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Absence de document d’identification des électeurs : Report consommé de la présidentielle du 28 février (Le Cos-Lépi y a poussé les Béninois)
Publié le jeudi 11 fevrier 2016  |  La Presse du Jour




Le Cos-Lépi pour défaut de mettre à temps les cartes à la disposition des électeurs vient de pousser le peuple béninois à un inévitable report du scrutin du 28 février 2016. Tout autre forcing poussera le pays dans un chaos dont le Cos-Lépi ne saurait assumer les conséquences.

La présidentielle du 28 février 2016 sera reportée. Même si les institutions en charge de la grande décision tardent à réunir les présidentiables pour passer à l’acte, ce n’est qu’une question d’heures. Et toute autre manœuvre sera un saut dans l’inconnu très préjudiciable à la paix au Bénin.

Manifestement les Béninois ayant droit ne peuvent plus disposer tous et dans le calme nécessaire des cartes d’électeurs pour accomplir leur mission républicaine le 28 février 2016.

Nous sommes le 11 février 2016. Donc à 17 jours francs pour poser l’acte civique capital de choix du président de la République. Contrairement aux dispositions de la loi où sur toute l’étendue du territoire la carte d’électeur doit être distribuée continuellement pendant quinze jours avant le scrutin, le Cos-Lépi n’a pas pu satisfaire à cette disposition. Si elle démarre ce jour, elle achèvera les quinze jours le 25 février 2016. Aucune annonce officielle n’invite actuellement les citoyens pour aller chercher les cartes. Visiblement, le Cos-Lépi n’est pas prêt.

Mieux, la pratique veut qu’il n’y ait aucun regroupement la veille du scrutin. Donc le 27 février est exclu. Tout devrait être calme et serein pour que les organisateurs de l’élection puissent mettre en place le dispositif électoral. A l’allure où va le processus, les Béninois sont déjà stressés parce qu’il n’y a pas de cartes. La bousculade sera donc totale et cela n’est pas pour permettre une activité apaisée tant pour les distributeurs de cartes que pour les électeurs. Il faut aussi compter avec l’orientation des électeurs pour aller chercher les cartes et avec les omissions qui pourraient amener certains électeurs à crier à la supercherie et refuser d’entendre raison parce que voulant nécessairement obtenir leurs cartes avant de quitter les lieux. Dès lors, il faut envisager ce que cela donnera comme spectacle.

Le report s’impose

Certes, on a déjà mal joué. Il faut alors prendre la mesure de la situation et reporter tranquillement les élections au dimanche 6 mars pour se donner huit jours de rattrapage in-extremis. Et là il faut une véritable course contre la montre pour gagner le pari. Ce n’est plus le moment de venir palabrer à la télévision, mais de poser des actes concrets et d’inviter les citoyens à se déplacer pour accomplir un acte que l’on veut festif.

La Cour Constitutionnelle qui a en charge la régulation des institutions, et de la régularité des élections présidentielles doit enjoindre au Cos-Lépi d’avoir à travailler avec diligence pour sauver le pays. Il faudra mettre en demeure tout membre qui laisse sa mission sous serment pour aller s’adonner à la campagne d’être démis de ses fonctions pour que l’on puisse avoir à temps les cartes dans les mains de tous les ayants droit. Le moment n’est pas favorable pour s’énerver et mettre sous stress les électeurs qui ont déjà trop subi des rendez-vous non respectés depuis la confection de la liste électorale. Aucun citoyen ne doit manquer cette fois-ci de cartes au prix de poursuivre et de punir ceux qui l’auront empêché. La loi s’impose aux membres du Cos-Lépi qui n’ont aucun droit de juger de qui peut disposer de carte d’électeur. S’il manque un seul électeur sans carte par faute du Cos-Lépi ses membres doivent en répondre devant la loi parce qu’il s’agira de l’empêchement de citoyen d’accomplir son devoir citoyen. Maintenant que le Cos-Lépi a montré ses limites, il faut qu’il se range et donne les résultats.

Le report du premier tour sur le tapis

La chose se précise désormais. Ce n’est plus sûr que le premier tour de l’élection présidentielle de 2016 ait lieu le dimanche 28 février prochain. De sources concordantes, le Cos-Lépi vient de formuler auprès de la Commission électorale nationale autonome (Céna) la demande de report du premier tour du scrutin au 6 avril 2016, soit une semaine de décalage. Les mêmes sources ajoutent que la Céna n’a pas le choix, du moment où cette demande du Cos-Lépi est liée à la distribution des cartes d’électeurs qui n’a toujours pas démarré sur l’ensemble du territoire national et ceci à moins de 17 jours du 28 février. Seulement, complètent nos sources, la Céna a posé des conditions. Elle voudrait avoir l’accord de toutes les instances impliquées dans l’organisation du scrutin, y compris les candidats. D’ailleurs, l’institution du président Emmanuel Tiando rencontre ce jour, jeudi 11 février, les candidats ou leurs représentants à cet effet. Si les candidats sont d’accord et que toutes les instances le sont aussi, il reviendra à la Céna de faire officiellement la demande auprès de la Cour constitutionnelle. Elle seule est en mesure d’autoriser ce report. Dans tous les cas, les choses devront aller très vite dans cette journée. Car, en cas du rejet de cette demande de report par la Cour constitutionnelle, la Céna sera dans l’obligation de lancer la campagne électorale qui devrait commencer demain. C’est une véritable course poursuite qui attend le président de la Céna et les membres de son bureau aujourd’hui. Les sept sages devront également se rendre disponibles.

Jean-Marie Sèdolo
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