Les populations de la localité de Gounarou dans la commune de Gogounou, ont bloqué toute la journée de ce jeudi 11 février 2016 la route inter-Etats Parakou-Malanville à hauteur de leur village sous le prétexte de lutter pour avoir droit à l’électricité et à l’eau potable. Selon leur porte-parole, dans le processus conduisant à mettre l’eau et l’électricité à la disposition des populations, Gounarou a été simplement oublié. Il était question pour les manifestants de montrer qu’ils sont importants et qu’ils exigent un changement. « Avant les élections, s’il n’y a pas le courant électrique et l’eau potable, il n’y aura pas élection chez nous. Nous n’allons pas voter. N’amenez pas les urnes et le matériel de vote chez nous », a martelé un manifestant mécontent et hargneux. Et pourtant, il y a l’électricité à Gounarou, mais pour ce qui concerne l’eau, c’est la croix et la bannière. Car, de source proche de la population, il se révèle que depuis 18 ans, Gounarou a au moins 17 poteaux électriques. Le reproche sur lequel, néanmoins, tout le monde s’accorde est que l’abonnement au service local coûte très cher, c’est-à-dire, 93.000 F Cfa pour des populations rurales. Les manifestants s’indignent que chez eux, l’abonnement coûte autant alors que dans la même commune, c’est-à-dire, à Gamia, le taux s’élève à 53.000 F Cfa. Pendant que les manifestants, branchages en mains criaient leur indignation, les usagers de la route bloqués, y compris le convoi du candidat Sébastien Ajavon, ne sachant plus à quel saint se vouer, maugréaient.
Des manifestants instrumentalisés
C’est peu avant 14 heures que le convoi du candidat Sébastien Ajavon a buté contre le barrage installé par la population voire des badauds. D’après les témoins, c’est aux environs de 9 heures que le dispositif de blocage de la route a été mis en place, conduisant plusieurs centaines d’usagers, dans les deux sens, à rester sur place. Il se fait que la veille déjà, dans la soirée, la voie avait été bloquée pendant quelques minutes. Les manifestants ayant reporté à ce jeudi matin l’exécution de leur plan.
Est-ce par hasard que le convoi du candidat Sébastien Ajavon est tombé sur cette situation qui l’a contraint à rebrousser chemin ? Evidemment, non. En effet, selon le planning de la direction de campagne de ce candidat, deux autres rencontres étaient programmées respectivement à Kandi et à Banikoara. A Kandi, tout le conseil communal s’était mobilisé pour réserver un accueil chaleureux au candidat. Même chose à Banikoara où l’ancien ministre Sabaï Katé avait mobilisé tout son état major et la population pour la rencontre avec le candidat Ajavon. La fermeture de la route par des manifestants visiblement manipulés et survoltés a bouleversé ce planning concocté dans le cadre de la précampagne électorale pour la présidentielle du 28 février prochain. De toutes les manières, des interrogations subsisteront à toutes formes d’explications au sujet de ce qui est arrivé ce jeudi à Gounarou au moment où Sébastien Ajavon et les siens étaient attendus à Kandi et à Banikoara. Ce genre d’actions se répète et remet dangereusement en cause les libertés publiques dans un pays qui se targue d’être un des porte-flambeaux de la démocratie en Afrique. En effet, récemment, un des soutiens du candidat Sébastien Ajavon, en l’occurrence, Rachidi Gbadamassi avait été victime des mêmes manèges quelque part entre Tchaourou et Parakou. Ce jour-là, il était, lui aussi attendu à Parakou pour un meeting. Il lui a fallu aller chercher au tréfonds de lui-même pour se tirer d’affaire. Des mobiles politiques ne sous-tendraient-ils pas ces actions ? Le moins qu’on puisse dire est que la vérité crève l’œil et la réponse est oui. La vérité est que Sébastien Ajavon fait peur et on cherche par tous les moyens à lui mettre le bâton dans les pédales pour freiner son envol. C’est ce qui peut expliquer que le préfet des départements du Borgou et de l’Alibori, Mme Ponou prenne un arrêté pour interdire toute manifestation politique sur son territoire tant que la campagne électorale n’est pas ouverte. Une décision anachronique qui est loin d’honorer la démocratie béninoise au même moment où, au nez et à la barbe des institutions compétentes, le premier ministre, candidat du pouvoir viole allègrement le code électoral en utilisant les moyens de l’Etat pour faire campagne.
Sébastien Ajavon porté en triomphe à Gogounou
C’est sous la conduite du maire Bachabi Salifou, de ses 1er et 2ème adjoints, Seydou Banny Tidjani et Boni Dantorou, que la population de Gogounou, avec en première ligne les sages et notables a pris d’assaut ce jeudi matin la maison des jeunes et de la culture pour voir et écouter le candidat à l’élection présidentielle Sébastien Ajavon. Elle lui a promis le K.O pour le 28 février prochain.
Après avoir fait ses civilités au roi de Gogounou, sa majesté Orou Yérima, Sébastien Ajavon s’est dirigé vers le lieu de la rencontre avec les populations de Gogounou. Entre 4 et 5000 personnes l’attendaient. Le maire Bachabi Salifou a présenté Sébastien Ajavon et dit quelques mots sur le projet de société qu’ensemble ils défendront pendant les cinq prochaines années. A Gogounou, il se révèle que le maire Bachabi et le conseil communal ont choisi de mener la fronde contre les FCBE et Boni Yayi avec pour seules armes leur détermination, conviction et le Mouvement républicain ouvre tes yeux (MROTY). Le tout sous-tendu par l’espoir nourri de lendemains meilleurs. Selon lui, ils ne doivent rien à Boni Yayi et veulent prendre en main leur destin avec celui qu’affectueusement tout le Bénin appelle ‘’Fofo Séba’’ et qui n’est pas moins le favori de la prochaine élection présidentielle. ‘’Le conseil communal de Gogounou et les populations soutiennent Sébasytien Ajavon et travailleront d’arrache-pied à son élection au soir du 28 février prochain’’, a conclu l’élu communal.
Après leur maire, plusieurs chefs d’arrondissements ont témoigné de leur soutien au candidat : « Si vous ne pouvez pas être battu à Agoué, vous ne pouvez pas non plus être battu à Gogounou », a clamé le chef de l’arrondissement de Wara. Il a été soutenu dans son témoignage par ses collègues, dont Lamatou Kakoré (Bagou), Adam Amadou (Gounarou), Gounou Déoulé Daba (Sougou).
En contrepartie du soutien massif qu’ils ont promis, ils souhaitent voir le prochain président de la république faire la promotion de leurs frères et sœurs et surtout qu’il ait une oreille attentive à leurs problèmes. Après avoir brièvement décliné son projet de société, Sébastien Ajavon a mis en exergue la problématique de l’eau et de l’électricité, la confiance à fredonner aux opérateurs économiques ; « Je vous garantis qu’avec moi, vous dépenserez moins pour les produits de première nécessité », a-t-il promis. Amoureux du foot, il a également promis avant fin 2018 l’installation de gazon synthétique sur l’aire de jeu du terrain communal de football. « Si je ne fais pas ce que je vous ai promis, est-ce que je peux revenir vous voir ici ? » C’est la question qu’il a posée à l’assistance qui n’arrêtait pas de l’applaudir.