Pour rappel, sur saisine de la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA), la Cour constitutionnelle a décidé de repousser au 6 mars le premier tour de l’élection présidentielle, initialement prévu pour le 28 février.
La décision avait pour but de permettre à tous les électeurs de disposer de leur carte d’électeur.
La Cour invitait par ailleurs le président de la République à convoquer, par décret pris en conseil des ministres, le corps électoral aux urnes pour le premier tour du scrutin présidentiel le dimanche 6 mars 2016.
Au Conseil d’orientation et de supervision de la Liste électorale permanente informatisée (COS-LEPI), structure en charge de la confection et de la distribution des cartes d’électeur, on a fait état d’énormes difficultés liées à ces opérations.
« L’opérateur technologique n’a pas encore fini l’impression des cartes d’électeur compte tenu de certaines difficultés, notamment par le blocage de certains consommables importés », a déploré le président du COS-LEPI, Augustin Ahouanvoébla, affirmant que la confection à la date du 11 février est estimée à près de 60%.
Or, dans une interview à Afrika7, ce vendredi soir, Sacca Lafia a déclaré que pas plus de 40% des cartes d’électeur avaient été imprimées. M. Lafia a par ailleurs estimé qu’un second report de la présidentielle, au 13 mars, n’était pas à exclure.
« Il semble que les responsables du COS-LEPI ont caché la vérité et ils continuent de le faire ». a-t-il accusé.
M. Lafia a fait part d’une duplicité qui fait craindre un complot ourdi « de connivence avec le COS-LEPI et le gouvernement, les deux principaux acteurs ».
M. Lafia fait par ailleurs remarquer que les deux tiers des membres du Conseil d’Orientation et de supervision de la Liste électorale permanente informatisée soutiennent le candidat du gouvernement.
Ce dernier, « sentant son candidat en mauvaise posture, veut utiliser tous les stratagèmes pour le faire gagner. »
« Si le 15, les cartes ne sortaient pas, nous serions en droit de prendre nos responsabilités », a-t-il conclu, avant d’accuser le gouvernement de « vouloir imposer un président. »
Par ailleurs, vendredi soir, la Cour Constitutionnelle a sommé le Cos-Lépi de se retirer de se retirer et immédiatement du processus de production et de distribution des cartes d’électeur, autorisant du coup le Centre national de traitement (CNT) à procéder à la distribution des cartes d’électeur jusqu’à l’installation de l’Agence Nationale de traitement (ANT).
Le COS-LEPI est par ailleurs sommé de transmettre immédiatement au CNT tous les documents électoraux et de faciliter à ce dernier la production et la distribution des cartes d’électeur.
Plus de 4,7 millions d’électeurs béninois, y compris les quelque 43.800 vivant à l’étranger, seront convoqués aux urnes pour élire, parmi 33 candidats, le successeur du chef d’Etat Boni Yayi, dont le dernier mandat constitutionnel sera achevé le 6 avril 2016.