Depuis qu'il a quitté la politique, l'ancien ministre Ganiou Soglo s'est lancé dans l'agriculture bio. Reportage dans son exploitation, près de Lanzron, à 30 km de Cotonou.
Après avoir parcouru une trentaine de kilomètres sur une route en terre battue depuis la sortie nord de Cotonou, on arrive au village de Lanzron, aux confins de la vallée de l’Ouémé. C’est ici que Ganiou Soglo a posé ses valises en avril 2013, deux ans après avoir quitté le gouvernement. À l’époque, les 50 ha de terre argileuse du domaine n’étaient encore que broussailles et herbe grasse. « On n’y croyait pas. Qu’un citadin de cette trempe, fils d’un ancien président, vienne s’installer dans ce coin perdu… confie Gabriel, qui travaille désormais sur l’exploitation de l’ex-ministre. Ici, il sème l’espoir. » Baptisée Compagnie du Bénin, la ferme biologique de Ganiou Soglo est aujourd’hui en pleine activité, sous le contrôle des experts de l’Institut national des recherches agricoles, associés dès le départ au projet.
Au pied de la tour érigée à l’entrée du vaste domaine, chaussé de bottes et coiffé d’un chapeau de paysan, fiches de travail en main, un homme donne ses instructions à trois jeunes gens. C’est Ganiou Soglo. Quelques longues séances de sarclage et d’arrosage plus tard, de retour à la tour de plantation qu’il s’est fait construire en guise de studio (un bureau et une chambre), l’ancien député paraît épanoui et serein. « Tout homme politique doit aller à la terre, car l’agriculture est le gage du développement : c’est de cette exhortation de l’ancien président ivoirien Houphouët-Boigny que je tiens ma motivation », explique-t-il.
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