Cotonou - Le Syndicat national des Travailleurs du Secteur de l’Eau (SYNTRA-EAU) a organisé ce lundi, dans la cour de la Direction générale de l’Eau à Cotonou fortement militarisée, un sit-in pour dénoncer une décision unilatérale du ministre en charge de l’Eau, Christine Gbédji Vihaho.
Les manifestants s’insurgent contre le démantèlement exprès de la Direction générale de l’Eau pour sa reconstruction et la location urgente à Jéricho, d’une villa appartenant à un député proche du ministre de l’eau, pour servir à titre temporaire de Direction générale de l’eau.
Cette décision apparaît aux yeux des travailleurs comme un acte suspect et de corruption.
"Le sit-in de ce jour résulte d’une série d’actes liés au non-paiement aux travailleurs, des primes d’exercice des années 2013-2014 et 2015 et la décision fantaisiste de madame Ministre de l’Eau d’ordonner sans délai, la reconstruction de la Direction générale de l’Eau en procédant à la location précipité d’un site hors normes et à grands frais sur de budget de l’Eau alors que le ministère doit encore des primes aux agents", a expliqué le Secrétaire général de SYNTRA-EAU, Gilbert Hounnou.
Au dire de Gilbert Hounnou, le syndicat redoute dans cette décision du ministre, un nouveau scandale pareil à l’affaire PPEA II.
«De toute évidence, l’objectif poursuivi est d’éviter que le secteur ne tombe plus dans les travers de l’affaire PPEA II », a-t-il martelé.
Le Secrétaire général du SYNTRA-EAU s’insurge également contre de nominations fantaisistes: "la priorisation de personnel parachuté au détriment des arrêtés portant attributions, organisation et fonctionnement des directions techniques, entraine une désorganisation de l’administration de l’eau et une fragilisation des performances du secteur ", a-t-il souligné.
Pour le Secrétaire général de la Confédération des Syndicats Indépendants du Bénin (COSI-Bénin), Noël Chadaré, qui a prêté main-forte au SNYTRA-EAU, les travailleurs disent : "non à la démolition des bâtiments de la Direction générale de l’Eau et non à son aménagement", a-t-il poursuivi.
Notons que malgré l’insatisfaction des militants du SYNTRA-EAU, ils restent ouverts au dialogue et mettent en garde les autorités à divers niveaux et les rendent responsables des déconvenues qu’engendreraient la non satisfaction urgente de leur revendication.
ABP/CAM/DKJ