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Aboubakari Aboudou au sujet du candidat de la coalition Fcbe-Prd-Rb : « Lionel Zinsou est la meilleure alternance pour 2016 »
Publié le mercredi 17 fevrier 2016  |  Matin libre
Aboubakari
© aCotonou.com par DR
Aboubakari Aboudou, Jeune engagé aux premières heures de l’avènement de Boni Yayi




Jeune engagé aux premières heures de l’avènement de Boni Yayi, Aboubakari Aboudou est l’un de ceux qui portent la candidature du 1er ministre Lionel Zinsou notamment dans le septentrion. Avec la Ligue des forces du progrès (Lfp), il ne se passe de jours où ses amis et lui investissent le terrain pour rallier les populations à la cause du candidat Lionel Zinsou. Dans cette interview, Aboubakari Aboudou, très remonté contre la qualité du Débat, parle des atouts de son candidat qui, pour lui, est la meilleure alternance dont le Bénin peut rêver pour 2016. Lisez plutôt.

Matin Libre : Bonjour M. Aboubakari Aboudou, présentez- vous aux lecteurs de Matin Libre

Aboubakari Aboudou : On m’appelle Aboubakari Aboudou. Je suis auditeur de formation. Actuellement, je suis le coordonnateur de la cellule technique de suivi de l’exécution des accords de prêts et contrats publics sous tutelle du ministère de l’Economie, des finances et des programmes de dénationalisation.

La période de pré-campagne bat son plein, quelle lecture faites-vous de la qualité du débat ?

Je trouve que la période est assez mouvementée mais pas dans le sens que j’aurais souhaité vu la qualité des candidats en lice. J’aurais souhaité qu’il y ait un débat sur le fond mais c’est à des débats de périphérie qu’on est en train d’assister jusqu’à aujourd’hui. J’espère que la campagne elle-même nous permettra d’aller dans des débats de qualité. Jusqu’à présent, je reste sur ma faim en ce qui concerne le débat de manière globale.

On vous sait très engagé derrière le candidat Lionel Zinsou. Pourquoi lui ?

Lionel Zinsou est le candidat que j’ai choisi parce qu’il représente le consensus, l’unité nationale. C’est le candidat qui, pour une fois, réunit les deux extrémités du pays, le nord et le sud. Si on veut être objectif, c’est du jamais vu dans notre pays qu’on s’entende sur quelqu’un à ce niveau. L’objectivité recommande d’aller là où on est sûr qu’il y a une visibilité.

Qu’est-ce qui a basculé en faveur d’un tel choix?

Il y a fondamentalement trois choses et c’est les plus importants de mon point de vue. La première, c’est la personne elle-même. Qu’il vous souvienne lorsque Lionel Zinsou a été nommé 1er ministre, les premiers propos qu’il a tenus. Les gens ont estimé que c’était la fin du règne du régime du Changement et qu’il ne pouvait faire grand-chose. Il y avait même qui se demandaient ce qu’un cadre de cette trempe vient chercher dans la merde Fcbe. Mais moi j’ai aimé sa réaction parce qu’il a dit à l’époque que ce qui manque, c’est la méthode. S’il peut apporter la meilleure façon de faire, même dans une courte période et que cela peut servir à l’avenir, il aurait rempli sa mission. Pour quelqu’un comme moi qui ai fonctionné à l’intérieur du système à divers postes de responsabilité depuis 2006, je sais que la seule chose fondamentale qui a manqué, c’était la méthode. On ne peut pas reprocher au président Boni Yayi d’avoir eu des initiatives. Il en a eu tellement. Que cela soit dans le domaine du social, la jeunesse, les femmes, les Zémidjans, bref tout le monde en eu pour son compte. Dans la fonction enseignante, il y a eu des initiatives, les recrutements, les routes, les grands projets. Ce qui a fondamentalement manqué, c’est la finesse, c’est- à-dire la méthode, la façon de conduire tout cela pour aboutir à un résultat perceptible et qu’on sente que le pays a globalement quitté d’un point A à un point B. Si vous avez les pièces d’un puzzle qu’on jette sur la table. Toutes les pièces sont là mais puisqu’elles ne sont pas disposées pour donner une image d’ensemble, cela donne l’impression que c’est du désordre. Si on pouvait résumer la situation depuis 10 ans, c’est qu’il a eu beaucoup d’initiatives salvatrices mais qui ne sont pas faites dans un ensemble synchronisé pour donner la vraie image d’une nation construite. C’est ça qui a manqué et c’est ce que Lionel Zinsou dit apporter.

La 2e chose qui m’a décidé, c’est les forces qui se sont mises autour du candidat Zinsou. Qu’on le veuille ou non, les Fcbe avec à sa tête le président Boni Yayi constituent une force politique. Qu’on le veuille ou non le Prd avec à sa tête le président Houngbédji est une force. Il en est de même avec la Rb de Léhady Soglo, un potentiel candidat qui désiste et qui soutient Lionel Zinsou.

Est-ce-à-dire qu’il y a un KO qui se profile à l’horizon ?

Je ne parle pas du KO. Je veux que mon candidat gagne de la meilleure manière. Ça peut être un KO comme ça peut être après un second tour mais qu’il gagne de la façon la plus propre. Ce qu’il fera. Le plus important n’est pas le KO. Le plus important c’est que le peuple lui permette de démontrer qu’on peut faire autrement avec les mêmes hommes et les mêmes ressources. C’est cela qui est important. Si je dis les mêmes hommes, ce n’est pas les mêmes ministres, les mêmes députés. Il ne faut pas qu’on dise après, c’est la continuité, il n’y a pas changement, il n’y a pas rupture, c’est les Fcbe qui vont continuer. Je ne suis pas dans ça. Je dis les mêmes hommes parce qu’il ne peut pas faire avec des étrangers. Lionel Zinsou travaillera avec des Béninois, avec les mêmes ressources parce qu’on n’ira pas inventer des ressources pour le Bénin en 2016. C’est celles qui existent déjà. Il aura peut-être une autre façon de les mobiliser et de les utiliser. Et c’est cela que je crois que le candidat va apporter. Pour nous autres jeunes qui voyons ces choses, Lionel Zinsou est la meilleure alternance pour le pays en 2016. Sur le plan politique, on sent une stabilité. Cet ensemble qui le suit a une stabilité parce qu’il représente une force au niveau de l’Assemblée, plus de 50 députés. Une fois élu, Lionel Zinsou n’aura donc plus besoin de conciliabules. Il n’est donc pas obligé d’aller mettre chien et chat ensemble. Ceux qui sont déjà avec lui dès le départ suffisent pour lui permettre d’avoir une visibilité au niveau de l’Assemblée. Ensuite, ces forces sont présentes du nord au sud. Si nous prenons les Fcbe, leur base c’est le septentrion, la Rb c’est le centre et un peu au sud et le Prd c’est le sud, bien implanté dans l’Ouémé depuis 25 ans. C’est une réalité qui n’est pas perçue de la même manière par tous. Je ne parle pas encore des autres forces politiques, des personnalités de l’Un qui sont venues apporter leur soutien à Lionel Zinsou. On ne peut pas dire par exemple que le soutien de quelqu’un comme Eric Houndété, 1er vice-président de l’Assemblée qu’on a vu combattre aux premières heures le régime du Changement est un non événement. S’agissant des gens qui sont élus Fcbe et qui se lèvent un matin pour dire parce que Fcbe a choisi un candidat, nous on est plus Fcbe, on choisit quelqu’un d’autre. Quelle est cette histoire où on veut changer un pays et il y a près de 40 candidats ? Lorsqu’on prend les élections dans la sous-région, le Nigéria qui est une puissance économique, combien de candidat il y a eu ? Lorsqu’on prend le Niger, le Togo, le Burkina-Faso qui était en crise, combien de candidat il y a eu pour la présidentielle ? Avons-nous du pétrole au Bénin, de l’or ? Qu’est-ce que la fonction présidentielle a eu de si banal depuis ces 25 dernières années pour qu’on en arrive au rabais ? Il faut revoir un certain nombre de choses. S’il suffit seulement d’avoir 15 millions pour être candidat, je dis non. Imaginez les logos imprimés dans autant de bulletin. Ce que cela coûte à la nation n’est pas une question de 15 millions. Tous ces candidats vont passer dans les médias de service public sans payer un rond. C’est de l’argent que l’Etat met au niveau de ces organes. Il faut mobiliser plus de gens pour décompter alors que si c’était 4 ou 5 on mettrait moins de moyens. Même s’il faut automatiser, il faut faire une application qui permet une quarantaine d’entrée alors qu’avec 4 ou 5, on a déjà réglé le problème. La démocratie, ce n’est pas que tout le monde peut faire ce qu’il veut. Ce n’est parce qu’on a 15 millions qu’il faut être candidat. Nous devons changer cette manière de voir la fonction présidentielle. S’il m’était arrivé de proposer un jour, je dirai zéro franc mais à condition que vous ayez des signatures exclusives. La décentralisation signifie donner aux gens le pouvoir de décider. Qu’on exige donc par exemple au moins 50 signatures de conseillers, cela permettrait d’arrêter ce désordre. On verra des Béninois crédibles qui ne sont pas riches mais qui seront candidats. Si j’ai 30 candidats avec ce critère, je l’accepte. Quel est ce pays où après 25 ans de démocratie, tout le monde se voit président ?

N’ont-ils pas aussi le droit de vouloir servir leur pays ?

Si on pense qu’il faut être président pour apporter des solutions au problème des populations, on a menti. Si on n’a pas bien joué son rôle en tant que commerçant, chef service, ministre ou directeur de société, ce n’est pas lorsqu’on sera président qu’on le fera. C’est une attitude qui se cultive. La fonction présidentielle, en tant que plus haute fonction est un symbole d’humilité. C’est la puissance mais si vous n’êtes pas humble, vous allez vous-même casser votre propre pays par vos comportements. Il revient aux jeunes d’agir. Aucun président ne viendra, fut-il en 2016, sans travailler avec les mêmes fonctionnaires que Yayi Boni a recrutés ou que Kérékou et Soglo ont recrutés. Il ne va rien bâtir de nouveau en amenant les gens d’ailleurs. Ce même président ne va pas travailler en dehors de ce que Yayi Boni a fait et c’est pour ça que quand les gens parlent de rupture, je ris. Tous les chantiers que Boni Yayi a lancés ces derniers temps, quel président viendra dire je ne fais pas ? Je vous parle de façon pragmatique. Il y a trois choses qui me font réfléchir. Et c’est sur ces trois aspects que le candidat Lionel Zinsou m’a convaincu. Du consensus, j’attends trois choses.


Quelles sont-elles ?

La première chose, c’est le détachement et le candidat Zinsou l’a. Tous les Béninois sont bons. Personne n’est mauvais. Il suffit qu’on montre aux Béninois qu’on est prêt. Je me souviens lorsque Yayi Boni a pris le pouvoir en 2006, il a fait plus d’un an sans opposition. Et c’est le moment où les décisions les plus graves ont été prises. Premièrement les GSM. On est resté sans téléphone portable dans ce pays mais personne n’a bronché. Cela veut dire à quel point le Béninois peut être patriote. La première des choses, c’est le détachement vis-vis de la fonction. Les autres ne l’ont peut-être pas remarqué mais en tant que 1er ministre, Lionel Zinsou s’est mis en arrière-plan. Il s’est fait oublier. Les Béninois aiment le chef qui ne fait pas le chef. Et je le sens déjà dans le comportement de Lionel Zinsou. Il a suffisamment d’expérience pour savoir que le chef, c’est celui que les autres soulèvent et non celui qui se bombe le torse. Et ça, il sait déjà le faire.

La deuxième chose, c’est les capacités que l’intéressé a pour comprendre les enjeux économique et politique actuels du Bénin. Je le vois déjà construire l’avenir du Bénin à partir du Nigéria. Si les gens ne le savent pas, qu’ils observent un peu ses comportements. Si le Bénin n’a pu décoller jusqu’à aujourd’hui, c’est parce qu’on n’a pas bâti notre développement en s’appuyant sur le Nigéria. On n’a pas besoin d’aller chercher les milliards à Washington, Londres ou au Japon.

La troisième chose, c’est le pragmatisme. Si vous n’êtes pas pragmatique, vous allez rester dans les lois, les blocages. Au Bénin, si vous soulevez votre pioche et que vous commencez par arranger la devanture de votre maison, on vous dira quelle loi vous empêche de le faire ou quelle sensibilité vous êtes en train de piétiner en agissant de la sorte. Et je pense que sur cet aspect, le président Yayi Boni a donné un bon exemple. Si vous n’êtes pas pragmatique, vous serez bien élu au Bénin mais vous n’aurez aucun bilan. Vous aurez le plus beau, le plus fondé des projets de société, vous ne ferez rien. Le Béninois sait empêcher l’autre d’avancer. Que Lionel Zinsou ne s’encombre pas de superstition, ni de tabou. Qu’il fonce et il aura le résultat. Le pragmatisme, c’est exercer ce qu’on connait dans la réalité et on ne peut pas dire à un professeur d’université de ce rang qu’il n’a pas les capacités intellectuelles pour comprendre les enjeux de ce petit pays le Bénin. Donc si ces trois critères sont remplis, je vous assure qu’au bout de deux ans beaucoup de choses vont bouger. Il est vrai qu’on ne construit pas un pays par magie, c’est pan par pan et c’est cette démarche qui a manqué au régime de Boni Yayi. Si un candidat peut dire sur cinq ans je vais assoir les bases d’une économie florissante, c’est déjà un début. Nous sommes à côté du Nigéria et on n’est même pas capable de construire une zone industrielle où les nigérians qui sont dans l’insécurité viendront trouver des entreprises sûres. Voilà, c’est du pragmatisme. Ils ont l’argent, ils ont un marché et on ne peut pas créer une porte d’entrée dans notre pays. Vous vous l’imaginez ? Il faut déjà fixer les règles pour que les Nigérians se disent cette partie-là, nous allons installer des usines. Ils seront plus regardant sur la sécurité du Bénin autant que nous. Ce qui règle déjà un certain nombre de problèmes. Le problème d’énergie est commun à la sous-région et nous sommes un pays de service. Pourquoi ne pas tout faire pour avoir l’énergie moins chère et la vendre aux pays de la sous-région ? Même le Nigéria et le Ghana, si ce n’était pas pour des questions de balance de payement, parce qu’en nous vendant l’énergie, ils gagnent en devise, ils ne nous la vendraient pas. Aujourd’hui, le Ghana est obligé de vendre pour améliorer sa balance de payement parce qu’il est en pleine restructuration. Lorsque cette situation va changer que ferons-nous ? Au fur à mesure, les besoins augmentent aussi bien au Ghana qu’au Bénin. En même temps, la capacité n’augmente pas. Pourquoi on ne pense pas à avoir une centrale nucléaire au Bénin qui alimenterait le Nigéria, le Togo et le Ghana ?

Il parait que la mayonnaise ne prend pas dans le nord Bénin

Je vais vous demander une chose. Qui a-t-on vu devant les Fcbe depuis 10 ans ? Qui soutient le candidat Lionel Zinsou ? Tous ceux qui parlent, on les a vus à l’œuvre. Ils ont été candidats par le passé et quel score ont-ils obtenu ? En 2006, on n’avait pas fait avec l’honorable Rachidi Gbadamassi que je respecte. C’est un frère et je n’ai aucun problème avec lui ni même avec son choix mais au-delà de Parakou, Gbadamassi a de l’influence où ? Prenons cas par cas. Au-delà de Parakou qui est un grenier de voix, Gbadamassi a quelle chance de faire de bons scores dans d’autres régions du Nord ? Dans Parakou qui paradoxalement est la seule ville à statut particulier qui a soutenu les Fcbe tout le temps. Pensez-vous que le président Boni Yayi, connaissant Gbadamassi, va laisser Parakou et aller dormir sur ses lauriers ?

Il n’y a pas que Gbadamassi, il y a GGR, ABT, Kessilé Tchalla, Chabi Sika et bien d’autres et n’oubliez pas le phénomène du vote du fils du terroir

Il y a un autre phénomène, celui du bloc du nord derrière un candidat. Jusqu’à aujourd’hui, le nord n’a jamais voté de façon dispersée. Si les populations veulent voter, elles votent en bloc. Cela n’a pas empêché qu’il y ait une multitude de candidats. Face à des réalités, il faut aussi opposer d’autres réalités. Je ne veux pas faire de la théorie. Bio Tchané a été candidat en 2011, il est candidat en 2016. Ce n’est pas une surprise. Mais est-ce que entre-temps, l’homme a changé sa méthode de conquête du pouvoir ? Observons et voyons. Les mêmes causes produiront les mêmes effets. C’est vrai que tout commence par le rêve mais on ne gagne pas le pouvoir en rêve. C’est par les actes. Si aujourd’hui on parle du général Gbian, c’est le candidat qui est de l’aire culturelle la plus immense au nord. Borgou, Alibori, les 2KP, c’est les Baribas. Mais dans ses soutiens de départ, quels sont ceux qui sont restés avec lui et qui lui ont permis d’avoir des résultats lors des communales et législatives passées ? Saley, est-il encore là ? L’Uds de Saca Lafia est-elle encore là ? Qu’en est-il de Charles Toko ? quel que soit le candidat dont nous parlons, c’est les soutiens dont il bénéficie qui sont importants.

Il parait que Barthélémy Kassa ne mouille pas bien le maillot ?

Vous pensez que mouiller le maillot c’est tout le temps apparaître devant les médias ? Est-ce que Kassa ne soutient-il pas Lionel Zinsou ? Je veux qu’on me démontre comment les Fcbe n’ont plus la main mise sur le nord.

Et que dites-vous du phénomène Ajavon qui prend aussi de l’ampleur avec le soutien du député Gounou ?

Attendez de voir les résultats. Le député Gounou ne m’est pas étranger. Je l’ai soutenu pour qu’il soit élu député et je sais comment on a gagné. Je suis sûr que lorsqu’il a déclaré son soutien à Sébastien Ajavon, automatiquement le conseil communal dont il est l’archi favori a manifesté son désaccord vis-à-vis de sa décision. Si ce n’est que sa personne, on verra les résultats. Je vous parle d’un terrain que je connais. Je ne parle pas pour plaire à mon candidat. Je n’ai pas besoin de ça. Je sais qu’il sera élu donc je ne parle pas pour anticiper un quelconque partage du gâteau. Je suis convaincu. Je n’ai pas marchandé mon soutien à Lionel Zinsou. La plupart de ceux qui ont profité du régime du Changement, est-ce que vous les avez vus mouiller le maillot avec nous il y a 10 ou 15 ans ? C’est comme cela que vous verrez aussi des gens qui se sont montrés comme les plus farouches adversaires de Zinsou venir l’applaudir. Au Bénin, on sait faire cela. Gbadamassi en 2006 n’avait pas fait Yayi Boni avec nous mais Yayi Boni a été élu par le score que nous connaissons. En 2006, lorsqu’on faisait Yayi Boni, beaucoup de ceux qui ont le plus profité du régime hésitaient à s’afficher avec nous. A la limite on ne voyait que nous autres qu’on qualifiait de gamins qui étions avec Yayi Boni. Il n’y avait même aucun politicien sérieux mais Yayi est passé. Est-ce qu’il avait fraudé en ce moment ? Il est passé devant tous les dinosaures politiques. Il faut voir la réalité en face, je ne parle pas du KO mais qu’on voit les soutiens les plus sûrs. Lorsque vous êtes soutenus par un système cela vaut mieux que des individus. Quoi qu’on dise, il y a quelque chose d’inédit qui est en train de se réaliser aujourd’hui dans notre pays et c’est ça que les gens ne veulent pas voir. En 2006, il y avait l’Ubf mais est-ce qu’au sein même de l’Ubf les gens ont pu s’entendre pour sortir un candidat ? Cela ne s’est jamais fait et aujourd’hui les Fcbe ont réalisé un tel exploit. C’est normal qu’il ait des frustrés. Mais qui est le mieux placé pour savoir les difficultés d’une fonction présidentielle ? C’est celui qui a exercé cette fonction. Si cette personne a estimé que dans son camp de lieutenants immédiats, il ne trouve personne capable de remplir convenablement cette charge ou de suffisamment qualifié pour faire face à l’enjeu et que celui qu’il a choisi n’est ni son fils, ni son frère, ni quelqu’un de sa région, que lui reproche-t-on ? Le prétexte d’avoir choisi un étranger ? Quelqu’un peut-il enlever à Zinsou sa nationalité béninoise ? Il a été béninois pendant plus de 60 ans. Sa nationalité béninoise, il ne l’a pas acquise. Et parmi les candidats, il y en a qui ont occupé des hautes fonctions dans d’autres pays. Pourquoi on ne parle pas d’eux ? Il y a des candidats qui ont été des ministres des gouvernements d’autres pays. Moi je suis fier que ceux- là soient candidats parce que si un autre pays trouve qu’un Béninois est suffisamment qualifié pour le nommer ministre au détriment des nationaux, cela voudrait dire que la compétence de ce dernier s’est avérée au-delà des frontières. Chez moi, c’est une fierté. Je ne le prends pas comme un handicap en l’insultant. C’est une valeur. Est-ce que Lionel Zinsou a été ministre ou député français ? En quoi incarne-t-il plus la France que le Bénin dont il a été 1er ministre après avoir été conseiller spécial depuis 2006 ? Quel est ce débat de rue ? Je vous en prie ne donnez pas cette image de notre pays. Nous sommes fiers de dire que le Bénin est un pays démocratique, donnons donc la chance à tous les Béninois quels qu’ils soient, quel que soit leur passé. De même que tout pécheur à un avenir, tout homme sain a un passé. Il n’y a pas d’homme suffisamment bon pour commencer à faire le mal et être toujours bon de même qu’il n’y a pas d’homme suffisamment mauvais qui se serait repenti et qui ne serait pas accepté. Nous sommes un pays de croyance, de démocratie et on jette toutes ces valeurs pour de la politicaillerie ? Lorsqu’on a du sérieux, on sort du sérieux. Je n’ai jamais vu une nation qui rejette ce qu’elle a de mieux.

Parlons du soutien de la Rb et du Prd. D’aucuns disent que c’est une alliance conclue au sommet et que la base ne va pas suivre

Les résultats nous le prouveront. Mais moi je respecte quelqu’un qui a été trois fois président de l’Assemblée. En matière de politique, Adrien Houngbédji a gravi tous les échelons. Ce qui lui a manqué c’est d’être président de la République. Et les meilleurs politiciens ne sont pas forcément ceux qui ont été présidents de la République sinon on n’aurait pas taxé, il y a 10 ans, Boni Yayi de ne pouvoir diriger le Bénin parce qu’il n’est pas politicien. Il l’a géré pendant 10 ans. Au moins ce défi, il l’a relevé et en dehors du président Kérékou, personne n’aurait jusqu’à présent autant géré le pouvoir aussi longtemps que Yayi Boni. Vous pensez que les choix se font dans la rue ? Qu’on fasse alors des primaires et que les populations disent dans chaque région quel président il faut choisir. La Nation n’a pas des leaders pour que la rue choisisse. Les hautes choses se règlent en haut les basses choses en bas. La vie a toujours fonctionné comme cela. J’ai vu la sortie du Prd à Porto-Novo de même que celle de la Rb à Bohicon et je suis confiant. Les nouvelles questions ne peuvent se régler que par des nouvelles têtes. Les enjeux d’il y a 50 ans ne sont plus les mêmes au Bénin. Chaque génération règle ses défis. Si on ne le comprend pas, on risque d’être à l’écart. Quand on est sage, on ne parle pas dans la rue. Celui qui connait le mieux la valeur de la parole, c’est celui qui sait se taire. Quand on a fini de faire ses preuves, on se tait et on observe. C’est la loi de la vie.

A votre niveau qu’est-ce que vous faites pour que votre candidat gagne ?

Nous sommes sur le terrain. Ce n’est pas aujourd’hui qu’on va commencer par rassembler les associations de quartier. Nous avons nos militants, des gens avec qui on a travaillé depuis 15 ans. On a commencé par travailler pour Yayi Boni en 2002 et si les gens n’ont jamais pu déraciner Yayi Boni, c’est que les racines étaient bien implantées. Ils ne s’en rendaient pas compte et c’est eux qui disaient à l’époque qu’ils connaissaient bien le pays mais les petits insignifiants comme nous travaillaient et le jour où le match a eu lieu « les Ecureuils ont gagné Real de Madrid ». Ça se passera aussi comme cela parce que beaucoup de gens font leur opinion par la presse. Je ne dis pas que la presse n’est pas importante mais ils suivent les états d’âme. Parce qu’ils ne sont pas d’accord, ils pensent que tous les Béninois ne sont pas d’accord. Si vous êtes haut cadre agrégé d’université à Cotonou, vous avez la même voix que le paysan de Tchoumi-Tchoumi qui n’a jamais mis pied à l’école. C’est cela aussi les aléas de la démocratie. Vous n’avez qu’une voix et avec votre super architecture intellectuelle, vous ne pouvez pas le convaincre parce que lui, il se décide sur ce qu’il vit. Nous avons déjà notre système et c’est pour cela je dis que nous sommes en train de travailler avec la Lfp qui s’installe. Nous pensons que les jeunes doivent faire leur preuve. Il n’y a qu’entre nous jeunes que nous comprenons le langage que nous parlons. Aujourd’hui, le choix de Lionel Zinsou, c’est de projeter le Bénin dans 25-30 ans. Il n’y a que ceux qui peuvent être encore là si Dieu leur prête vie qui peuvent traiter de ces questions. Il ne peut pas signer des engagements qui nous impliquent aujourd’hui sans nous. Voilà pourquoi nous travaillons avec la Ligue des forces du progrès (Lfp) du nord au sud et nous sommes sur le terrain chaque jour que Dieu fait. Ce n’est pas une question d’une personne. C’est un défi de génération. Toutes les nations qui ont évolué à un certain moment ont pris des décisions et ce n’est que des générations qui se sacrifient pour le bonheur des générations futures. Ce que vous voulez récolter demain, il faut le semer aujourd’hui. Comme on dit, on creuse les puits d’aujourd’hui pour étancher les soifs de demain. La jeunesse ne doit pas être à l’écart du débat. Est-ce que les gens se posent la question de savoir combien de jeunes béninois sortent chaque année des universités et combien sont-ils à trouver l’emploi ? Est-ce que le recrutement à la fonction publique seul suffit ? Si cette question a été abordée par le président Yayi Boni pendant 10 ans, elle est loin d’être résolue. Je ne veux pas d’un Bénin où je verrai un docteur en économie être un cordonnier parce qu’il n’a pas un parent haut placé. Qu’on soit du Prd, de la Rb ou des Fcbe, c’est l’occasion d’unir nos valeurs ensemble, les porter pour qu’elles puissent prospérer. C’est pour cela que nous voyons Zinsou comme une alternance et la meilleure qui soit.

Un mot pour conclure cet entretien

Nous avons apporté notre petite contribution et nous souhaitons que le débat gagne en qualité pour que le pays grandisse parce que si vous aimez votre enfant, vous lui voulez ce qu’il y a de mieux. Moi j’aime mon pays donc je souhaite le meilleur pour mon pays et le meilleur pour mon pays aujourd’hui, pour ce que je sais, c’est le candidat Lionel Zinsou.

Entretien réalisé par Bertrand HOUANHO
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