Les organisations de la société civile du Bénin engagées dans la veille du scrutin présidentiel du 28 février 2016 craignent pour le bon déroulement de l'élection. Préoccupées par des rumeurs de fraudes et les nombreuses violations du code électoral observés sur le terrain, elles ont effectué une sortie médiatique ce vendredi 5 février 2016 pour dénoncer des irrégularités dans l'organisation du scrutin. Face aux hommes des médias, Gustave Assah de Social Watch, Martin Assogba d'Alcrer, Léontine Idohou du Rifonga ou encore Fatoumatou Batoko Zossou de Wanep ont dénoncé des faits qui ne présagent pas d'un bon déroulement du processus électoral.
Au nombre des irrégularités que dénoncent les organisations de la société civile, il y a en premier lieu la non distribution des cartes d'électeur jusqu'à jour. Cette situation est en déphasage avec le code électoral, a fait observer Serge Prince Agbodjan, autre membre de la coalition et responsable de la chambre d'analystes du dispositif de la Salle de situation électorale. Ce dernier a également exprimé ses inquiétudes relativement à la sécurisation des cartes non distribuées et aux délais de distribution qui ne permettront pas aux citoyens de faire des recours.
Les membres de la Plate-forme dénoncent également d'autres irrégularités telles que la campagne électorale avant l'heure, l'utilisation des moyens et attributions de l'Etat au cours des meetings électoraux, les déclarations sur un "KO" de part et d'autre, la distribution par zones annoncée des cartes d'électeur, etc.
Sur la question du report de l'élection suggéré par certains acteurs politiques, les membres de la Plate-forme ont affirmé leur ferme opposition à une telle éventualité qui serait sources d'incertitudes.
Appel à la veille
Face aux divers dysfonctionnements observés et surtout pour éviter la fraude, les organisations invitent à une conjugaison d'actions. Elles lancent un appel à la veille à tous les citoyens. A ce propos, elles ont rappelé que chaque citoyen a le pouvoir de saisir le procureur de la République pour porter plainte contre des violations du code électoral. Elles veulent compter principalement sur les médias qui doivent jouer un rôle important dans le processus électoral. Elles appellent également le procureur de la République à s'auto-saisir de certaines situations.
Maurice Thantan