« En cas de non disponibilité de cartes d’électeur pour certains électeurs, les cartes d’électeur délivrées dans le cadre des élections de 2015 serviront au scrutin présidentiel de 2016 ». C’est ainsi qu’est libellé l’article 3 de la décision EP 16-019 du 11 Février 2016. Par cette décision, les électeurs pourraient bien utiliser l’une des deux cartes d’électeurs pour voter lors du 1er tour de l’élection présidentielle du 6 Mars prochain.
Ce serait d’ailleurs une première fois que cela se passe ainsi. Face à ce fait inhabituel, certains observateurs de la vie politique crient à une stratégie de fraude. D’autres n’hésitent pas à pointer d’un doigt accusateur le candidat de l’alliance FCBE-PRD-RB.
Et pourtant, cette idée de vote avec deux cartes d’électeurs a été émise pour la toute première fois par l’ancien président de la république Nicéphore Soglo. Pour l’ancien Chef d’Etat, l’essentiel, c’est d’aller aux urnes à bonne date. Le contraire serait un coup dur au processus démocratique en cours dans notre pays depuis l’historique conférence nationale des forces vives de la nation de février 1990.
Comme on le constate, cette idée ne vient nullement du camp incriminé à tort mais de l’un des ténors du front anti-Zinsou. A moins qu’il n’y ait désormais une crise de confiance au sein des partisans du front anti-Zinsou, ils ne sauraient ne pas s’identifier dans une position du président Nicéphore Soglo. Point n’est donc question de chercher un bouc émissaire dans ce dossier de vote avec un choix sur deux cartes.
Mieux, à force de vouloir trouver le diable partout et en tout, on pourrait aisément croire que c’est l’effet de la peur d’un échec imminent à l’élection présidentielle.
Il faut bien reconnaitre que les sages de la Cour, tout comme le président Nicéphore Soglo, en prenant cette décision, ne cherchent qu’à faire sortir le processus de l’impasse dans laquelle il est plongé depuis quelques jours. Et chacun devrait y contribuer.