La présidente de la Dynamique du Changement pour un Bénin debout, Célestine Zanou a donné, lundi 8 février, une conférence de presse. C’était pour expliquer à l’opinion, les raisons de son désistement vendredi 5 février dernier de l’élection présidentielle du 28 février prochain.
« Aller à l’élection présidentielle de 2016, quoiqu’il arrive, envers et contre tout, à n’importe quel prix, y compris le prix le plus onéreux, le plus véreux et le plus périlleux qui soit en 26 ans de renouveau démocratique, 18 ans après la mort de Monseigneur Isidore de Souza et à peine trois mois après celle du général Mathieu Kérékou, soit le seul gage de patriotisme et d’unité que nous ayons au sein de la République, pour élever ses fondations, la faire grandir et prospérer?», s'interroge Célestine Zanou avant de répondre ''Non''.
L’ex-candidate déclare être pleinement consciente des justifications qu’elle doit apporter pour son désistement. «L’image du voyage me semble appropriée à l’explication que je vous dois ce soir», justifie-t-elle.
Pour elle, le Bénin est malade. «Le Bénin est malade parce qu’il est mal aidé par ses propres enfants. Le remède, selon elle, c’est de se tourner vers la Hiérarchie suprême. Selon Célestine Zanou, à la Dynamique du changement pour un Bénin debout, la vocation de Jonas fait foi. Jonas, dans son épopée bien connue des lecteurs des Ecritures saintes, c’est Ninive ou Tarsis ou, si l’on veut, l’épreuve ou la tentation. Pendant 10 ans, « Nous avons refusé la tentation des compromissions et du pouvoir facile… avons interpellé Ninive avec notre attachement au sens des valeurs, … bien entendu celui des vraies valeurs dont la semence dans nos cœurs et dans nos comportements pouvait et devait nous sauver de la déchéance», explique Célestine Zanou.
A chacune des consultations électorales passées, l’ex-candidate déclare s’être interrogée si ce peuple et ses autorités à qui incombent les destinées du pays n’étaient pas prêts à revenir sur le bon et droit chemin en termes de comportements politiques et face aux défis de développement.
«Les conditions d’une vraie démocratie élective, celle des propositions politiques et des projets de société, tardent à s’instaurer véritablement dans notre pays», proclame-t-elle. Sinon, c’est la démocratie des intrigues politiciennes, des coups bas et surtout celle du diktat de l’argent roi, qui prévaut, reconnaît-elle.
«J’ai compris comme Jonas, que ma destination c’est Ninive. Dieu ne m’a pas envoyée à Tarsis. Vendredi dernier, je me suis définitivement aperçue au regard des vents impétueux et des déferlements de vagues qui menaçaient de faire chavirer le navire, que mes compagnons et moi étions passagers d’un navire qui se rendait à Tarsis», relève-t-elle. C’est alors qu’elle a reconnu avoir demandé, vendredi dernier, aux institutions en charge de la présidentielle, de les jeter par-dessus bord.
«Ninive, c’est le Bénin réconcilié avec le sens des valeurs, …réconcilié avec la Hiérarchie suprême… avec lui-même », confie-t-elle pour confirmer que «Notre peuple a besoin de s’approprier du sens des valeurs».
Pour elle, la Dynamique du changement porteuse de ce discours ne peut pas ne pas être à l’arrivée, même si c’est désormais à pied. «Avec assurance, debout, droits et dignes avec nos pas mâtures, nous y serons… Notre désistement, est notre façon à nous de conjurer déjà Tarsis ou, de prévenir le scénario Waxala», retient-elle. Offrant au pays les vraies chances d’une relance sociale et économique, elle déclare réserver prochainement sur qui la Dynamique jetterait son dévolu¦
Didier Pascal DOGUE