C’est évident que le KO annoncé de part et d’autre par les différentes chapelles engagées dans la course à la présidentielle n’émeut plus personne. En 2011, cette stratégie a payé. Les partisans de Boni Yayi l’ont annoncé pendant que leurs adversaires n’y ont pas cru. En fin de compte, c’est ce qui est advenu et en bons démocrates, les autres candidats se sont rangés après le verdict de la Cour constitutionnelle. Si cette arme psychologique a prospéré en 2011, cinq ans plus tard, il n’est pas dit qu’elle fera le même effet. On est même tenté de croire que les candidats à la présidentielle sont vaccinés contre ce slogan ventilé par les partisans du premier ministre candidat.
Chat échaudé craint l’eau froide. Mais dans le cas d’espèce, ce dicton ne s’applique pas. Les prétendants à la magistrature suprême, ceux qui peuvent être considérés comme des poids lourds, donnent l’impression d’être vaccinés contre ce slogan. Au vu des ralliements dont il bénéficie, Lionel Zinsou et ses lieutenants peuvent légitimement espérer un KO dès le premier tour. Mais curieusement, leurs adversaires ne l’entendent pas de cette oreille et font même montre d’une sérénité qui résiste à toute épreuve. Sébastien Ajavon, épaulé par certains ténors de la classe politique nationale ne se laisse pas distraire. Il a même affirmé récemment, en réponse à l’assurance de l’adversaire, que le vrai KO se fera en sa faveur.
Dans la même veine, Patrice Talon ne se laisse pas ébranler. Il déroule tout peinard sa stratégie de conquête du pouvoir. Même attitude du côté de Pascal Irenée Koupaki, qui a initié une énième tournée dans les communes afin de tenter de convaincre avant l’ouverture officielle de la campagne électorale, les électeurs indécis. Abdoulaye Bio Tchané aussi croit en ses chances et jette toutes ses forces dans la bataille. Le Gl Robert Gbian s’inscrit également dans cette dynamique et maintient le contact avec sa base.
Croyant noyer toute velléité dans l’œuf, les partisans du KO ont plutôt suscité l’effet contraire. Leurs vis-à-vis sont désormais sur le qui-vive et ne se lassent pas d’investir le terrain. Mais il reste que seuls les électeurs décideront de l’effectivité ou non d’un KO. Le 28 février, ils sont appelés à se prononcer.
Moïse DOSSOUMOU