La toile en est inondée. A quelques semaines de la présidentielle du 28 février prochain, la nouvelle arme des candidats, ce sont des sondages de toutes sortes en leur faveur. Guerre de chiffres et de position, cuisinés par des instituts, les uns plus crédibles que les autres, pour appâter les internautes. Entre manipulation et intoxication, la plupart des sondages servis au public donnent à penser plutôt à une bataille psychologique qui ne dit pas son nom.
Car, le sondage réalisé par des entreprises de sondages qualifiées répond à une technique bien précise. C’est une science et non une devinette ou un jeu. Mais, sans parfois préciser l’institut qui a réalisé le sondage, l’échantillon de la population sur laquelle s’est basée l’étude, la méthode utilisée, des résultats à tout hasard et selon les intérêts sont, de façon malintentionnée, déversés sur la place publique. Ainsi vont au Bénin, les sondeurs et leurs sondages généralement sur mesure, en cette veille de la campagne électorale.
Pourtant, sous d’autres cieux, les sondages sont un outil fiable pour mesurer les intentions de vote. Mais pour la présidentielle de 2016, ils font l’objet d’utilisations stratégiques visant à manipuler les électeurs plus qu’à les informer. Sauf que l’effet contagion recherché par les utilisateurs de cette arme ne peut agir que sur les électeurs indécis et les amener à mordre à l’appât du suivisme. Néanmoins, les sondages peuvent tout aussi aider les candidats floués par des chiffres tronqués des étranges instituts à ajuster leurs stratégies de campagne.
C’est dire, qu’ils soient authentiques ou orientés, les sondages comme le fait savoir la théorie, tissent une sorte de fil rouge qui aide à suivre la dynamique de la campagne. Et pour ce qui est de la présidentielle du 28 février prochain, les internautes ou autres utilisateurs de réseaux sociaux ne restent pas sur leur faim. Des sondages pro Abdoulaye Bio Tchané, à ceux pro Pascal Irénée Koupaki, en passant par les chiffres pro Lionel Zinsou, Patrice Talon, Sébastien Ajavon et même Omer Rustique Guézo, aucun candidat ne veut se laisser ravir la vedette. Malheureusement, au Bénin où les sondages sont aujourd’hui plus des armes de manipulation qu’autre chose, il en faut davantage, pour convaincre les électeurs et gagner la bataille de la Marina.
Angelo DOSSOUMOU