Alarmés par une épidémie de fièvre de Lassa au Bénin, les responsables du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans ce pays ont intensifié les mesures d’urgence afin d’éviter une propagation de la maladie.
La fièvre de Lassa, causée chez les humains par le contact avec les excréments de rongeurs contaminés, se transmet par les fluides corporels tels que le sang, l’urine, la salive ou le sperme. Les personnes touchées présentent des symptômes divers dont la fièvre, la fatigue, des vomissements, des diarrhées, des maux de tête et des douleurs abdominales. Dans sa forme la plus grave, la maladie, si elle n’est pas soignée, peut entraîner la mort.
Selon un communiqué de presse de l’UNICEF publié mercredi, depuis l’apparition de la maladie au Bénin, quatre cas ont été confirmés et 52 cas soupçonnés. 17 personnes, dont deux membres des personnels de santé, sont mortes dans des conditions qui pourraient être liées à la maladie. L’un des cas confirmés est celui d’un bébé âgé de 4 mois qui est actuellement soigné à Tchaourou, dans le nord-est du pays.
Les autorités gouvernementales sont en état d’alerte depuis début janvier, lorsqu’une femme enceinte, qui présentait des signes de la maladie, est morte et six membres du personnel du même hôpital dans le centre du Bénin ont présenté des symptômes semblables. Début février, plusieurs autres cas ont fait l’objet de tests dans un laboratoire de référence au Nigéria et trois d’entre eux ont été déclarés positifs.
Avec le soutien de l’OMS, de l’UNICEF et d’autres partenaires humanitaires, les autorités béninoises ont pris des mesures d’urgence face à l’épidémie, notamment :
+ la mise en place d’unités de quarantaine dans les zones affectées pour isoler et soigner les victimes;
+ l’établissement d’un système de traçage pour retrouver les personnes qui ont pu être exposées à la maladie;
+ la mobilisation d’un réseau de près de 200 employés du secteur de la santé à travers le pays afin d’enregistrer les contacts;
+ le prépositionnement de Ribavirine, un médicament réputé efficace contre la maladie, dans la capitale, Cotonou, et dans les zones affectées;
+ la distribution d’équipements de protection aux personnels de santé, ainsi que des produits de décontamination;
A travers le pays, le public est encouragé à se faire soigner dès qu’apparaissent les premiers symptômes. Il est également informé sur les précautions à prendre pour éviter la contamination, notamment en se lavant les mains au savon et en limitant les contacts avec les personnes présentant des symptômes.
Le Bénin a été touché par la fièvre de Lassa pendant une période de quatre mois en 2014-2015, lors de laquelle 16 cas ont été signalés et 9 personnes sont mortes.