Top c’est parti ! La ville de Cotonou, à l’instar des toutes les grandes villes, se réveillera ce vendredi matin avec les affiches des présidentiables à tous les coins de rue. Le démarrage ce jour à minuit de la campagne électorale consacre la dernière ligne droite du processus électoral qui aboutira le 06 avril prochain à la prestation de serment du 4e président du Bénin de l’ère démocratique. Pour la première fois depuis 26 ans, une trentaine de candidats lorgne le fauteuil présidentiel. Depuis des mois, ils sont déjà sur le terrain essayant de s’attirer les faveurs de l’électorat. Profitant largement d’une période élastique de pré-campagne non définie par le Code électorale. La seule différence, c’est qu’on assistera dans les deux semaines qui viennent à des caravanes et meetings géants sur les places publiques, le défilé des candidat sur les chaînes de service public, les appels à voter pour tel ou tel, bref de l’animation. Au regard de l’occupation du terrain, un quinté se dégage du lot. Il s’agit du candidat Lionel Zinsou de la coalition républicaine composée des Fcbe, du Prd et de la Rb et actuel 1er ministre de Boni Yayi; du magnat de la volaille, Sébastien Ajavon; du magnat du coton Patrice Talon; de l’ancien 1er ministre de Boni Yayi Pascal Irénée Koupaki et de l’ancien ministre des Finances de Kérékou Abdoulaye Bio Tchané. Il y a de fortes chances que le prochain président du Bénin soit parmi ces cinq personnes mais une surprise est toujours possible. Toujours sur la ligne du départ, des habitués de la chose comme Marie-Elyse Gbèdo, la première femme à se présenter à une élection présidentielle, de même que l’ancien ministre d’Etat ,Zul Kifl Salami. Mais aussi, beaucoup d’autres outsiders qui se présentent pour la 1ère fois. On peut citer Jean Alexandre Hountondji, Marcel de Souza, Elisabeth Agbossaga, Aké Natondé, Fernand Amoussou, Robert Gbian… Ils sont pour la plupart des caciques du régime sortant. Certains parmi eux se présentent par dépit parce que n’étant pas d’accord avec le choix de Lionel Zinsou pour porter les couleurs de la majorité au pouvoir.
La population quant à elle, est déjà habituée à l’effervescence qui s’observe en cette période. Particulièrement, les femmes affectionnent cette période de campagne électorale. Elles sont celles qu’on remarque le plus aux différents meetings. Certaines d’entre-elles s’organisent en réseau et sont toujours sollicitées par ceux qui ont en charge l’organisation des meetings dans chaque camp. Dans le lot, il y a celles qui sont fidèles à un parti et votent pour le leader dudit parti malgré les émoluments perçus chez d’autres candidats. Il y en aussi d’autres, peut-être les plus nombreuses qui n’accordent leurs suffrages qu’au candidat le plus généreux. Chez elles, les radins n’ont aucune chance de gravir les marches de la Marina. Leur fidélité est tributaire de la cagnotte perçue chez l’un ou l’autre des candidats en lice. 2016 ayant vu l’entrée en politique des deux grands hommes d’affaire du pays, c’est l’occasion pour ces femmes de faire un bon chiffre d’affaires en cette période. Elles n’entendent pas être du reste et chacune d’elle fera le compte au soir du 5 mars. Que la fête commence !
Bertrand HOUANHO