Au quatrième jours du lancement officiel de la campagne pour le scrutin présidentiel du 6 mars prochain, les 33 candidats en lice s’affrontent dans les villes et campagnes avec leur type de projet de société, en vue de solliciter le suffrages de la population, surtout des jeunes de moins de 50 ans qui représentent plus de 60% de l’électorat béninois.
Sur les places publiques, dans les administrations et marchés, et même à travers les débats radio télévisés, les différents candidats en lice pour l’élection présidentielle du dimanche 6 mars prochain, se rivalisent d’ardeur pour vanter les mérites de leurs rêves pour le Bénin du prochain quinquennat 2016-2021, même si les promesses électorales n’engagent que ceux qui y croient.
"Je n’accepte pas que le chômage et le sous-emploi touchent plus de 70% de nos jeunes. Je n’accepte pas que chaque année plus de 100.000 nouveaux jeunes arrivent sur le marché du travail sans rien trouver à faire", a déclaré, ce lundi à Cotonou, Abdoulaye Bio Tchané, ancien directeur Afrique du Fonds monétaire international au cours d’un meeting.
Pour ce candidat à la présidentielle béninoise du 6 mars 2016, le chômage des jeunes est devenu une question de sécurité nationale, et il faut le traiter comme tel et y consacrer tous les moyens.
"Je propose de lancer un Plan national ambitieux en faveur de l’emploi des jeunes de ce pays ((PNE). Dans le but de réaliser mon plan, j’investirai 50 milliards chaque année pour favoriser la création de 500 000 emplois sur 5 ans aussi bien dans le secteur public que dans le privé", a-t-il affirmé, précisant qu’avec ce plan plus aucun jeune n’aura de difficultés pour s’installer et démarrer une activité.
Pour l’ancien Premier ministre Pascal Irénée Koupaki, candidat à la présidentielle béninoise du 6 mars, la priorité de son rêve pour le Bénin au cours du prochain quinquennat, est celle de la construction des centrales électriques pour sortir le pays du cycle infernal du délestage.
"Dès l’entame du quinquennat, je lancerai la construction de la première centrale de production de l’énergie marine, d’une capacité de 500 mégawatts. La construction de la seconde centrale démarrera avant l’année 2020. A terme, le Bénin va couvrir non seulement ses propres besoins, mais deviendra exportateur d’énergie marine", a-t-il déclaré.
Le magnat du coton béninois, Patrice Talon, candidat à la présidentielle, estime que malgré les efforts et stratégies mis en place par les régimes successifs depuis l’indépendance, "le secteur agricole est resté embryonnaire, et ne contribue pas suffisamment au développement économique".
Ainsi, pour dynamiser ce secteur, Patrice Talo pense qu’il faille "déclarer l’agriculture comme secteur prioritaire d’investissements".
"Cette politique doit être immédiatement suivie par la mise en œuvre d’un plan d’investissement massif, faisant du secteur agricole, le principal levier de développement économique et de création de richesse et d’emplois", a-t-il affirmé, en proposant cinq filières agricoles phares, notamment le coton, le maïs, le riz, l’ananas et l’anacarde, à répartir dans les six pôles de développement du pays.
Cependant, l’opérateur économique, spécialisé dans l’agroalimentaire, Sébastien Ajavon, candidat à la présidentielle du 6 mars prochain, pense à la création d’un environnement économique et socio-politique viable et propice aux affaires pour impulser une croissance économique à deux chiffres qui induit des emplois durables.
"Dès que je serai élu à la magistrature suprême de notre pays, le Bénin, je mettrai en place une politique pour développer un environ incitatif des affaires qui passe principalement par la sécurisation juridique, la sécurisation des investissements privés nationaux et internationaux et un dialogue social inclusif avec les partenaires sociaux", a-t-il promis.
Quelques 4,7 millions d’électeurs béninois seront aux urnes dès le dimanche 6 mars 2016 pour le premier tour de l’élection présidentielle, en vue d’élire le successeur de l’actuel chef d’Etat du Bénin, Boni Yayi, dont le dernier mandat constitutionnel sera achevé le 6 avril.