Alors qu’il venait d’assister à l’inauguration d’un pont construit en matériaux définitifs par les habitants de Gbodjè-Zinvié pour désenclaver leur village, le père de la Constitution béninoise, le professeur Maurice Ahanhanzo-Glèlè s’est prononcé sur le débat sur la démission ou non du premier ministre. Selon ses propos rapportés par nos confrères du journal La nouvelle tribune, il s’oppose à toute idée d’exiger du candidat Lionel Zinsou la démission de son poste de premier ministre du gouvernement de Boni Yayi. Selon lui, juridiquement, rien ne l’y oblige.
C’est un débat vide et creux voire anticonstitutionnel d’exiger qu’un membre du gouvernement démissionne avant de se présenter à une élection. Selon le constitutionnaliste, point n’est question de comparer Lionel Zinsou à Nicéphore Soglo mais le candidat de l’alliance FCBE-PRD-RB n’a aucune contrainte juridique à abandonner son poste. « Sur quelle base juridique, voulez-vous qu’il démissionne ? Rien ne contraint Lionel Zinsou à démissionner », insiste le professeur Maurice Ahanhanzo-Glèlè.
Avec cette intervention, on peut comprendre que ceux qui exigent la démission de Lionel Zinsou du gouvernement le font par ignorance des lois de la république ou pour des raisons inavouées. Une pareille exigence ne peut ou ne devrait être centrée que sur des fondements légaux. Ce qui n’est pas actuellement le cas. Car, cette exigence est sans fondement légal. Ni la Constitution, ni le code électoral n’ont fait pareille prescription.
C’est vrai que depuis l’annonce de sa candidature, certains de ses détracteurs versent dans des intoxications et des calomnies sur sa personne. Lionel Zinsou est au cœur de toutes les cabales des acteurs politiques qui ne le supportent pas. Et pourtant, ils sont unanimes pour lui reconnaître qu’il a des compétences avérées pour diriger le pays et le conduire avec dextérité vers le développement.
Cependant, rien que le constat de son ascension dans les sondages amène les acteurs politiques à exiger qu’il démissionne sans pour tenir compte des dispositions légales.
C’est absurde lorsqu’on sait que le président Soglo qui fait partie de ceux qui réclament la démission du premier ministre a été lui aussi premier ministre, chef du gouvernement désigné par la conférence nationale et candidat à la succession de Mathieu Kérékou qu’il pourfendait à tort d’être le fossoyeur de l’économie béninoise pendant 17 ans.
Pendant 11 mois, Nicéphore Soglo a été premier ministre candidat et personne ne s’est intéressé de savoir s’il devait déposer sa démission du gouvernement ou pas.
Tous les autres présidents depuis 1991 ont toujours été candidats à leur propre succession, y compris le président Nicéphore Soglo. Ils n’ont pas démissionné de leur poste et cela ne s’est nulle part passé dans le monde.
Le Premier ministre a le devoir d’exercer ses fonctions jusqu’à la dernière minute, comme lui-même l’a indiqué au cours du débat télévisé jeudi dernier.