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Présidentielle 2016 au Bénin : Le camp Ajavon crie déjà à la fraude (Les FDU dénoncent le travail du Cos-Lépi)
Publié le vendredi 5 fevrier 2016  |  La Presse du Jour




Si tout va bien, le 1er tour des élections présidentielles aura lieu le 28 février 2016 au Bénin. A quelques jours du scrutin, les forces démocratiques unies (FDU) évoquent de sérieuses inquiétudes.

Utilisation d’une ancienne loi, décompte inexact des centres de vote, absence d’émission et de distribution des cartes de vote etc. Les forces démocratiques unies (FDU), une alliance de partis politiques qui soutient la candidature de Sébastien Ajavon dénonce de graves irrégularités et crient déjà à la fraude en ce qui concerne la prochaine présidentielle de février 2016. Hier jeudi 4 février, des représentants de cette alliance l’ont affirmée haut et fort à travers une conférence de presse tenue à leur siège de campagne à Cotonou.

Jurisprudence oblige

Pour Me Hélène Aholou Kèkè, membre des FDU et membre de la commission juridique du candidat Sébastien Ajavon, l’heure est grave. Très grave même. Tout le travail de correction effectué par le Conseil d’orientation et de supervision de la Liste électorale permanente informatisée (Cos/Lépi) serait illégal. Car effectuée sur la base d’une loi déjà abrogée et remplacée par une autre. La principale oratrice s’est étonnée que dans son travail de toilettage de la liste électorale, le Cos-Lépi a préféré utiliser la Loi N°2013-09 du 13 septembre 2013 portant détermination de la carte électorale et fixation des centres de vote en République du Bénin. Or pour l’ancienne Bâtonnière du Bénin, cette loi ne doit plus servir à quoi que ce soit puisqu’elle est remplacée par la loi N°2015-02 du 09 janvier 2015 modifiant et complétant celle précédemment citée. Cette loi ayant été promulguée le 08 avril de la même année. Elle fonde son argumentaire sur le fait que la Cour Suprême du Bénin avait rendu un arrêt N°2015-66/CA3 du 02 septembre 2015 sur la base de la nouvelle loi. C’était au profit de da-Cruz Charles et da-Cruz Charles et 09 autres pour un recours à l’occasion de l’élection d’un chef quartier à La Haie-Vive à Cotonou. Cet arrêt aurait été notifié aux requérants, à la Cena, à la Mairie de Cotonou, au Ministère chargé de la décentralisation, au Procureur général près la Cour Suprême et publié au Journal Officiel. Par conséquent, « la Cour Suprême met en œuvre les dispositions de l’art 131 de la Constitution au terme duquel, les décisions rendues par elle s’imposent au pouvoir exécutif, législatif et à toutes les juridictions », précise-t-elle.

.En effet si la loi N°2015-02 du 09 janvier 2015 modifiant et complétant celle N°2013-09 du 13 septembre 2013 est la seule applicable, celle N°2015-01 votée le 08 janvier 2015 et entrée en vigueur le 08 avril 2015 modifiant et complétant la loi N°2013-05 du 27 mai 2013 portant création, organisation, attributions et fonctionnement des unités administratives locales en république du Bénin l’est également, dit-elle.

Des centres de vote illégaux ?

Pour Me Aholou Kèkè, en décidant d’ignorer la nouvelle loi, le Cos-Lépi se rend coupable de « fraude à la loi ». Au lieu par exemple de 7858 centres de vote selon la nouvelle loi, le Cos-Népi en a créé 7909 sur la base de l’ancienne loi. Soit 151 centres de vote en surplus. Et quand on sait qu’un centre de vote peut compter jusqu’à 10 bureaux de vote, et qu’un bureau de vote peut avoir aussi jusqu’à 500 électeurs, il y a lieu de ne pas être rassurée, s’est-elle inquiétée. Mieux, elle dénonce « la non correction des noms de certains villages et le maintien des villages devenus illégaux du fait de la nouvelle loi ». or, le Centre national de traitement (Cnt) serait prêt pour sortir toutes les listes sur la base de la nouvelle loi.

En outre, appuyés par MM. Kakpo Mahougnon et Roger Dovonou, tous deux membres des FDU, Me Aholou Kèkè a également insisté sur les travaux de dédoublonnage qui n’auraient pas eu lieu. Ce qui laisserait la porte ouverte à la fraude massive. Sans oublier la non distribution des cartes d’électeurs à quelques jours de l’échéance. Par conséquent, elle invite tous les candidats à descendre au Cos-Lépi afin de voir de visu l’évolution des travaux, et surtout l’interpeller sur les manquements graves, indignes d’une démocratie moderne.
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