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Accès à l’énergie électrique et développement durable : Les solutions innovantes de PIK
Publié le lundi 22 fevrier 2016  |  Matin libre
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© aCotonou.com par CODIAS
Dépôt de dossierde candidature par l`ancien Premier Ministre Pascal Irené KOUPAKI
Cotonou, le 12 janvier 2015. Dépôt de dossierde candidature par l`ancien Premier Ministre Pascal Irené KOUPAKI




Une proportion importante de la population des pays en développement ne bénéficie pas aujourd’hui d’un accès à des services énergétiques modernes. Compte tenu du rôle fondamental de l’électricité pour l’accès à des services de base tels que les télécommunications, l’eau potable, l’eau pour l’irrigation, la force motrice ou la réfrigération, je considère que l’amélioration de l’accès à l’énergie électrique constitue une des priorités majeures du développement durable. Je propose en conséquence des solutions innovantes et pérennes pour le développement intégral du Bénin.

Un faible accès à l’électricité en Afrique

Selon les données de la Banque mondiale pour la période 2011-2015, moins de 10 % de la population dispose d’un accès à l’électricité dans certains pays (Soudan du Sud, Tchad, Burundi, Liberia, République centrafricaine). Rares sont ceux qui dépassent les 50 % (Guinée-Bissau, Ghana, Guinée équatoriale…). Au sein même de la première puissance économique africaine, le Nigeria, 12 % des habitants disent ne pas avoir reçu d’électricité durant le troisième trimestre 2015, selon un sondage réalisé par le cabinet indépendant nigérian NOI Polls.

Au Bénin, la demande en énergie électrique est satisfaite à peine à 25%. L’offre d’électricité provient essentiellement de la production nationale et des importations (notamment du Ghana, de la Côte d’Ivoire et du Nigéria). La production locale d’électricité varie entre 10% et 30% de l’offre totale d’électricité ce qui correspond à un taux d’autosuffisance moyen en énergie électrique de 17%. Ce faible taux d’autosuffisance en énergie électrique explique les délestages réguliers et les baisses de tension observés dans ce secteur.

L’accès à l’électricité pour vivre mieux

L’accroissement des capacités électriques et l’amélioration des services d’électricité sont essentiels pour l’accélération de la croissance économique et le développement car l’électricité apparaît comme un input basic pour le bon fonctionnement de l’économie.

En effet, je considère que la disponibilité de l’énergie constitue une condition fondamentale du développement social et économique. Sans énergie, il n’y a pas d’accès à l’eau potable, pas de transports, pas de cuisson de la nourriture et pas de chauffage ni de lumière dans les maisons, les écoles et les centres de santé. Ne parlons même pas des loisirs qui sont alors inexistants. Par exemple, un milliard d’habitants ne dispose pas d’accès à l’eau de proximité. La mise en place de systèmes d’alimentation en eau nécessite, dans la plupart des cas, le recours à une source d’énergie : il faut capter l’eau par pompage ou par gravité, la traiter et la transporter en veillant à sa protection contre les contaminations externes. Dans cette perspective, l’accès des populations les plus démunies à l’électricité doit être une priorité. Les usages de l’électricité sont multiples : lumière, chaleur, froid, force motrice, sonorisation, médias, informatique, télécommunications. L’impact sur la santé est indéniable : conservation des aliments et des médicaments, fonctionnement d’appareils médicaux de pointe, amélioration des conditions de soins, etc.

Des solutions innovantes pour un meilleur accès à l’électricité

Le dérèglement climatique, apparu dans les années 90, a conduit à la recherche de production d’électricité propre qui n’accentue pas la destruction de la couche d’ozone. Les énergies renouvelables, alors encore à des coûts peu compétitifs, ont été promues et ont connu à ce jour une évolution aussi bien au plan technologie qu’économique. Elles sont aujourd’hui très compétitives et, dans certaines parties du globe, elles sont en parité avec l’électricité produite à partir de sources conventionnelles.

La transition énergétique a vu le jour avec comme pilier le développement cohérent à moyen voire long terme de la production d’électricité à partir des énergies renouvelables dans un contexte maîtrisé de coûts évités par rapport aux productions conventionnelles Il est par exemple prévu en Allemagne, championne de cette transition, de porter en 2025 la contribution des énergies renouvelables à 40 voire 45% de la production totale du pays en énergie.
L’analyse des systèmes des pays avancés et ceux des pays africains ouvre la piste à des solutions pour un développement cohérent du système électrique au Bénin. Je propose à cet égard une démarche innovante qui repose sur quatre piliers essentiels.

Un renforcement cohérent des infrastructures de production et de distribution

Les capacités de production d’électricité seront développées, de même que celles des infrastructures de transport et de distribution, afin de mieux satisfaire une demande en énergie de plus en plus croissante. Ce développement s’appuiera sur un programme d’investissement adossé à un schéma directeur actualisé régulièrement.

Le développement des capacités de production fera appel à un mix énergétique associant, le gaz naturel, l’hydroélectricité, et les énergies renouvelables, avec une contribution substantielle de la production d’origine marine qui offre une grande capacité à des coûts compétitifs. Le mix énergétique prévu doit garantir une diversification d’une offre compétitive et durable qui permettra de réduire la vulnérabilité du pays aux aléas exogènes notamment ceux du marché mondial des produits pétroliers. Le développement de ce mix énergétique devra, pour être optimal, intégrer le marché d’échange d’électricité de la sous-région aussi bien pour son approvisionnement que pour la vente de son surplus aux Etats membres des systèmes d’échanges ouest-africain.

L’amélioration de la gouvernance du secteur

La restructuration opérationnelle et financière du secteur est essentielle. Ainsi, la Société Béninoise d’Energie Electrique Bénin (SBEE) sera désagrégée verticalement. Le segment de la production sera libéralisé et celui du transport de l’énergie régulé. Le secteur de la distribution, quant à lui, sera dans un premier temps rattaché à celui du transport et, plus tard, libéralisé, afin d’offrir aux usagers des services de qualité et à moindre coût. Cette restructuration du sous-secteur de l’électricité sera sanctionnée par une mise en concession partielle ou totale des différents segments.
La nouvelle gouvernance requiert un dispositif institutionnel cohérent doté d’un organe de régulation indépendant et opérationnel mais aussi des institutions étatiques performantes avec un personnel dont les capacités sont renforcées pour jouer le rôle moteur qui leur est dévolu.

La maîtrise et l’économie de l’énergie : réduire l’intensité énergétique pour un système électrique plus efficace.

L’intensité énergétique mesure la quantité d’énergie à consommer pour produire une unité de Produit Intérieur Brut. Une baisse de l’intensité énergétique signifie que le pays peut produire plus avec la même quantité d’énergie. L’efficacité énergétique est le rapport entre la quantité d’énergie récupérée et l’énergie consommée. L’augmentation de l’efficacité énergétique permet de réduire les consommations d’énergie, à service rendu égal, ce qui entraîne la diminution des coûts écologiques, économiques et sociaux. Les intensités finales diminuent généralement avec le développement économique et convergent, montrant ainsi que croissance économique et efficacité énergétique peuvent aller de pair.
L’amélioration de l’intensité énergétique constituera le troisième pilier de notre démarche et permettra de consommer à terme autour moins de 40% d’énergie par an pour satisfaire les mêmes besoins et ainsi consolider un développement durable basé sur une production propre soutenue par des mesures de maîtrise et d’économie de l’énergie.

Des Instruments et mécanismes de financement innovants.

Des innovations seront développées en vue d’accroître les flux financiers dans le secteur, à travers notamment leur mobilisation auprès de sources publiques et privées. J’envisage particulièrement à cet effet de développer le partenariat public-privé, de mieux combiner par ailleurs le financement local et celui des partenaires au développement et enfin de mettre en place un fonds d’infrastructures.

Au total, l’accès à des services énergétiques modernes est une condition préalable essentielle à l’accroissement de la productivité et à l’amélioration des moyens de subsistance des populations. C’est donc une condition nécessaire du développement.

Voilà pourquoi, tenant compte de l’évolution dans le monde et en Afrique, je compte faire du secteur de l’énergie le moteur d’une croissance économique équitable et durable afin de créer les meilleures conditions pour bâtir ensemble le Bénin nouveau, le Bénin apprenant, entreprenant et innovant.

Pascal I. KOUPAKI
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