La maturité traduite par une élection présidentielle transparente et équitable. Pour cela, depuis des semaines, la Commission électorale nationale autonome (Cena) œuvre à donner le meilleur d’elle-même afin de prouver que les deux précédentes expériences, notamment les élections législatives, communales et locales lui ont servi de leçon. Après les irrégularités causées par l’inexpérience d’une équipe qui, à peine installée, devrait honorer deux grands rendez-vous électoraux, la Cena de Tiando doit, cette fois-ci, convaincre.
Mais jusqu’ici, les Béninois sont sceptiques sur la capacité de la Cena à gérer, de bout en bout et sans faille un scrutin électoral. Et même si, à l’occasion de la présidentielle, elle a promis relever le défi d’une bonne organisation, des doutes subsistent. Sinon, avec les signes avant coureurs d’un cafouillage enregistrés déjà au niveau du Cos-Lépi, combien d’électeurs peuvent-ils encore se fier à la bonne foi de Tiando et de ses pairs ? Et parlant des défis liés à la prochaine élection présidentielle, l’essentiel est que la Cena puisse tirer leçons des dernières élections pour que nous n’assistions plus à des flottements. Car, au cours des précédentes élections organisées par cette Cena, il y avait eu des bureaux de vote qui ont ouvert en retard, des bureaux où il n’y avait pas suffisamment de matériels.
Un report salvateur pour la Cena, mais…
« Aussi, il y avait des endroits où les agents électoraux n’ont pas suffisamment été formés », a par exemple noté le spécialiste les questions électorales, Clotaire Olihidé. Alors, la Cena doit prendre les dispositions nécessaires pour régler au plus tôt, la question du recrutement et de la formation des agents électoraux, ainsi que celle liée à la commande du matériel électoral. Pour rappel, la Commission électorale a souvent péché sur ces points, ce qui entraîne les dysfonctionnements qui ont souvent émaillé l’organisation des scrutins. Et sur ces questions, il serait difficile de parier qu’Emmanuel Tiando et son équipe sont déjà au pas.
C’est dire que le report des élections prononcé par la Haute juridiction est tout aussi utile pour la Cena. Ceci, puisqu’à 10 jours de la date du 28 février, précédemment retenue pour que les Béninois aillent aux urnes, l’institution qui a en charge l’organisation de l’élection présidentielle en est encore au stade de recrutement. C’est donc clair que si l’élection se tenait à cette date-là, le cafouillage serait énorme. Avec le report du scrutin au 6 mars, Tiando et son équipe peuvent souffler, mais pas pour longtemps. La Cena n’est pas prête et il y a un gros risque qu’elle présente les mêmes copies que lors des dernières élections législatives et communales. Au regard des défis, Tiando et son équipe doivent prendre des mesures exceptionnelles. Le peuple attend mieux d’eux.
Arnaud DOUMANHOUN