Gaspillage des ressources de l’Etat par la formation de gouvernements pléthoriques, la création d’institutions budgétivores et superflues…Dix ans durant, les Béninois ont eu la dent dure contre le train de vie de l’Etat. Au fil des années et surtout des remaniements ministériels, les griefs se sont accrus. Mais, rien n’y fit. Les deux mandats du président Boni Yayi s’achèvent avec 25 ministères en moyenne et autant de cabinets pour un pays pauvre de 10 millions d’habitants et de 112 622 Km2. A cela, il faut ajouter la multiplication des institutions extra constitutionnelles.
Et s’il est convenu que nous sommes à l’heure du bilan afin de mieux aborder la nouvelle ère qui s’annonce, la parole doit être nécessairement donnée à tous les présidentiables sur le thème clé de ‘‘la réduction ou non du train de vie de l’Etat’’ pour qu’ils éclairent la lanterne de leurs mandants. Car, autant les avis des électeurs sont partagés sur ce crucial sujet autant il est impératif d’avoir des certitudes.
Le Bénin est à la croisée des chemins. Le 6 avril prochain, une nouvelle équipe s’installera à la Marina. Mais, pour le moment, il est encore hasardeux de dire si les présidentiables prennent le ferme engagement de s’appuyer sur un gouvernement d’une quinzaine de ministres et des secrétaires d’Etat ou s’ils continueront sur la lancée du système en place.
Les présidentiables à la barre !
Sinon, à l’heure actuelle, combien sont-ils de prétendants, logés dans le starting-block, à promettre noir sur blanc, s’ils étaient élus, de réduire, de façon drastique le train de vie de l’Etat ? Il n’y en a presque pas. Et pour cause, la stratégie de conquête des grands électeurs qui s’attendent en retour, à des nominations de remerciement, appelle à une certaine prudence de la part des candidats. Sauf que le Bénin est à un tournant décisif de son histoire. L’heure de séparer le bon grain de l’ivraie a sonné. Le prochain mandat doit être, plus que jamais, celui d’un président qui renonce à un train de vie exorbitant de l’Etat, dans pays au sous sol pauvre et producteur de rien. Au finish, le plus important est que quel que soit le train de vie de l’Etat, l’objectif de la réduction de la pauvreté soit atteint.
Mais pour le moment, le constat est frappant. Avec 26 ministères, le Bénin ne s’en est pas sorti plus développé. Bien au contraire. Il a fait le lit de l’opulence à une certaine élite au détriment des pauvres populations. Peut être qu’avec une meilleure thérapie, il n’en sera pas ainsi. A moins que la solution soit celle d’un nombre de ministères réduit. En attendant que les Béninois se rendent compte par eux-mêmes de la meilleure formule, les prétendants à la présidentielle du 6 mars prochain sont invités à la barre. Un mandat 2016-2021 moins saignant pour les caisses de l’Etat l’exige.
Angelo DOSSOUMOU