Ce n'est pas que le Bénin aille mal. Avec une croissance de 5,2 % en 2015 et peut-être de 5,5 % en 2016, selon les estimations du FMI, son économie progresse enfin au rythme du reste de l'Afrique subsaharienne.
Il y a du mieux un peu partout. Les routes s’améliorent vers le Togo, vers le Nigeria et vers le nord du pays. La gratuité de l’éducation pour les filles et de la césarienne représente un réel progrès. La dette publique est mieux gérée, et le déficit budgétaire maîtrisé. Le programme « Lumière pour tous », lancé par le Premier ministre Lionel Zinsou, devrait changer le quotidien des 75 % de la population toujours plongés dans le noir grâce à ses kits solaires et aux 105 mini-centrales prévues.
Reste que le Bénin patine. La pauvreté ne recule pas. La diversification des productions ne se concrétise pas, comme le prouve l’absence de mise en route des six usines de transformation de produits agricoles en chantier. Les réformes avancent à la vitesse de l’escargot : la meilleure gestion informatisée du port de Cotonou n’est pas suffisante pour attirer les bateaux ; et la reprivatisation de l’égrenage et de la commercialisation du coton n’est toujours pas réalisée, ce qui continue à pénaliser une filière où le prix du kilogramme de la meilleure qualité a encore reculé de 265 à 250 F CFA (moins de 0,40 euro).
La voie ferrée vers le Niger, chère au groupe Bolloré, affronte des embûches judiciaires. Quoique achevée et réceptionnée, la centrale électrique de Maria-Gléta n’est pas opérationnelle faute de gaz. On ne compte plus les chantiers d’infrastructures en retard.
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