans le rang du personnel de la santé, il y a eu cinq cas enregistrés (un cas confirmé, quatre suspects) et deux décès (un suspect et un confirmé). Le dernier cas enregistré remonte au 30 janvier 2016. Dr Pierre Mpele-Kilebou, représentant de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) rappelle que l’agent vecteur de la fièvre est un petit rat qui ne connaît pas de frontière. Les populations devront, à ses dires, faire très attention, évitant la manipulation et tout contact avec ce rat très prisé par les agriculteurs. « Son urine, son excrément… peuvent transmettre le virus ». Soulignant que le Nigéria compte plus de cent soixante-dix-neuf cas avec dix-huit Etats touchés, Dr Pierre Mpele-Kilebou indique que l’Organisation mondiale de la santé se félicite et félicite le gouvernement béninois et le ministère de la santé pour la riposte rapide et robuste. « Le 21 janvier le Bénin a déclaré l’épidémie. Le 26 janvier, l’Oms est officiellement saisie », constate l’agent du système des Nations-Unies. Dr Pierre Mpele-Kilebou, très rassurant, souligne qu’un travail énorme se fait pour circonscrire le virus et s’engage à travailler à appuyer le gouvernement à travers son ministère de la santé pour éliminer l’épidémie de Lassa.


La situation au contrôle


Les autorités soutenues par les partenaires au développement ont mis en œuvre une stratégie de riposte à l’épidémie de fièvre de Lassa. Il faut noter que les personnes suspectes sont en cours d’enregistrement et de suivi. Une unité d’isolement a été mise en place au sein de l’hôpital de zone Saint Martin de Papanè. Des stocks de médicaments Ribavirine sont pré positionnés à Cotonou et dans les communes de Tchaourou… Des équipements de protection individuelle pour le personnel de santé, thermomètres, infrarouge, du matériel médical et de laboratoire et des produits de décontamination sont mis à disposition. Le personnel de santé de l’hôpital de zone Saint Martin de Papanè et les agents de santé de la commune de Tchaourou sont formés sur l’utilisation du matériel de protection et le protocole de traitement de la maladie, ainsi que sur la recherche de cas suspects. Une équipe de professionnels pluridisciplinaire se trouve déjà sur les lieux pour assurer le renfort technique. Des séances de sensibilisation de la population et des autorités sont en train d’être organisées. Une stratégie de recherche des personnes contact a été élaborée pour assurer la participation des communes dans l’identification de cas suspect. Soulignons que la contamination peut se faire, en plus du contact avec les excréments de rongeurs, par contact d’une personne infectée via les liquides biologiques : le sang, l’urine, la salive, le sperme, les vomissures, les selles… C’est pourquoi la recommandation du ministre de la santé est ferme : En cas des symptômes, se rendre dans un centre de santé le plus proche.
Savoir sur la maladie


La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique foudroyante (causée par un arenavirus nommé virus de Lassa), proche de la fièvre Ebola, découverte pour la première fois en 1969 dans la ville de Lassa, dans l’État de Borno, Nigeria. Cette maladie est un véritable fléau en Afrique de l’ouest, endroit dans lequel elle est responsable d’épidémies mortelles lorsqu’elle touche des individus fragiles (réfugiés, enfants, personnes âgées). La maladie a été observée dans plusieurs pays incluant le Nigeria, le Liberia, la Sierra Leone, la Guinée et la République centrafricaine, mais des infections auraient également été aperçues dans la République démocratique du Congo et au Mali. De plus la fièvre de Lassa est la fièvre hémorragique la plus souvent exportée hors des frontières où elle sévit. Cette fièvre est apparue au Bénin en novembre 2014.L’infection est propagée par un rongeur péri-domestique (Mastomysnatalensis), un animal originaire de l’Afrique subsaharienne.


Un grand nombre de ces rongeurs vivent à proximité, voire à l’intérieur, des habitations dans les zones d’endémie. Le virus se transmet par contact avec des urines ou excréments de cet animal.L’infection est asymptomatique dans environ 80 % des cas. La maladie incube pendant 6 à 21 jours. Les premiers signes cliniques apparaissent généralement 6 jours après l’infection. Les premiers symptômes qui apparaissent sont peu spécifiques : fortes fièvres, courbatures, pharyngites, vomissements, céphalées. Dans les cas sévères, les signes cliniques s’aggravent : avec l’apparition d’œdèmes, d’hémorragies dans la cavité buccale, nasale, dans le vagin et dans l’appareil digestif, d’épanchements péricardiques et pleuraux, et parfois d’encéphalites. À un stade tardif, des états de choc, convulsions, tremblements sont diagnostiqués, entrainant généralement la mort deux semaines après l’apparition des premiers symptômes. Les patients qui survivent présentent de graves séquelles dans un tiers des cas – en particulier des myocardites et une surdité unie ou bilatérale. Cette surdité s’estompe dans les 3 mois dans 50 % des cas.


Victorin Fassinou
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