Par Is-Deen O. TIDJANI
Selon un communiqué signé par Augustin Ahouanvoébla, président du conseil d’orientation et de supervision de la liste électorale permanente informatisée (COS-Lepi), les opérations de distributions des nouvelles cartes d’électeurs devraient démarrer depuis le vendredi 5 Février 2016. Dans le même communiqué, il est mentionné que ces opérations de distributions démarreront par l’ère géographique Borgou-Alibori. Une mention que certains béninois voient d’un très mauvais œil. C’est surtout le cas des hommes de droit, qui voient en cette démarche, une violation flagrante de la loi, en l’occurrence, une violation du code électoral en vigueur en république du Bénin. Dans le registre des premiers juristes qui dénoncent cette maldonne, on retrouve le Magistrat Appolinaire Dassi, précédemment procureur du tribunal de première instance de deuxième classe d’Abomey-Calavi. Pour le Procureur de la République (PR) Appolinaire Dassi, cette démarche de distribution des cartes d’électeurs par ère géographique, n’est inscrit dans aucuns documents officiels. <
Après avoir parcouru tout le code électoral, je ne vois pas où est-ce le COS-LEPI a trouvé la méthode de distribution alternative et par ère géographique ? Appliquons la loi au lieu d’inventer des procédures qu’elle n’a pas prescrites. Mieux, toujours en application de cette même loi, le COS-LEPI a fini sa mission depuis le 31 Janvier 2016. Donc je ne sais en qu’elle qualité Augustin Ahouanvoébla continue d’intervenir dans le processus électoral. Cessons d’agir en marge de la loi. Selon l’esprit et la lettre du code électoral, depuis le 1er Février 2016, c’est le CNT qui devrait prendre la suite du COS-LEPI. Vivement que la Cour Constitutionnelle mette fin à cette pagaille qui n’à que trop duré. C’est ce que je crois.>> dénonce ce magistrat très remonté.
L’ancien P.R. du tribunal de Calavi poursuit et fait savoir qu’il faut aussi un audit pour éclaircir certaines choses. << Je crois qu’un audit contradiction du fichier électoral s’impose actuellement surtout que le Président du COS-LEPI a déjà prédit que dès le premier tour, le candidat de son parti politique, le PRD, gagnerait le scrutin et ce, en violation de l’article 64 et surtout de l’article 330 du code électoral. Aucune profession de foi ne peut convaincre qui que ce soit d’autant qu’un acteur majeur du processus électoral à déjà fait tomber son masque. Nous sommes en présence de ce qu’on appelle en droit processuel, de « suspicion légitime ». Ceux qui colportent les rumeurs ont raison, dès lors qu’on leur a ôté toute raison de continuer par faire confiance au COS-LEPI , notamment à son président, monsieur Augustin Ahouanvoébla. C’est ce que je crois.>>
Les propos du magistrat Dassi Appolinaire sont fermement appuyés par Me Safiatou Bassabi, avocate au barreau du Bénin. Pour Me Safiatou Bassabi qui se veut prévoyante, c’est plutôt la vigilance qui doit être de mise tout au long de ce processus. << Il n’y a que la vigilance dans cette affaire. Tout au long du processus, soyons vigilants. La Cena procède à un recrutement de nouveaux C.A et A.C.A. Que ceux qui seront retenus fassent convenablement leur travail sans se faire acheter par quiconque. Éviter un braquage électoral en cours de route. Que les résultats soient communiqués par téléphone poste par poste de vote ou à défaut arrondissement par arrondissement (ndlr), en présence des représentants des candidats tant à la Cena qu’au niveau des arrondissements. La loi rattrape certains aujourd’hui.>>
Tout en dénonçant les agissements de l’honorable Augustin Ahouanvoébla, actuel président du Cos-Lepi, Me Safiatou Bassabi ne manque pas d’insister sur la vigilance à laquelle, elle convie le peuple béninois. <
Toujours est-il que pour l’heure, malgré les récriminations des hommes de droit, les opérations de distributions par ère géographiques continuent toujours en violation de plusieurs articles du code électoral.