Avec la connaissance par tous les candidats à la présidentielle de 2016 de leur positionnement sur le bulletin unique, à présent, les yeux sont fixés sur le début de la campagne électorale prévue par le code électoral. En attendant ce moment fatidique, une étude globale des projets de société des candidats permet de dire que la plupart des candidats inquiètent.
Avec le retrait de la course au palais de la Marina du candidat Éric Houndété, nous avons maintenant 35 présidentiables et donc 35 projets de société. Et puis, lorsque celui-ci affirme avoir rallié la coalition Zinsou, cela veut dire qu’il y a des similitudes entre son projet de société et celui du candidat de cette coalition. Mais tout cela n’a pas d’importance. Seulement, lorsqu’on étudie de manière globale les 35 projets de société, on remarque aisément pour l’essentiel , que beaucoup de candidats parlent d’éducation, d’emplois , de l’énergie , de promotion de la femme, de la jeunesse et de la richesse, de la lutte contre la pauvreté, lutte contre la corruption et promotion de la bonne gouvernance, de réformes politiques et institutionnelles et c’est seulement quelques-uns parmi eux qui parlent de lutte contre l’impunité. C’est très grave pour le pays ou la nation. Certes il faut lutter contre la corruption mais il faut vraiment sévir. Et cela passe par une chasse implacable des sangsues de l’économie nationale qui prend en compte les ères Nicéphore Soglo, Mathieu Kérékou (1996-2006) et Boni Yayi pour se poursuivre avec le mandat du nouveau président et ainsi de suite. Le peuple ne doit pas du tout se laisser avoir. On nous dira que c’est prévu. Malheureusement, cela ne transparaît pas. Pire, autour de beaucoup de présidentiables, c’est-à-dire, dans leurs états –major de campagne, il y a des gens qui ont selon l’expression de l’honorable Rosine Soglo, des morts dans les placards. Dans tout cela, il faut citer la nécessité de réduire grandement les primes et les frais de mission qui permettent aux cadres de s’enrichir sur le dos de l’Etat ou du peuple.
L’autre grande plaie des 35 projets de société, c’est qu’ils sont également peu à parler de comment faire pour éviter les grèves perlées pour un pays très pauvre comme le Bénin ; un pays où les gens n’aiment pas bien ou beaucoup travailler.Après cela, aucun candidat , c’est sérieux , ne parle de l’audit de la Lépi et de la nécessité de mettre en place pour l’avenir, le vote électronique ou l’usage des cartes électorales biométriques qui permettrait au pays de faire des milliards de francs d’économie et de bien lutter contre la fraude électorale.
Ensuite, s’agissant d’une part, de la gent féminine, au moment où dans beaucoup de pays, il y a des quotas pour les femmes dans les institutions de l’Etat ou sur les listes électorales, il n’y a pas trace de cela dans les projets de société. On se contente de dire qu’il y aura promotion de la femme, que les femmes sont belles, qu’on les adore… Femmes béninoises, ouvrez les yeux ! D’autre part, concernant la bonne gouvernance, il y a urgence d’avoir des gouvernements restreints avec la fusion des postes et non la formation d’équipe de 35 ou 45 ministres.
Et pour terminer, quel sera le statut d’un ancien président ayant terminé son mandat à la tête du pays ? Bénéficiera –t-il d’une amnistie ? Sera –t-il invité à rendre compte de sa gestion passée ? Des questions très importantes auxquelles nos présidentiables se doivent de réagir pour anoblir la fonction présidentielle au Bénin. A coup sûr, cela permettra d’avoir un petit nombre de candidats pour les scrutins présidentiels à venir.Bref, il faut dire que les projets de société de la plupart des 35 candidats sont beaux mais ils comportent des lacunes dangereuses. Aux béninois, électeurs fatidiques, d’en tirer les leçons pour agir le jour du vote.
René Adéniyi