Les opérations de distribution de cartes d’électeur dans le département du Littoral annoncées pour démarrer depuis le vendredi 12 février dernier battent de l’aile. Effectives par endroits, elles ne se sont pas encore étendues à tous les points de distribution. Une situation que les électeurs vivent mal, comme ce fut le cas en cette matinée du lundi 15 février.
« Il y a la fluidité; j’ai dû calculer pour venir à cette heure-ci», confie avec un air détendu Charles Ahouan-djogbé, auxiliaire en pharmacie. Cet électeur rencontré lundi 15 février au Centre des jeunes et loisirs d’Agla déclare avoir passé moins de 30 mn pour obtenir son sésame pour le vote. «J’aurais souhaité que ça continue sur cette lancée; sinon les citoyens qui font le déplacement sans être satisfaits éprouvent de la frustration et l’on ignore jusqu’où peuvent amener les frustrations accumulées», explique Charles Ahouandjogbé.
Admis à faire valoir ses droits à la retraite depuis dix ans, Dominique Dokou semble être du même avis. Pour lui, il reste des réglages à opérer pour que l’opération se déroule au mieux. «Le démarrage a commencé tardivement et il importe qu’on cale des horaires qui permettent à un nombre considérable de personnes de venir retirer leurs cartes», propose-t-il. A titre d’exemple, il a expliqué comment son épouse et lui avaient été éconduits la veille vers 18h. Il aurait fallu que cela s’étende vers 19h ou 20h pour permettre à ceux qui se libèrent à des heures tardives, de retirer leurs cartes, observe-t-il. De plus, Dominique Dokou déplore les propos tenus par certains responsables du Cos-Lépi qui peuvent décourager les citoyens désireux de venir chercher leurs cartes d’électeur. Par ailleurs, ceux dont on n’a pas retrouvé les cartes doivent plutôt être orientés et non congédiés comme c’est le cas par endroits.
Ce serait également mieux que l’opération commence le même jour sur toute l’étendue du territoire pour donner l’opportunité à tout le monde de disposer des mêmes chances, suggère-t-il.
Pour le chef poste Aristide Kpèssou, la distribution a commencé depuis vendredi 12 février dernier pour deux semaines. Modeste Djossa, agent distributeur au niveau de ce même poste poursuit que ce serait le cas s’il y a prolongation pour une raison ou une autre. «Le samedi, nous avons enregistré 361 potentiels électeurs tandis que le dimanche, il y en avait eu 492», atteste-t-il.
Expliquant un peu le processus, Modeste Djossa a confié qu’il suffit que le bénéficiaire présente sa carte nationale d’identité ou l’ancienne carte d’électeur pour entrer en possession de la nouvelle établie en son nom.
Entre réussite et difficultés
Au niveau du second poste de distribution de l’Epp d’Agon-gbomey, les cartes n’étaient pas encore disponibles, nous a confié Wilfrid Azankpo, représentant du chef quartier Agla rencontré au centre des jeunes d’Agla lundi 15 février.
Au Ceg Godomey, c’est Georges Dagbo-Bessan, agent de sécurité qui exprimait son ras-le-bol à la mi-journée du lundi 15 février. Presque somnolent, il justifie son état par les dérangements dont il ferait l’objet de la part des électeurs qui, selon ses dires, effectuent massivement le déplacement sans se faire servir. Au complexe scolaire de Godomey Hlacomey groupes A, B et C, il n’y avait non plus aucun interlocuteur pour informer les électeurs venus chercher leurs cartes. L’une des directrices, approchée, a certifié qu’il n’y a aucune trace de poste de distribution de cartes à leur niveau.
Un peu plus loin au Ceg Le Nokoué, le chef de poste Fréjus Balaguema confie avoir réceptionné 3248 cartes et avoir déjà remis mille d’entre elles à leurs titulaires. Le chef poste a déclaré avoir déjà distribué 165 cartes, lundi 15 février la mi-journée. «A cette allure, les cartes, lundi 15 février avant la mi-journée restantes iront à leurs destinataires», estime Fréjus Balaguema qui certifie en tant qu’habitant du quartier, que des cartes appartenant à des personnes décédées y figurent. Plus loin à Akpakpa, au bureau du Ceg Sègbèya Sud, le chef poste Basile Houngbo a confirmé que les opérations de distribution ont effectivement démarré vendredi 12 février dernier et qu’elles prennent fin après deux semaines. Il a également déclaré avoir reçu 2828 cartes parmi lesquelles mille sont déjà dans les mains de leurs titulaires. Par contre à son niveau, à l’allure où évoluent les choses, il n’est pas certain que toutes les cartes échouent chez leurs destinataires.
Au poste de l’Epp Sègbèya Nord, où Hervé Sounouvou exerce comme chef poste, environ 1280 cartes ont été reçues et il assure qu’elles seront entièrement réparties à la date prévue pour la clôture des opérations de distribution¦
Par Didier Pascal DOGUE et Esther TOFFOUN stagiaire
Didier Pascal DOGUE