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Samuel Batcho sur les préparatifs du Mca II: « Nous espérons entrer en vigueur en septembre 2016 »
Publié le vendredi 19 fevrier 2016  |  La Nation
Samuel
© Autre presse par DR
Samuel Batcho, Directeur général du Port autonome de Cotonou




Après la signature de l’accord de don du 2e Programme du Bénin pour le Millennium Challenge Account (Mca II) en septembre 2015, sa mise en œuvre n’a pas encore atteint la phase opérationnelle. Cette préoccupation taraude actuellement l’esprit de la majorité des citoyens. Mais à l’Unité de coordination de la formulation du 2e programme et du suivi des réformes de Mca-Bénin (Ucf/Mca-Bénin), pas d’inquiétude. Des réformes et activités indispensables sont en cours pour préparer l’entrée en vigueur projetée pour septembre prochain. Les explications de Samuel Batcho, coordonnateur de l’Ucf nous fixent aussi sur le sort de l’Ucf.

Le 9 septembre 2015, le Bénin a signé l’accord de don du 2e Programme du Bénin pour le Millenium Challenge Account. Pouvez-vous nous rappeler les circonstances dans lesquelles cette signature est intervenue ?

Le 9 septembre est l’aboutissement d’un long processus qui a commencé depuis décembre 2011, date à laquelle le Bénin a été déclaré éligible à nouveau pour un deuxième compact du Millennium challenge corporation (Mcc). En décembre 2013, le Bénin a perdu son éligibilité. C’était la consternation totale dans le pays. Mais à l’Ucf/Mca-Bénin, nous avons fait la synthèse de tout ce que nous avons vu et entendu. Nous nous sommes rendu compte que le Mca est un programme très important pour le Bénin. Il fallait mettre en place, en relation avec ce qui a fait tomber le Bénin, un « Programme d’actions de lutte contre la corruption ». Le 19 mars 2014, le Conseil des ministres a adopté ce plan et nous a responsabilisés pour en faire le suivi. Alors, nous rendons grâce à Dieu parce que les efforts ont payé. Puisqu’en décembre 2014, le Bénin était déclaré à nouveau éligible.
Mais pendant cette période, nous avons continué à travailler avec l’engagement limité de Mcc, à savoir : un accord précédemment signé sur un fonds d’environ 7 millions de dollars et qui devrait nous aider à finaliser la préparation du deuxième programme. Le gouvernement a donc complété ce budget pour que le travail se poursuive normalement. Nous avons travaillé d’arrache-pied, avec le concours du Mcc, à travers Christopher Broughton, directeur résident du Mcc au Bénin. Et déjà en mai 2015, nous avons pu soumettre le programme du Bénin au comité d’investissement du Mcc qui l’a adopté.
La chose la plus importante, c’est que nous avons eu avec le Mcc un atelier qui nous a permis de présenter plusieurs cas de figures. Cet atelier a dégagé trois options. Première option: après les études qui ont été menées par divers cabinets internationaux, ainsi que des experts béninois, nous avons un projet d’une enveloppe de 600 millions de dollars. Mais le budget initial était de 250 millions de dollars. Donc, il fallait tout faire pour rester dans ce cadrage. Cela n’a pas été facile. Partis de 600 millions de dollars, nous sommes arrivés à 500 millions de dollars en coupant des activités. Ensuite, nous sommes retombés à 400 millions puis à une enveloppe de 300 millions et une autre de 250 millions de dollars. Mais nous nous sommes rendu compte qu’en nous accrochant à cette enveloppe budgétaire, nous n’aurons rien fait. Nous avons alors entrepris, avec l’équipe du Mcc, de faire le plaidoyer auprès du management du Mcc. Le gouvernement également devrait en faire autant auprès des décideurs américains pour que l’enveloppe soit complétée. Au terme de l’atelier, nous nous sommes entendus sur des activités minimum qui correspondaient à une enveloppe d’environ 400 millions de dollars. Reste à convaincre la partie américaine. Le gouvernement s’est engagé à apporter immédiatement sa contribution. Ce qui a aidé à la prise de décision au niveau du management. Par ailleurs, la gouvernance au Bénin ayant été sensiblement améliorée, il fallait encourager le pays à aller loin surtout que le Bénin a choisi une forme particulière d’énergie : l’énergie verte. C’est donc cela qui nous a amené à une enveloppe de 403 millions de dollars.
Bref, c’était pour nous une grande joie parce que nos efforts ont été couronnés de succès. Mais en plus, depuis que Mcc signait les compacts, cela n’a jamais été fait à la Maison blanche. C’était une marque de reconnaissance. Et je crois que nous devons retourner à la partie américaine, cette reconnaissance que nous avons eue de sa part.

Quelle est la date exacte d’entrée en vigueur du programme ?

La date exacte de l’entrée en vigueur, on ne peut la fixer. Parce que, entre la signature qui est intervenue le 9 septembre 2015 et la mise en œuvre, il y a «la période d’entrée en vigueur». Cette période est consacrée à la mise en œuvre d’un paquet d’activités qui consistent en l’approfondissement des études pour favoriser le démarrage effectif des activités dès la mise en œuvre. Elle consiste aussi en la mise en place des organes de gestion et d’administration ainsi que le personnel et l’ensemble des textes de la gouvernance du programme. Ces différentes activités doivent être complétées par la mise en œuvre d’un « Agenda de réformes ». Les réformes programmées à cet agenda sont considérées comme des conditions préalables à l’entrée en vigueur. -Il s’agit par exemple d’une étude sur les tarifs- Elles doivent permettre à ceux qui veulent intervenir dans le secteur de savoir à quel prix exactement il convient de vendre l’énergie après production. Mais le gouvernement, tenant compte de la disparité du pouvoir d’achat des populations va certainement apporter sa contribution. Cela permettra de prendre en compte la situation des populations à faible revenu, sans oublier les industriels qui ont aussi besoin d’être encouragés.
Il faut citer également l’amélioration de la gouvernance de la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee). Il y a nécessité d’instaurer un « Contrat-plan » d’achat et de vente. En outre, il est important de savoir qu’au niveau de la Sbee, il faut une administration dont les responsables seront recrutés de façon concurrentielle. De même, mettre en place un Conseil d’administration qui va se charger de recruter le directeur général et son adjoint. Les termes de référence sont déjà publiés pour recruter les divers consultants qui vont appuyer le Millennium Challenge Account (Mca) à atteindre ces résultats. Beaucoup d’autres réformes concernent l’environnement propice pour l’entrée en vigueur des «Ipp» (les producteurs indépendants d’énergie électrique). C’est après tout cela que nous allons parler de l’entrée en vigueur. Selon la planification qui est faite, nous espérons qu’en septembre 2016, nous pourrons probablement de son rentrée en vigueur et que les activités vont vraiment démarrer dans leur phase active.

La nouvelle coordination nationale est-elle déjà connue et installée ?

Le Conseil d’administration est déjà installé. Le cabinet est recruté par le Mcc pour le recrutement de la coordination nationale. Il s’agit de "Deloitte international", un cabinet international. Le Bénin et le gouvernement des USA n’ont aucune emprise sur ce recrutement. A cette date, je peux vous dire que le coordonnateur national est recruté et a pris fonction. Au total 43 personnes ont soumis leurs candidatures pour le poste de coordonnateur. Les instances officielles en parleront au moment opportun. Les autres postes sont actuellement en cours; la phase du recrutement a démarré depuis début décembre 2015. Probablement au plus tard le 15 février 2016 tous les postes clés de la coordination nationale seront occupés.

Le Conseil d’administration est installé le 22 décembre 2015 et a tenu sa première assemblée le même jour. Quelles sont les décisions qui ont été prises ?
Le Conseil d’administration (Ca) a pour rôle d’administrer le programme; c'est-à-dire de mettre en place les organes et adopter les textes. Il représente l’Etat béninois à travers toute sa composante. Au cours de la session de décembre 2015, le Ca a analysé un certain nombre de textes dont l’accord de don lui-même, pour mieux apprécier sa responsabilité. Il a également étudié et adopté les statuts et a donné des orientations pour un autre texte très important: le "program implementation agreement" (c’est un accord de mise en œuvre du programme). Les membres du Ca ont aussi pris connaissance de deux éléments majeurs. Primo, l’agenda des réformes pour que le Bénin puisse être en harmonie avec la planification proposée aux partenaires de Mcc. Des recommandations fortes ont été données pour le respect à la lettre de cet agenda. Par ailleurs, tous les membres du Conseil d’administration ont été invités à soutenir la coordination nationale du Mca II, du fait de leur position dans les instances respectives pour que les objectifs soient atteints avant même les dates butoirs. Secundo, ils se sont prononcés sur le processus de recrutement (qui venait d’être lancé). D’autre part, cette session a planifié les activités qui doivent se dérouler jusqu’à l’étape de l’entrée en vigueur. A cet effet, la réunion a fortement recommandé qu’un planning soit adopté avec le Mcc pour la mise en œuvre harmonieuse du programme.

Que va devenir l’Ucf/Mca-Bénin ?

Actuellement, l’Ucf/Mca-Bénin est en train de préparer la clôture de ses activités, parce qu’elle avait deux missions. La première était de formuler le programme. C’est terminé après la signature. L’autre mission, c’est le suivi des réformes du premier programme. Actuellement, nous sommes en train de préparer la clôture. Parlant de la clôture, nous y voyons deux sens. Le premier, c’est de voir s’il faut confier le suivi des réformes à une petite unité qui va continuer, indépendamment de Mca ou le retourner aux administrations concernées par les réformes. Il y aura peut-être d’autres propositions. Au finish, il reviendra au gouvernement de choisir. Le gouvernement, en adoptant les textes de Mca II, a bien prévu que l’Ucf va agir en lieu et place du Mca II jusqu’à son opérationnalisation effective. Donc, cette mission vient s’ajouter aux deux autres. Il y aura alors une cohabitation des deux structures jusqu’à l’opérationnalisation effective de Mca II. Ainsi, l’on pourrait entendre parler simultanément de l’Ucf et du Mca II¦


Didier Pascal DOGUE
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