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Les candidats Talon et Bio Tchané attaquent le Cos-Lepi devant la Cour Constitutionnelle
Publié le jeudi 11 fevrier 2016  |  Africahotnews
Election
© aCotonou.com par CODIAS et Didier Kpassassi
Election Présidentielle 2016 : Abdoulaye Bio Tchané officialise sa candidature
Porto-Novo le 07 janvier 2015. Meeting de déclaration de candidature de Abdoulaye Bio Tchané à la présidentielle de février




Face aux différentes tergiversations que connaissent actuellement le processus électoral, les candidats Patrice Talon et Abdoulaye bio Tchané prennent leurs responsabilités en écrivant à la Cour Constitutionnelle.
Des proches des deux candidats à la présidentielle viennent de saisir la Cour Constitutionnelle contre le Cos-Lepi. Il s’agit de Me Rufino Sosthène d’Almeida, Directeur de Cabinet du président Abdoulaye Bio Tchané et le député Sacca Lafia, Directeur de campagne du candidat Patrice Talon.

Ces deux personnalités qui agissent au nom de leurs candidats respectifs, ont saisi la Cour du Président Théodore Holo aux fins d’obtenir de la Cour une décision qui déclarerait contraire à la Constitution, l’absence de mise à disposition par le Cos-Lépi, des nouvelles cartes d’électeur; la distribution discriminatoire des cartes d’électeur; et le refus du Cos-Lépi de permettre aux candidats de s’enquérir du niveau réel d’impression des cartes d’électeurs.

Voici l’intégralité de leurs recours.


A
Messieurs le président et Conseillers composant la Cour constitutionnelle du Bénin
Recours
Requérants,
Contre : Le Cos-Lépi,
Dont le siège est sis à Agblangandan (Sèmè-Pkodji).
Défendeur,


Plaise à la Cour,
Le Présent recours vise à obtenir de la Cour constitutionnelle de céans qu’elle déclare contraire aux dispositions constitutionnelles :

- L’absence de mise à disposition des membres du corps électoral par le Cos-Lépi, à ce jour, et certainement le 28 février 2016, date retenue pour le premier tour de la prochaine élection présidentielle, des nouvelles cartes d’électeur ;
- La distribution discriminatoire des cartes d’électeur aux membres du corps électoral ;

- Le refus du Cos-Lépi de permettre aux candidats de s’enquérir du niveau réel d’impression des cartes d’électeur.

Plus généralement, il sera demandé à la Cour de constater, au besoin, à la suite d’une mesure d’instruction spécifique, la défaillance du Cos-Lépi dans la distribution des cartes d’électeurs et d’affirmer que la disponibilité des cartes d’électeur est une condition nécessaire et indispensable d’organisation de l’élection présidentielle des 28 février et 13 mars prochains.


1- Faits et procédure :

Dans le cadre de l’organisation apaisée de l’élection présidentielle prochaine, plusieurs des candidats à ladite élection se sont organisés au sein d’une coalition dite de « Rupture ».

Les coalisés entendent par leurs initiatives obtenir des organes qui en ont la charge que l’élection dont il s’agit soit organisée dans la transparence et la fiabilité requises.

C’est ainsi qu’une délégation des coalisés au sein de laquelle les concluants représentaient respectivement Monsieur Abdoulaye Bio Tchané, candidat, Président de l’Alliance Avenir d’un Bénin triomphant (Abt) et Monsieur Patrice Talon, s’est rendue le jeudi 4 février au siège du Cos-Lépi sis à Agblangandan dans la commune de Sèmè-Podji aux fins de s’enquérir :

1- Du niveau d’avancement de l’impression des nouvelles cartes d’électeurs et des dispositions prises par cette institution pour leur distribution parfaite et totale dans les conditions prévues par notre Code électoral ;
2- Des dispositions prises par cette institution pour sécuriser la distribution des cartes et, plus particulièrement celles qui n’auraient pas été retirées par leur titulaire.

Des échanges entre les candidats et le Cos-Lépi, il ressort que :
1- La production des cartes d’électeur est en cours et que l’impression de la dernière carte est projetée pour le 10 février prochain ;
2- Le Cos-Lépi a programmé une distribution échelonnée par aire opérationnelle. Le chronogramme de distribution se présente comme suit :
- Borgou/Alibori : démarrage le 5 février pour une fin le 19 février 2016 ;
- Atlantique/Littoral : démarrage le 7 février pour une fin le 21 février 2016 ;
- Ouémé/Plateau : démarrage le 9 février pour une fin le 23 février 2016 ;
- Zou/Collines : démarrage non précisé
- Mono/Couffo : démarrage non précisé
- Atacora/Donga : démarrage non précisé
3- Le Cos/Lépi n’a pas donné à la délégation l’opportunité de visiter le centre de fabrication des cartes, pourtant situé dans les environs de son siège. Plus généralement, le Président du Cos-Lépi n’a pas été en mesure d’indiquer à la délégation, quels sont les départements dont les cartes sont déjà imprimées et ceux dont l’impression est en cours ou prévue pour les jours suivants. Aucune information n’a pu être donnée sur le rythme quotidien de production des cartes.

2- Discussion

2.1-Sur la violation par le Cos-Lépi des articles 6 et 26 de notre constitution

La distribution des cartes d’électeur par aire opérationnelle et de manière échelonnée est inhabituelle dans notre pays puisque en 2015 dans le cadre des dernières élections législatives, municipales, communales et locales, la distribution a été faite simultanément sur toute l’étendue du territoire.

La programmation initiée par le Cos-Lépi met les électeurs béninois dans une situation différentielle alors même que l’égalité des citoyens est un principe général à valeur constitutionnelle.


En effet, il s’évince de l’article 26 de notre Constitution que :

« L’Etat assure à tous l’égalité devant la loi sans distinction d’origine, de race, de sexe, de religion, d’opinion politique ou de position sociale. L’homme et la femme sont égaux en droit. L’Etat protège la famille et particulièrement la mère et l’enfant. Il veille sur les handicapés et les personnes âgées » (Art. 26 de la Constitution).

Ceci est encore plus vrai en matière électorale puisqu’il ressort de l’article 6 de notre Loi fondamentale que :
« Le suffrage est universel, égal et secret. Sont électeurs, dans les conditions déterminées par la loi, tous les nationaux béninois des deux sexes, âgés de dix huit ans révolus, et jouissant de leurs droits civils et politiques » (Art. 6 de la Constitution).
Ainsi, toutes les autorités en charge d’un service public, tel étant le cas du Cos-Lépi, doivent œuvrer dans le respect de ce principe.
Or, la programmation qui prévoit une distribution des cartes dans l’aire opérationnelle Atacora-Donga en dernière position parait illogique et discriminatoire étant entendu que cette région de notre pays est très éloignée du centre de fabrication des cartes.

A l’évidence, tous les électeurs de ces deux départements ne pourront pas disposer de leur carte avant le premier tour du scrutin dès lors que l’Honorable Augustin Ahounvoébla a précisé aux membres de la délégation que les cartes d’électeurs de l’Atacora-Donga ne seraient disponibles que le 10 février prochain.

Par conséquent, il est demandé à la Cour de constater que la programmation du dispatching des nouvelles cartes d’électeurs retenue par le Cos-Lépi rompt l’égalité entre les membres du corps électoral et ce, en violation des dispositions constitutionnelles susvisées.

2.2. Sur l’impossibilité pour tous les membres du corps électoral de disposer des nouvelles cartes d’électeurs avant le premier tour du scrutin

Le Cos-Lépi a annoncé à grand renfort de publicité la distribution des cartes d’électeurs à partir du 5 février dernier s’agissant des départements de l’Alibori et du Borgou.

Or à ce jour, la distribution des cartes n’est assurée que de manière éparse dans les différentes localités de ces deux départements.
A titre d’exemple, à ce jour, aucune carte d’électeur n’a encore été distribuée dans la Commune Tchaourou (Borgou) tout comme d’ailleurs dans les départements de l’Atlantique et du Littoral dont la distribution était annoncée par le Cos-Lépi pour le 7 février dernier et ceux de l’Ouémé et du Plateau prévu pour le 9 février 2016.

Il s’agit d’un grave manquement du Cos-Lépi à sa mission.

Pire, Monsieur Augustin Ahouanvoébla, Président du Cos-Lépi dans les échanges qui ont suivi la visite des candidats en les locaux du Cos-Lépi le 4 février dernier, a indiqué que la fabrication des cartes d’électeur des départements de l’Atacora et de la Donga ne sera terminée que le 10 février prochain.

Il est difficile de croire en cette programmation dès lors que les premières échéances n’ont pas été respectées.

Cependant, et pour les seuls motifs de raisonnement, supposons vrai le délai de livraison au Cos-Lépi des cartes d’électeur des départements de l’Atacora/Donga, soit le 10 février 2016.

Il est raisonnable de prévoir 2 de jours de délai de route du lieu d’impression des cartes vers ceux de distribution, soit une arrivée probable des cartes sur les lieux de distribution le 12 février prochain.

Il ressort de l’article 183 du Code électoral que :

« (…) Le centre de distribution des cartes d’électeur est ouvert pendant quinze (15) jours ininterrompus de huit (08) heures à dix-huit (18) heures ».

Aussi, il convient d’ajouter 15 jours à la date probable d’arrivée des cartes dans les localités de l’Atacora et de la Donga.

Ainsi, dans le meilleur des cas, la distribution des cartes dans ces deux départements sera terminée le 27 février, soit à veille du premier tour de scrutin.

Au regard de ce que dessus exposé, il est plus que vraisemblable que ces délais ne puissent pas être tenus par le Cos-Lépi compte tenu du retard d’ores et déjà accusé par cette institution dans sa propre programmation.

En tout état de cause, un tel délai, ne laissera plus le temps aux électeurs n’ayant pas retrouvé leur carte d’électeur d’exercer leur droit de réclamation tout comme d’ailleurs à la Céna pour assurer la distribution complémentaire des cartes prévue à l’article 183 alinéa 8 de notre Code électoral qui dispose que :

« (…) A l’installation de la Commission Electorale Nationale Autonome (Céna), une nouvelle distribution est organisée par celle-ci sur une période de huit (08) jours ».

Il s’agit là de disposition légale qui s’impose au Cos-Lépi qui ne peut s’en émanciper sauf à violer les lois de notre pays.

Il est demandé à la Cour de sanctionner toutes ces violations de notre Constitution.

Par ces motifs :

Il est demandé à la Cour de Céans de :

Interpeler le Président du Cos-Lépi ainsi que ses autres membres pour obtenir le point réel de la production des cartes d’électeur,

Constater que le calendrier de distribution des cartes d’électeur retenu par le Cos-Lépi ne permet pas à tous les électeurs béninois de disposer de leur carte avant le premier tour de scrutin.

Si par impossible et extraordinaire, le temps qui nous sépare du 28 février prochain ne permet au Cos-Lépi de rendre disponible les cartes d’électeurs au niveau de tous les électeurs, alors il est demandé à la Cour de :

Envisager des solutions alternatives, en particulier, le vote du corps électoral au moyen des cartes d’électeurs utilisées lors des dernières élections législatives :

Différer d’une semaine la date d’entrée en campagne électoral afin de permettre la mise en œuvre des nouvelles dispositions,

Rendre publiques toutes ces décisions avant le 12 février prochain, date officielle initiale d’entrée en campagne ;

Constater que le calendrier adopté par le Cos-Lépi et le niveau de distribution des cartes d’électeur ne permettra pas, en tout état de cause pas, à la Céna d’assurer la distribution complémentaire à l’article 183 alinéa 8 du Code électoral.

En conséquence :

Ordonner au Cos-Lépi de rendre public avec ampliation aux requérants et à la Cour constitutionnelle toute information qui permet aux candidats et plus généralement, à tous les électeurs de connaitre le niveau d’impression et de distribution des cartes d’électeur ;

Dire et juger contraire à la constitution le refus du Cos-Lépi de laisser les candidats visiter le centre de fabrication des cartes d’électeur ;. Dire et juger contraire au Code électoral et à la Constitution le refus du Président du Cos-Lépi, Monsieur Augustin Ahounvoébla, de communiquer aux candidats le taux d’impression des cartes d’électeur, notamment, des départements dont les cartes ont été et/ou n’ont pas encore été imprimées ;

Dire et juger que par son comportement personnel et notamment par l’opacité qu’il entretient sciemment sur les conditions d’impression et de distribution des cartes d’électeur, Monsieur Augustin Ahouanvoébla a violé l’article 35 de la Constitution.

Maître Rufino S. d’Almeida,
Honorable Sacca Lafia
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