Le Préfet Atlantique / Littoral Epiphane Quenum (photo) a lancé les hostilités à travers l’interdiction d’une marche dans la journée d’hier. Vu l’agitation dans ces deux départements, le représentant de Yayi Boni s’amuse avec le feu. On se demande s’il pourra réussir son coup de force sur la durée. Il y a quelques jours, une décision similaire, finalement rapportée, avait été prise par la préfète du Borgou/Alibori.
Il semble qu’ils ont reçu des consignes fermes. Les Préfets de Yayi Boni ne font pas du tout dans le ménagement. Ils interdisent tout, même les marches les plus anodines. Leur détermination s’affirme et se réaffirme surtout quand il s’agit de manifestation de candidats ou de mouvements aux allures de la rupture. La semaine écoulée, alors qu’on était loin de le réaliser, le Préfet des départements du Borgou et de l’Alibori a interdit, sans raison valable, le meeting du candidat Sébastien Ajavon à Parakou. Un déploiement impressionnant de forces de l’ordre a été constitué les minutes qui ont suivi pour encadrer le lieu de manifestation. L’arrêté préfectoral ne convint pas vraiment, mais le meeting du candidat a été interdit. Ce qui parait injuste dans ce jeu d’interdiction, c’est que dans la même période, le Préfet a autorisé une autre manifestation dans la même commune au profit de militants qui chantent et adulent le candidat Fcbe Lionel Zinsou. Tout le monde dénonçait une nouvelle conspiration quant à Cotonou, le Préfet Atlantique/Littoral Epiphane Quenum a sorti le tour magique. Il a interdit une marche prévue par le mouvement des boucliers pour le développement du Bénin. C’était sans doute une marche anodine, mais ce qui interpelle, c’est l’argument du Préfet. Epiphane Quenum a déclaré que toute marche de toute nature qu’elle soit, est interdite au cours de la période de campagne électorale pour le compte du premier tour de l’élection du dimanche 6 mars. Le raisonnement défie l’intelligence puisqu’en l’espèce, on n’est pas en campagne électorale. La date de l’élection étant reportée au 6 mars, la période prévue pour la campagne électorale devant être sue après convocation par le Chef de l’Etat du corps électoral. Le préfet semble mélanger les pédales. Mais, à l’évidence, Epiphane Quenum aura du pain sur la planche surtout avec sa méthode d’interdiction tous azimuts. Cotonou étant un coin chaud en contestation et mouvement de masse, les marches ne manqueront pas. Ce qu’il faudra éviter, c’est de répéter le scénario de Parakou en interdisant une manifestation sans raison valable à un candidat de la rupture. Si le gouvernement et ses préfets sont dans une logique autre que celle de la paix voulue par ce peuple, le pire peut facilement advenir. Qui veut la paix prépare la paix.
AT