En attendant la mise en place de l’autorité nationale de lutte contre la corruption, l’organe à même d’aider à la manifestation de la vérité dans le dossier de soupçon de manipulation lors des concours organisés par le ministère de la fonction publique, c’est l’Observatoire de lutte contre la corruption.
La manifestation de la vérité dans le dossier de soupçon de fraudes pendant les concours organisés par la fonction publique est désormais capitale pour créditer l’engagement du Chef de l’Etat à lutter contre la corruption. Et pour l’heure, l’organe le plus à même de faire ce travail est l’observatoire de lutte contre la corruption. Son expertise en la matière n’est plus à démontrer. Mieux, c’est un organe républicain investi du pouvoir de conduire à la manifestation de la vérité dans ces genres de dossiers. Le Chef de l’Etat ferait mieux de se débarrasser de tout autre comité et de confier le dossier à l’Olc qui a donné ses preuves tant au plan national qu’à l’échelle internationale. Et le décret qui l’institue est assez clair. C’est d’ailleurs sa capacité à faire du bon travail qui a permis au peuple béninois d’être informé de beaucoup de manigances et de faits de corruption. Dans le présent dossier, la démarche de cet observatoire montre à suffisance qu’il peut conduire à la manifestation de la vérité. Le Chef de l’Etat qui a le dernier mot dans la prise de sanctions gagnerait tout au moins à connaître la vérité sur le déroulement de tous ces concours. Cela est urgent et son premier acte pour le prouver est l’injonction urgente qu’il doit faire à la ministre de la fonction publique et du travail pour qu’elle permette à l’Olc de faire toutes les vérifications nécessaires conformément aux textes en vigueur. Une commission présidée par un Conseiller à la présidence de la République ne pourrait pas donner autant de résultats que l’observatoire de lutte contre la corruption à ce jour au Bénin. C’est là un défi majeur pour le Chef de l’Etat devant le peuple et l’opinion internationale. Il faut confier le dossier à l’Olc et lui donner tous les moyens pour investiguer. C’est le prix à payer pour valider toutes les intentions du Chef de l’Etat tendant à dire qu’il est contre la corruption. A défaut de confier le dossier à l’Olc ou de lui permettre d’avoir accès à toutes les preuves pouvant lui faciliter son investigation, le Chef de l’Etat aura donné un coup d’arrêt au processus de lutte contre la corruption et plus personne ne croirait en lui. Car, dans ce dossier, les syndicalistes étaient montés au créneau depuis des moins pour crier à la fraude. Non content de cela, le gouvernement a foncé pour organiser les concours. Voilà que des contestations, des soupçons de corruption et des irrégularités sont notés dans le processus. Cela apporte de l’eau au moulin des syndicalistes et de tous ces citoyens qui mettaient au défi le gouvernement de pouvoir organiser ces concours dans la transparence. Aujourd’hui que les faits semblent donner raison à tous ceux-là, le Chef de l’Etat à l’impérieux devoir de contribuer à la manifestation de la vérité en instruisant l’Olc pour lui tirer au clair ce dossier. C’est un défi de crédibilité.