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Difficulté d’approvisionnement en carburant: Le Mono-Couffo réduit à un vaste cimetière des stations-service SONACOP
Publié le jeudi 4 fevrier 2016  |  La Nation






Des critiques et des grognes s’amoncellent, de plus en plus dans le Mono-Couffo, contre la Société nationale de commercialisation des produits pétroliers (Sonacop). Et pour cause, les citoyens de cette région devenue un vaste cimetière des stations-service du secteur public, n’en peuvent plus de subir les pénuries fréquentes du précieux liquide. Ils en appellent à des réformes dans le secteur de la distribution des produits pétroliers.

S’approvisionner en carburant au niveau de la dizaine de stations-service publiques installées dans les départements du Mono et du Couffo relève d’une épreuve de nerf. Les autorités et conducteurs des véhicules administratifs dépendant du Trésor ont de sérieuses difficultés qui se présentent sous deux angles.

D’abord l’éventail très réduit des stations-service réellement fonctionnelles. En commençant par le chef-lieu des deux départements, Lokossa soit une superficie de 260 km2 où vivent plus de 100 mille âmes, la Sonacop ne dispose que de deux stations-service. Mais en réalité une seule est fonctionnelle, la seconde station-service placée en gérance privée serait confrontée à des difficultés financières l’empêchant de se maintenir dans le circuit de distribution. Cependant, ce sort est des plus enviables pour beaucoup de citoyens des villes du Mono-Couffo.Les installations des stations-service qui constituaient des joyaux dans des communes comme Dogbo et Athiémé ne sont pas entretenues au point de devenir des reliques.
Aujourd’hui, il n’y a que deux stations-service dont une à Grand-Popo et celle fonctionnelle à Lokossa qui desservent les deux départements du Mono et du Couffo. Sinon que le Couffo n’en a pratiquement aucune qui soit en service sur l’étendue de son territoire.

Une denrée rare

«Pénurie» et «Panne» sont devenues, notamment à Lokossa, des indications banales accrochées aux pompes de carburant dans les stations-service. Et c’est en ces termes que se présente le second versant du problème d’approvisionnement dans le Mono-Couffo. Presque tous les citoyens y sont habitués. Il s’agit de situations qui durent généralement des semaines entières voire des mois faisant place à l’essence de la contrebande. Même des véhicules administratifs de certains services n’ont pas d'autre choix. Ils se sont aussi abonnés à l’approvisionnement dans ce secteur pour ne pas tomber en pannes sèches. «Nous faisons comme tout le monde. C’est-à-dire acheter le carburant du secteur informel», lâche Antoine D., agent permanent de l’Etat et conducteur de véhicules administratifs, malgré sa gêne qu’il cherche à dissimuler en se grattant le crâne. Son homologue d’une délégation officielle en mission dans le Mono-Couffo, dévoile un peu plus tard, l’astuce qui permet de satisfaire au mode de règlement sensé être en espèce dans le secteur. Déjà au niveau des grandes villes, raconte ce dernier, certaines délégations conscientes de la pénurie qui frappe la région, font monnayer les «bons d’essence» encore appelés «tickets-valeur». Et c’est cette cagnotte, poursuit-il, qui permet d’acheter le carburant de contrebande dans certaines localités non couvertes par les stations-service.
L’autre phénomène déploré pendant les moments où le carburant est disponible a trait à la rationalisation du service à l’endroit des porteurs de «tickets-valeur». «Contre un ticket-valeur de 10 mille FCFA vous êtes servi à concurrence de la moitié du montant», se plaint le responsable d’un service déconcentré de l’Etat. C’est un fait courant dans la région notamment à Grand-Popo où les pompistes privilégient d’ailleurs les acheteurs en espèces. Les demandes de ceux-ci sont intégralement validées.
Il n'en fallait pas plus pour que des voix s'élèvent pour déplorer l’imposture dans cette pratique au niveau de la Sonacop. On parle même d’arnaque car, certains ont du mal à comprendre que les tickets-valeur synonymes de services prépayés ne trouvent plus de grâce aux yeux des agents de la société. La situation est davantage frustrante lorsqu’on s’imagine que la notion du prépayé concernant les tickets-valeur suppose une réservation auprès du fournisseur, en l’occurrence la Sonacop.
Depuis quelques temps, des citoyens au travers des critiques puis des grognes qui s’amoncellent autour de cette situation en appellent à l’attention des gouvernants. Il faut que ces derniers trouvent une alternative à ce facteur limitant des performances attendues tant des acteurs économiques que des services sociaux.

Des tickets-valeur du secteur privé, comme alternative

Même si les voix qui s’élèvent en appellent à l’attention de l’Etat en vue de réformer la dizaine de stations-service laissées en ruine dans le Mono-Couffo, u ne forte tendance se dégage pour parer au plus pressé. Il est fortement revendiqué d’associer quelques distributeurs des produits pétroliers du secteur privé en vue de sauver la situation engendrée par les défaillances de la Sonacop. Ces privés, suggère-t-on dans le rang des responsables administratifs, pourront prendre en compte une part des besoins exprimés au niveau de l’administration publique¦

Désiré C. VIGAN A/R Mono Couffo
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