En méconnaissance de l’article 47 du code électoral, certains préfets commencent par étaler leurs sentiments partisans qui ne cadrent pas avec la bonne gouvernance. Il faut les rappeler très tôt à l’ordre pour qu’ils n’avilissent pas le pouvoir d’Etat par des mesures arbitraires.
C’est l’article 47 de la loi N° 2013-06 du 25 novembre 2013 portant Code électoral en République du Bénin et publié au journal officiel N°03 Bis numéro spécial du 07 février 2014 qui autorise l’animation de la vie politique avant le lancement de la campagne pour la présidentielle. Cet article est clair et dispose que « La campagne électorale est l’ensemble des opérations de propagande précédant une élection et visant à amener les électeurs à soutenir les candidats en compétition. Elle est obligatoire pour tout candidat à une élection.
Avant l’ouverture officielle de la campagne électorale, les partis et alliances de partis politiques continuent conformément à la Constitution et la charte des partis politiques d’animer la vie publique et d’assurer l’information des citoyens sur le pluralisme démocratique ». En vertu de cette disposition, aucun Préfet ne peut de son propre chef ou sur instruction de qui que ce soit empêcher l’animation de la vie publique. Le faire est une honte administrative qui montre l’ignorance des textes par l’autorité en l’absence de trouble. Une barricade érigée par de vils individus pour barrer la route à un cortège ne saurait même justifier un tel acte. Bien au contraire il appartient aux préfets d’inviter les forces de l’ordre à permettre à tout citoyen de jouir de sa pleine liberté et aux animateurs de la vie politique de préparer leurs électeurs en toute quiétude. Les périodes de trouble pouvant justifier des mesures exceptionnelles doivent être des moments qui constituent manifestement un danger pour les regroupements de citoyens. Prendre actuellement des textes pour empêcher les citoyens de se regrouper avant l’ouverture des campagnes est de l’arbitraire. Et la justice devrait s’occuper de ces cadres qui méconnaissent la loi pour les mettre au pas après une bonne correction. Force doit rester à la loi.
Junior Fatongninougbo