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Présidentielle de mars 2016 : Victor Topanou renie ses propres principes
Publié le vendredi 19 fevrier 2016  |  Matin libre




Le président du Front uni pour la République (Fur) a fait un choix contraire à l’idéal qu’il prônait dans le cadre de la présidentielle de 2016. En se ralliant à la cause de Sébastien Ajavon, Victor Topanou a violé les règles qu’il a ,de tout temps ,défendues.

«Je soutiens et je vote Sébastien Germain Ajavon». Ainsi le Professeur Victor Topanou concluait la tribune publiée sur sa page Facebook qui justifie sa virevolte ce mercredi. L’information a été abondamment relayée par la presse. Pour cet universitaire, c’est du pragmatisme politique. «J’ai choisi de faire un choix de raison et ce sera Sébastien Germain Ajavon… Le pragmatisme politique impose donc, non seulement de composer quelques temps encore avec la démocratie d’argent dans laquelle le pouvoir d’Etat se conquiert à coups d’argent et de fraude mais aussi et surtout d’identifier le ou les candidats qui sont les mieux à même, dans ce système-là, d’empêcher la victoire de Monsieur Lionel Zinsou», a-t-il écrit. Or en novembre dernier, dans une longue lettre adressée aux Béninois, le politiste avait vitupéré l’intrusion des hommes d’affaires en politique. «La nature ayant horreur du vide, l’inexistence de financement public a ,très tôt ,fait le lit du financement privé. Dans ce système de privatisation de la vie politique se trouvaient en bonne place, Patrice Talon et Sébastien Ajavon. Ceux-ci n’étant nullement des philanthropes ni des mécènes, le retour sur investissement était immédiat : il s’est créé entre eux et les acteurs politiques qu’ils soutiennent des liens de servitude qui se traduisent par l’hypothèque des biens communs, c’est-à-dire la mise en bail de la richesse nationale. Aujourd’hui, n’ayons plus peur des mots, la privatisation sauvage du financement de notre vie politique a abouti à la criminalisation de celle-ci», avait-il publié. « Ce qui nous interpelle et nous inquiète à la fois, ce sont donc les personnes même de Patrice Talon et de Sébastien Ajavon (…) Le problème que posent les candidatures de Patrice Talon et de Sébastien Ajavon est un problème d’ordre éthique, voire de moralité et de probité qui met en cause les personnes même de ces deux candidats ainsi que de leurs relations tumultueuses et incestueuses avec l’Etat béninois», avait-il ajouté. Il avait fait ses observations ostensiblement avec conviction.

Pas d’éthique…

Mais après quelques mois, Victor Topanou fera tout le contraire de son discours. Il a contre toute attente décidé de travailler pour l’approfondissement de la « démocratie d’argent» qu’il a pourfendue. Le président du Fur a beau expliqué dans sa tribune son option, elle reste incompréhensible. Par ce choix, il fait l’éloge des puissances financières qui déstabiliseront à coup sûr la scène politique et prendront en otage l’Etat, notamment l’économie nationale. Ce choix met momentanément fin à la « démocratie d’idées » que le Professeur Topanou a souvent prêchée. Il a créé ainsi la confusion dans l’esprit de nombre de ses admirateurs qui attendaient son mot d’ordre. Certains trouvent même que son soutien est sans conviction puisque contraire aux valeurs d’éthique, de morale et de probité qu’il a souvent défendues dans ses prises de position. D’autres interprètent son revirement spectaculaire comme une grande déception. Pour eux, il a renié ses propres principes. Et cela devrait influencer pour toujours sa carrière politique. L’ancien ministre de la Justice aurait mieux fait de travailler pour un prétendant qui s’est construit loin du monde des affaires et aurait gagné davantage en crédibilité. Au mieux, l’alternative sérieuse qui lui restait et qui aurait pu consolider sa position, était de ne point faire de choix après avoir retiré sa candidature.


AS
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