Le retard dans l’impression et la distribution des cartes d’électeur poussent beaucoup de candidats et de citoyens à douter sur l’effectivité de la tenue de l’élection présidentielle de 2016 à la date précédemment retenue du 28 février 2016 pour le premier tour.
Même au niveau de l’état- major de certains partis politiques, des voix s’élèvent pour demander aux institutions en charge de l’organisation des élections présidentielles en cour, de repousser la date d’au moins une semaine pour permettre au Cos-Lépi de mettre à la disposition de chaque électeur les cartes d’électeur et pour éviter des cafouillages propices aux fraudes électorales.
Le gouvernement du docteur Thomas Boni Yayi vient de réagir face à cette requête en dégageant sa responsabilité. En effet, c’est par le biais du ministre en charge des travaux public ; Gustave Sonon, que le gouvernement a dégagé sa responsabilité d’un probable report de la date qui ne serait point de sa compétence eu égard aux dispositions de l’article 49 du nouveau code électoral qui dit en substance : « Tout report de la date des élections est interdit. En cas de force majeur, le report de date ne peut être fait qu’après une consultation de toutes les forces politiques engagées dans l’élection concernée » (Art 49 du Code Électoral).
Le gouvernement a par ailleurs expliqué que le chef de l’état a déjà joué sa partition en se conformant aux exigences de la constitution qui a donné un cadrage de la date des élections présidentielles qui doit être fixée dans un intervalle de 40 jours avant la fin du mandat en cours.
En terme clair, il ne revient pas au gouvernement de reporter ex nihilo la date des élections présidentielles en cours. Une question se pose donc : qui doit prendre l’initiative de la consultation des forces politiques devant déboucher sur le report de la date du 28 Février puisque c’est l’une des requêtes des forces coalisées dites de rupture ?
La responsabilité des sept sages de la Cour Constitutionnelle est à nouveau engagée. Leur décision est vivement attendue pour débloquer la situation et permettre l’organisation d’une élection consensuelle, apaisée et crédible.
Par Edouard DJOGBENOU